Benjamin d’une fratrie de quatre enfants, Iqtidaar Oaris ne s’attendait pas à briller dans la médecine comme les autres membres de sa famille. Il vient d’obtenir la médaille d’or du College of Surgeons Academy of Medecine of Malaysia.
Publicité
Alors que ses sœurs et son frère avaient suivi les traces de leurs parents en choisissant de faire carrière dans la médecine, Iqtidaar Oaris voulait être pilote de l’aviation civile. Mais ce rêve ne s’est pas réalisé, car il porte des lunettes, ce qui fait que ses démarches n’ont pas abouti.
La finance était sa deuxième option, mais c’est finalement vers la médecine qu’il s’est tourné, en rejoignant son frère qui étudiait déjà en Roumanie. Il a ainsi emboîté le pas des autres membres de sa famille.
Chirurgien spécialisé dans le domaine colorectal, à 34 ans, il envisage une super spécialisation (Fellowship) dans cette filière. À Maurice actuellement, il va bientôt s’envoler pour la Malaisie pour ses nouvelles études, ce qui va lui demander encore neuf à douze mois. « On m’a proposé de le faire et je n’ai pas refusé », relate-t-il. Cela même s’il s’attend à encore de longs mois de sacrifice que son épouse Minakshi Boodhun-Oaris et lui vont devoir consentir.
Une fois ses études terminées, il ne sait pas encore s’il va rester à l’étranger ou mettre ses compétences au service du pays. Ses démarches n’avaient pas abouti, il y a quelques années. Las d’attendre d’entrer dans le service public, alors qu’il travaillait dans le privé, il a décidé d’entamer des études plus poussées. Cela après avoir complété son internat à l’hôpital Jawaharlal-Nehru et vu d’autres se faire embaucher dans le service public. C’est ce qui l’a poussé à faire sa spécialisation en Malaisie en 2014. Cela a été le début d’une grande aventure pour lui.
« Là où je suis, en Malaisie, c’est un hôpital qui a une unité colorectale et mon chef de département est un chirurgien dans cette discipline. Je l’ai tellement assisté que j’ai développé un grand intérêt pour le sujet », explique-t-il.
Mais cela ne l’a pas empêché de toucher à d’autres disciplines médicales, dont la neurochirurgie, l’urologie et la chirurgie pédiatrique. Ce qui lui a permis d’acquérir diverses autres compétences et de l’expérience.
S’il a choisi le domaine colorectal, c’est en raison de la hausse du cancer du côlon, qui peut être expliqué par le style de vie : mauvaise alimentation souvent trop grasse, consommation de viande rouge, sédentarité, obésité et cigarette, entre autres.
Bien que ce problème existe aussi à l’étranger, c’est à Maurice qu’il souhaite apporter un soulagement aux patients. Il reste néanmoins ouvert aux propositions. « Si j’ai la possibilité de travailler dans le service public, je vais envisager de rentrer au pays », dit-il.
Détenteur de la médaille d’or du College of Surgeons Academy of Medecine of Malaysia, il est d’avis que c’est une juste récompense pour tous les efforts fournis au cours de quatre années d’études. « En tant qu’étranger, j’ai connu beaucoup de déboires au début », raconte-t-il. Il avait même envisagé de tout abandonné à un certain moment.
Revigoré après avoir réussi avec brio le Membership Examination of the Surgical Royal Colleges de la Grande-Bretagne, il a senti qu’il avait le potentiel d’aller encore plus loin. « Je me suis dit que si j’ai pu réussir un examen de la Grande-Bretagne, je pouvais en passer d’autres et j’ai repris confiance en moi », indique-t-il. Le Dr Iqtidaar Oaris a ainsi multiplié les efforts et ne s’est épargné aucune peine pour avoir le plus de pratique possible dans la chirurgie, tout en étudiant dans les livres l’aspect théorique. Il fait désormais la fierté de sa famille. Sa réussite repose sur le soutien indéfectible de son épouse et les encouragements de ses parents.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !