Conseiller en diabétologie et endocrinologie à la Santé, le Dr Iswaraj Ramracheya annonce une standardisation des traitements et moyens pour prévenir les amputations.
Vous êtes le nouveau conseiller en diabétologie et endocrinologie au ministère de la Santé. Quel est votre constat ?
Maurice à une prévalence très élevée de diabète avec un taux élevé de complications associées : cécité, insuffisance rénale, neuropathie, ulcères au pied, amputation et hausse du taux de maladies cardiovasculaires liées au diabète. Nous allons restructurer et améliorer les soins prodigués à la population.
Comment vous y prendrez-vous ?
Plusieurs stratégies de prévention du diabète ont été mises en œuvre par le ministère et des interventions sur les facteurs de risque sont explorées. Les patients et leurs familles seront éduqués et habilités à lutter contre le diabète et l’obésité. Il reste cependant beaucoup à faire pour empêcher le pré-diabète de se transformer en diabète; pour contrer le diabète de type 2 chez les enfants et adolescents et la hausse du diabète gestationnel.
Quelles seront vos priorités?
Revoir et innover le cadre actuel, mettre en œuvre des lignes directrices internationales et introduire des thérapies médicales de pointe. À court terme, nous étudierons les soins et les structures pour améliorer le contrôle du diabète et réduire le taux de complications.
Il faut peaufiner la prise en charge et restructurer le traitement du diabète. Cela signifie qu’il faut aborder la formation et le savoir-faire sur le terrain et mettre en œuvre des mesures fondées sur des données probantes. Chaque professionnel de santé doit dispenser le même niveau de soins standardisé à toutes les personnes atteintes du diabète. Nous présenterons des lignes directrices et des protocoles pour le faire.
De nouveaux médicaments (hypoglycémiants oraux) devraient être introduits pour de meilleurs résultats et réduire le besoin d’insuline.
On note en moyenne 500 amputations chez les diabétiques par an. Comment les éviter ?
L’amputation est une cause majeure de morbidité et d’incapacité physique pour les personnes atteintes de diabète. 82 % des amputations sont directement liées au diabète et on note 500 cas d’amputation des membres par an. Ces données renforcent le besoin d’un meilleur contrôle des niveaux de sucre dans le sang pour éviter ces complications.
Il faudrait une meilleure gestion des soins du pied, ce qui implique une approche multidisciplinaire, mais aussi éduquer les patients à comprendre les implications de la perte de sensation protectrice, l’importance de la surveillance quotidienne des pieds, les soins appropriés du pied, des ongles et de la peau, et le besoin de chaussures appropriées. Une approche multidisciplinaire des soins médicaux, l’examen et la redéfinition des critères actuels de la gestion du pied diabétique et l’intervention appropriée des podologues permettront de réduire le nombre d’amputations du pied.
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