Dr Etienne Slabbert, de Barclays Africa Technology: « Les Mauriciens peuvent conquérir le monde en utilisant la technologie »

L’accès au marché est l’un des défis auxquels font face les entrepreneurs mauriciens. Toutefois, le Dr Etienne Slabbert, ‘Chief Information Officer’ de Barclays Africa Technology, estime que l’utilisation de la technologie peut les aider à le relever. Barclays Mauritius a récemment lancé le programme Elev8. Dans quelle mesure ce projet favorisera-t-il l’esprit d’entrepreneuriat chez les jeunes Mauriciens ? Le projet consiste à créer un écosystème d’innovation. Il est un incubateur dans lequel les jeunes seront assistés par des personnes qualifiées pour créer leur propre d’entreprise. Nous allons commencer le programme avec 20 entrepreneurs. Cela durera cinq mois. Nous souhaitons que les gens utilisent les idées fournies par l’incubateur pour être en mesure de créer des contacts et des opportunités d’affaires. Les grandes entreprises ne sont plus considérées comme l’épine dorsale d’une économie. Nous constatons que ce sont plutôt les petites et moyennes entreprises (PME) qui créent des opportunités de croissance. En fait, ce sont les PME qui deviennent les grandes entreprises sur le long terme. Dans le cas de MSN, Facebook et WhatsApp, par exemple, ce sont une, deux, voire trois personnes seulement qui ont lancé des petites entreprises qui sont considérées commes des success stories aujourd’hui. Quels sont les principaux défis auxquels font face les entrepreneurs, surtout dans une petite économie comme Maurice ? Je vois que l’accès au marché est un grand défi. Maurice est évidemment une petite économie, si on la  compare à celles de la Chine ou des États-Unis. Par conséquent, il est difficile de pénétrer dans les grands marchés internationaux. Toutefois, je crois que l’avènement de la technologie ne devrait pas empêcher les gens d’opérer au-delà des frontières. Les Mauriciens peuvent conquérir le monde à travers l’utilisation de la technologie pour trouver de nouveaux marchés. Y a-t-il un long chemin à parcourir ? Cela va certainement prendre du temps. Les gens ont tendance à faire avancer les choses rapidement. Mais ici, il ne s’agit pas du fast food. Ce qui est plus important, c’est la durabilité. Ainsi, il convient de veiller à ce que le développement de la technologie continue sur une longue durée, afin d’être en mesure d’atteindre le succès. Quel est votre constat en ce qui concerne l’utilisation de la technologie dans le monde des affaires à Maurice ? Maurice est leader dans certains secteurs, tels que le BPO et les télécommunications. Par ailleurs, les projets Smart Cities reflètent l’intérêt du pays dans le développement du secteur de la technologie. Mais il y a des secteurs dans lesquels Maurice est à la traîne. Il est donc nécessaire de se concentrer davantage sur ces secteurs. Un exemple : l’éducation. Je crois que Maurice n’investit pas assez dans l’éducation sur la technologie. Il devrait y avoir plus d’investissements dans des formations et des cours sur la technologie. Le gouvernement devrait également subventionner ces cours pour encourager les gens à y participer.