« L’alimentation du nourrisson doit répondre à des règles précises pour le développement optimal de l’enfant ». C’est la recommandation du Dr François Leung, pédiatre. Il a animé une causerie pour le soutien de l’allaitement maternel à la clinique Fortis Darné.
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Selon le Dr François Leung, l’alimentation du nourrisson doit respecter son immaturité digestive. « Il y a des erreurs à éviter, car elles peuvent être délétères à court et à long terme et être la source de certaines maladies chez l’enfant », dit-il. Parmi, il y a les maladies non transmissibles comme le diabète ou encore l’hypertension. Et un estomac pas encore prêt à accueillir d’autres aliments que le lait maternel peut donner des coliques à l’enfant par exemple.
Protection
« Le lait en poudre a été modifié, mais ne pourra jamais remplacer le lait maternel qui contient plus de nutriments essentiels tels les enzymes, anticorps essentiel pour le développement de l’enfant », dit-il. Le lait maternel contient également des oligosaccharides qui sont des prébiotiques qui favorisent la prolifération des bons microbes dans l’intestin, au lieu de favoriser la pousse de microbes pathogènes qui provoquent des maladies. Les oligosaccharides sont aussi une barrière pour prévenir la pénétration des allergènes et des microbes et diminuent ainsi le risque d’allergie chez l’enfant. Ajouté à cela, le lait en poudre est trois fois plus salé et ne convient pas, par conséquent aux nouveau-nés.
Le premier lait, appelé colostrum, est secrété durant les premiers jours suivant la naissance d’un enfant. C’est un liquide qui est clair et jaunâtre qui, même s’il est produit en petite quantité, apporte tous les nutriments essentiels à la croissance du nourrisson. Il est riche en protéine, sels minéraux, riche en graisse essentielle et pauvre en sucre.
À partir du cinquième jour, le lait va changer de couleur pour devenir blanc. C’est le lait de transition qui au 15e jour deviendra un lait mature. Chaque lait est différent, mais tous les types de lait peuvent être donnés aux bébés. « Le colostrum contient des anticorps et protège le bébé contre les infections », souligne le Dr Leung.
Le lait mature est quant à lui riche en sucre, lactose et lipides. Son goût varie en fonction de l’alimentation de la maman. Ce qui va l’aider lors de la diversification des aliments, car il va reconnaître les goûts plus facilement et accepter cette alimentation affirme le pédiatre.
« Le lait maternel est complet et il peut être exclusif pendant les six premiers mois, selon l’Organisation mondiale de la santé », ajoute le Dr Leung. Et il est possible de continuer à allaiter son enfant jusqu’à 24 mois ou plus dépendant des circonstances. Le lait maternel devient complémentaire, lors de la diversification des aliments.
Bénéfices
Allaiter son enfant au sein comporte de nombreux bénéfices, de par la composition du lait maternel affirme le pédiatre. Il favorise ainsi un bon développement cérébral et visuel. Il renforce aussi la maturation de la flore intestinale et consolide par la même occasion le système immunitaire et protège contre l’asthme et les allergies.
« Le lait maternel apporte un développement optimal également au niveau de l’apprentissage également et diminue la gravité des infections digestives qu’on peut retrouver chez les enfants », ajoute le médecin. Le contact peau à peau avec la maman permet de créer un lien psychoaffectif solide entre mère et enfant. Cela apporte une confiance mutuelle entre les deux.
L’allaitement maternel a aussi des avantages pour la maman. En effet, une femme qui allaite a moins de risque d’avoir un cancer du sein, un cancer des ovaires ou encore de l’ostéoporose. Cela diminue aussi le taux d’obésité et diminue le risque d’hémorragie post accouchement.
Nourrir la vie
La lait maternel cadre parfaitement bien avec le programme de 1 000 jours du Groupe enfants mères (GEM) fait ressortir également le Dr Leung. Ce programme de 1 000 jours est une initiative d’un groupe de professionnels de la santé qui ont élaboré le programme nourrir la vie. Ainsi dès la conception jusqu’au millième jour, après la naissance, tout doit être mis en œuvre pour ne pas faire des erreurs, explique le Dr Leung.
Il est possible selon lui d’agir durant cette période sur la santé future de l’enfant. Une mère qui prend de l’alcool durant sa grossesse peut causer du tort à son enfant tout comme une femme qui ne contrôle pas son taux de diabète, alors qu’elle est enceinte dit-il. « Le bébé peut être gros ou avoir des malformations ». Le pédiatre fait ressortir que n’importe quel incident durant la grossesse peut entraver le développement du fœtus.
La plupart des erreurs sont liées à un problème nutritionnel selon lui. « Une femme enceinte qui mange mal aura un enfant de petite taille qui va par la suite entraîner une obésité chez l’enfant ou encore l’hypertension et des maladies cardiovasculaires ». Pour lui, la plupart des maladies non transmissibles et chroniques de l’adulte peuvent être prévenues grâce à une nutrition. Mais il faut aussi éviter la drogue, l’alcool et la cigarette également.
Ainsi pour avoir des adultes en bonne santé, tout commence durant la période de la grossesse et les mois suivants la naissance de l’enfant.
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