Dr Deodass Meenowa, chef vétérinaire : le loup blanc de l’Agro-Industrie

Il a été au centre de la polémique cette semaine. Dr Deodass Meenowa, chef vétérinaire au ministère de l’Agro-industrie, a été contredit par la Deputy Permanent Secretary dudit ministère sur le dossier de la fièvre aphteuse. L’homme, aux dires de ses collègues, est un professionnel accompli, mais qui ne s’est pas fait que des amis au sein du ministère.

Deodass Meenowam n’a cependant pas souhaité répondre à nos questions.

Si certains de ses collègues le décrivent comme un homme simple, d’autres soulignent qu’il « n’aime pas partager ses connaissances. Dr Deodass Meenowa, chef vétérinaire au sein du ministère de l’Agro-industrie, a fait ses premiers pas au sein de ce département dans les années 80. Il a fait ses débuts comme Veterinary Officer après avoir complété ses études en Inde. À cette époque, il n’y avait pas beaucoup des vétérinaires à Maurice.

Cet habitant de Montagne-Longue a principalement travaillé au sein du laboratoire du ministère. Il a gravi les échelons et a été promu Senior Veterinary Officer après un appel à candidatures. Par la suite, il a été successivement chef de division et le chef vétérinaire du ministère de l’Agro-industrie. Dr Deodass Meenowaa aussi eu la chance de partir à l’étranger  pour être formé. L’homme s’est retrouvé au cœur de l’actualité cette semaine concernant sa déposition à la commission d’enquête sur l’épizootie de la fièvre aphteuse.

Cela, lorsque la Deputy Permanent Secretary du ministère de l’Agro-industrie, Gyaneshwaree Callychurn, l’a pris à contre-pied sur ce dossier remettant en cause sa déclaration. Le chef vétérinaire ne fait d’ailleurs pas l’unanimité au sein de son département. « Avec sa façon de procéder, il s’y est fait plusieurs ennemis. Mais, malgré cela, il répond toujours présent quand on a besoin de lui », indique un de ses collègues. Dr Deodass Meenowaa, ajoute-t-il, « est quelqu’un de très calme et très doué pour son métier. Toutefois, il a eu trop de pression lorsqu’il y a eu l’épizootie de fièvre aphteuse. »

Pour d’autres collègues, ce serait son « attitude » qui l’a mis dans ce pétrin. « Il n’est pas comme ses autres collègues qui ont rejoint le ministère à la même époque que lui. Il est peu enclin à partager ses connaissances. », lance l’un d’eux. Un ancien collègue abonde dans le même sens. Il raconte une anecdote de l’époque où le pays était frappé par la fièvre porcine.

« J’avais pris quelques jours de congé. Quelqu’un du ministère m’avait alors appelé pour que je reprenne le travail. À mon grand étonnement, mon chef d’alors, qui n’était autre que le Dr Meenowa, ne voulait pas que je le fasse car j’étais en congé. Aussi, à l’époque, étant donné qu’il y avait un manque de vétérinaires au pays, certains ont proposé de travailler jusqu’à l’âge de 65 ans, mais il n’a pas voulu travailler avec les Senior Veterinary Officers », affirme cet ancien fonctionnaire.

Pour un autre collègue, le chef vétérinaire aurait dû regrouper tous ses confrères et prendre leur avis sur l’épizootie de la fièvre aphteuse, avant de prendre une quelconque décision. « L’un des assesseurs du Fact-Finding Committee sur la fièvre aphteuse – le Dr Dewan Sibartie – est un ancien du ministère. Il fallait prendre ses conseils », dit-il. Dr Deodass Meenowa a, quant à lui, décidé de maintenir sa version : « Je m’en tiens à ma déposition », nous a-t-il simplement dit.