Dr Hamid Allemudder : «Le psoriasis n’est pas contagieux et peut toucher tout le monde»

Le psoriasis est une maladie qui peut être bénigne, grave ou invalidante, dépendant des cas. 5 % de la population mondiale en est atteinte. Le point avec le Dr Hamid Allemudder, dermatologue.

C’est une maladie inflammatoire chronique de la peau qui touche environ 5 % de la population mondiale. Elle est, dans la plupart des cas, bénigne (95 %), mais dans certains cas, elle peut être invalidante. À Maurice, il y a de nombreux cas également, mais les chiffres sont stables.

Comment attrape-t-on cette maladie ?
Le psoriasis survient surtout chez les personnes prédisposées génétiquement. Dans 30 % des cas, on a observé qu’il y a des antécédents familiaux. Cependant, la maladie peut toucher tout le monde.

Normalement, ce sont des lésions qui se présentent comme des rougeurs recouvertes de squames blanchâtres sèches et adhérant à la peau. Elles se situent de façon symétrique sur le corps particulièrement au niveau du coude, genoux et cuir chevelu. Parfois, l’ensemble du corps peut être affecté.
Il y a plusieurs formes de psoriasis : commune ou vulgaire, localisée, palmoplantaire, ainsi que les formes graves (érythrodermique, pustuleuse et entéropathique).

Je souligne également qu’il ne faut pas avoir peur du psoriasis, car il n’est pas contagieux. Il n’est pas causé par un manque d’hygiène non plus.

Dans d’autres cas, cela peut être à la suite de la prise de certains médicaments, comme les bêtabloquants utilisés en cas d’hypertension. Cela peut déclencher ou aggraver un psoriasis existant.

Vous avez dit plus tôt que cela touche tout le monde...
La maladie est présente aussi bien chez les hommes que les femmes, ainsi que les enfants. Elle se manifeste à n’importe quel âge, mais commence principalement à l’âge adulte entre 20 et 30 ans.

Quels sont les traitements disponibles ?
Le psoriasis est une maladie chronique qui n’a pas de traitement curatif, mais suspensif ou symptomatique. Le traitement peut être local : bain et application de pommade ou de crème hydratante. Mais cela peut aussi être un traitement général, dépendant de la forme de la maladie, car elle varie d’un individu à l’autre.

Le traitement dépend de la localisation du psoriasis, de son étendue et de son retentissement psychologique sur la personne. Un malade peut avoir un peu de psoriasis, mais être affecté psychologiquement, ce qui nécessite un traitement général. 

Doit-on éviter le soleil ?
On a remarqué que le soleil pendant l’été aide à améliorer la situation chez certaines personnes atteintes de la maladie, qui a tendance à s’aggraver en hiver. Mais l’évolution de la maladie est stable chez certaines personnes. Le nombre de plaques de psoriasis va rester le même et ne va pas s’aggraver. Chez d’autres, elles peuvent disparaître et revenir au bout d’un certain temps, à cause d’un stress ou à la faveur d’une infection ou d’une fatigue. Pour d’autres encore, cela peut continuer à s’accroître avec des périodes plus ou moins courtes d’accalmie.

Est-ce qu’il y a des précautions à prendre quand on est atteint de psoriasis ?
Non, il y a plutôt des conseils à suivre. Les malades doivent mener une vie calme, sans souci et éviter autant que possible toute forme de stress. Il faut aussi éviter l’alcool, connu pour aggraver n’importe quelle maladie. Le tabac est déconseillé également. La pratique d’une activité physique est recommandée, comme la natation, et on peut aussi profiter des bienfaits du soleil.

Il faut suivre son traitement régulièrement, selon les indications données. Appliquez une crème hydratante, car cela aide à éliminer les squames.

Dystrophie musculaire : former pour une meilleure prise en charge du patient

Former les médecins, afin d’améliorer la qualité de vie des malades et étendre leur espérance de vie, c’est l’objectif de la Muscular Dystrophia Association (MDA). Cela devrait permettre également une meilleure prise en charge du patient.

La MDA lance une session de formation à l’intention des médecins, afin de mieux les informer sur la dystrophie musculaire, ainsi que sur le maniement des appareils de ventilation non invasive (VRAP). Ces équipements contribuent énormément à la survie des patients, dit le président de la MDA, Chetan Ramkelawon.

La dystrophie musculaire est une maladie rare et complexe nécessitant une grande attention, car les enfants qui en sont atteints sont presque entièrement dépendants de leurs proches. Cette maladie peut survenir subitement dès l’âge de six ans, explique notre interlocuteur. Ce sont les muscles des pieds qui sont généralement affectés en premier. Cela, parce que les muscles cessent de se développer, explique-t-il.

Viennent ensuite les bras et les poumons, ce qui fait que ceux qui en sont atteints ont souvent des difficultés respiratoires. L’espérance de vie des enfants souffrant de dystrophie musculaire dépasse rarement 20 ans à Maurice, ajoute Chetan Ramkelawon. Mais dans divers pays, les patients peuvent atteindre l’âge de 30 ans. Chaque année, ils sont en moyenne cinq enfants à mourir de cette maladie à Maurice.

Grâce au soutien de divers bienfaiteurs, l’Organisation non gouvernementale dispose de plusieurs appareils VRAP au coût de Rs 100 000 chacun. Mais il a été noté qu’il y a une méconnaissance de l’utilisation de ces appareils, d’où l’idée d’une formation des médecins. Elle sera dispensée par les docteurs Sundar Mayailagan (consultant en anesthésiologie et soin critique) et Harish Reesaul (neurologiste). Elle se tiendra le mercredi 16 novembre à la salle de conférence du Medical Council à Floréal.

Pour Chetan Ramkelawon, cette session de formation devrait améliorer la connaissance des médecins sur cette maladie touchant une cinquantaine d’enfants, membres de la MDA. Grâce à l’ONG, ils bénéficient de plusieurs aides et d’un soutien pour améliorer leurs conditions de vie, dont des sessions de physiothérapie à domicile.

Le psoriasis sous toutes ses formes

Il existe plusieurs formes de psoriasis. La plus fréquente, c’est la forme commune ou vulgaire. Il s’agit alors de plaques épaisses et blanchâtres se situant dans les régions du coude, genoux et cuir chevelu. Mais elles peuvent être disséminées sur l’ensemble du corps également.

Il y a aussi la forme localisée, qui peut atteindre une seule partie du corps, comme le cuir chevelu uniquement. La personne va décrire cela comme des pellicules. Mais il y a aussi le psoriasis des ongles, des plis, de la muqueuse génitale et même du visage.

Le psoriasis palmoplantaire est très invalidant, car cela affecte la paume des mains et la plante des pieds. La peau devient alors épaisse et souvent fissurée et c’est très douloureux. Cela peut empêcher le malade de travailler parfois.

Dans la forme grave ou sévère du psoriasis, trois types ont été répertoriés : le psoriasis érythrodermique, affectant presque l’ensemble du corps (jusqu’à 90 %). La peau devient rouge avec une desquamation très importante. Cela nécessite parfois une hospitalisation. Heureusement que ce sont des formes très rares de la maladie.

Le type pustuleux consiste en des légions psoriasiques qui deviennent très inflammatoires. Il est accompagné de petits boutons remplis de pus, qui ne sont pas une infection. Dans ce cas également, une hospitalisation peut s’avérer nécessaire.

Le type entéropathique ou le rhumatisme psoriasique affecte en sus de la peau, les os et entraîne une décalcification (géode). Cela touche toutes les articulations, ainsi que la colonne vertébrale, les os du bassin, mais particulièrement les articulations interdigitales, c’est-à-dire des mains. C’est aussi une forme invalidante.