Dr Das Mootanah de Metro Express Ltd  : « Une étude de faisabilité pour étendre le réseau dans d’autres régions »

Le Chief Executive Officer de Metro Express Ltd, le Dr Das Mootanah, revient sur l’avancement des travaux sur le tronçon Quatre-Bornes-Curepipe qui sont complétés à 80 %. Il évoque aussi les défis à venir. Il y a une étude de faisabilité pour étendre le réseau à d’autres régions de l’île. 

Qu’en est-il de l’avancement des travaux ? Quand est-ce que le métro arrivera à Curepipe ?

Les travaux sont en bonne voie et avancent positivement. Je remercie l’équipe qui réalise les travaux : Larsen & Toubro, Rites, la police, les mairies, le ministère du Transport et du métro léger et l’équipe de Metro Express Ltd (MEL). Je suis très satisfait de l’avancement des travaux. Jusqu’ici plus de 80 % ont été complétés. Les rails sont visibles un peu partout sur le tronçon Quatre-Bornes-Curepipe. Nous prévoyons donc de lancer la Phase 2 B (Quatre-Bornes à Phoenix et aussi la Phase 2C Phoenix à Curepipe) d’ici décembre 2022. Nous projetons de lancer la Phase 3 ensemble avec la Phase 2. Jusqu’ici tout se passe bien, nous sommes confiants que le métro sera sur les rails dans ces régions sauf imprévu.

Nous arrivons à la fin de l’année, quel est le bilan de 2021 ? 

Je suis satisfait de ce qui a été accompli et réalisé par toute mon équipe et moi-même. Cette année, comme les précédentes, n’a pas été de tout repos. Nous avions pour mission de lancer de la Phase 2A qui relie Rose Hill à Quatre-Bornes durant le premier trimestre de 2021. Alors que nous avons fait face à deux confinements en mars 2020 et mars 2021, nous avons pu quand même lancer cette nouvelle ligne qui a augmenté notre ridership. Nous avons surmonté tellement de défis et difficultés depuis 2018 à ce jour. Il y a eu plusieurs belles réalisations.  

En août dernier, MEL a signé un accord avec Ascencia pour l’aménagement d’une nouvelle station, qui sera entièrement financé par celle-ci. Phoenix Mall Station, sera totalement intégrée au centre commercial de Phoenix. C’est d’ailleurs, un accord qui démontre un exemple de partenariat secteur public-privé. Le public a adopté le Metro Express. 

Aujourd’hui nous avons atteint la barre de 5,5 millions de passagers transportés en moins de deux ans. Et nous faisons face à une crise sanitaire sans précédent. Beaucoup d’entreprises favorisent le télétravail et le remote working ! Nous avons aussi concrétisé le contrat pour l’embellissement du paysage de la Phase 1 pour intégrer la ligne ferroviaire dans l’espace. En novembre, nous avons aussi accueilli le Queen Baton Relay dans le métro et aussi dans nos stations à Rose Hill et à Quatre-Bornes Central. Ce fut un moment inoubliable. 

Malgré la situation sanitaire et les restrictions, l’Ébene Recreational Park a accueilli 150 000 visiteurs en une année d’existence. L’Ébene Recreational Park compte environ 62 000 plantes, 600 arbres exotiques, 1 550 arbres endémiques, 240 grands palmiers et 12 600 m2 d’herbe. 

Nous avons atteint la barre de 5,5 millions de passagers transportés en moins de deux ans. "

Quels sont les gros défis auxquels vous avez fait face ? 

Le recrutement et la formation des employés de MEL. Nous offrons la possibilité à tout le monde de travailler pour Metro Express. J’ai dû recruter les employés qui sont aujourd’hui au nombre de 200. Et l’encadrement est plus que nécessaire dans le nouveau secteur ferroviaire. Nous sommes aujourd’hui sur les rails (15 km) sur un parcours qui relie Port-Louis à Quatre-Bornes. Nous comptons neuf stations.

D’ailleurs, la Phase 1 (Port-Louis à Rose Hill) a été complétée en moins de deux ans (un record). Il y a approximativement 12,5 km de rails, sept stations, un dépôt. Il y a eu l’acquisition de dix-huit Light Rail Vehicles, une série de tests, l’assemblage : un exercice très complexe.

Les Mauriciens qui travaillent pour MEL ont définitivement développé de nouvelles capacités et compétences. L’acquisition des terres est un autre défi majeur que nous avons surmonté. Nous surmontons les challenges grâce à l’innovation et à des réunions collaboratives (avec plusieurs parties prenantes) et multidisciplinaires (des professionnels de différents domaines : communication, ingénieurs, etc.). C’est très important parce qu’on apprend de tout le monde (des experts internationaux français, indiens, singapouriens). 

Comment voyez-vous le futur ? 

Comme préconisé par le Premier ministre, nous sommes en train d’effectuer une étude de faisabilité pour étendre le réseau à d’autres régions comme Moka, Saint-Pierre, Côte-d’Or et La Vigie. Nous travaillons en ce sens avec une équipe spécialisée dont RITES. À l’avenir, nous pensons aller vers le Nord, Sud, Ouest et l’Est. 

Dans les mois à venir, nous pensons faire un master planning en vue d’un strategic planning du métro léger sur le long terme. 

Dans un proche avenir, nous prévoyons donc de lancer la Phase 2 B (Quatre-Bornes à Phoenix et aussi la Phase 2C (Phœnix à Curepipe d’ici décembre 2022. Nous projetons de lancer la Phase 3 ensemble avec la Phase 2. 

Additionnellement, dans les dix prochaines années, voire plus, comme nous allons bénéficier de la technologie, le réseau ferroviaire ira peut-être partout. Peut-être que nous allons exploiter 100 km de réseau autour du pays : nord, sud, est, ouest. C’est vous dire que l’avenir de Metro Express est vraiment prometteur. Je suis optimiste. Les Mauriciens l’ont adopté comme mode de transport moderne, confortable, sûr et rapide.

C’est un projet de développement durable et donc le pays récoltera les fruits que nous avons plantés. Par exemple il y aura moins d’embouteillages et d’émission de carbone.

Dans les mois à venir, nous pensons faire un master planning en vue d’un strategic planning du métro léger sur le long terme. "

Quelles sont les perspectives et opportunités que va développer le Metro Express en 2022 ? 

Nous continuerons à développer de nouveaux partenariats comme l’accord avec Ascencia. Nous allons continuer à améliorer nos services et nous allons aussi poursuivre notre campagne de communication pour encourager le public à prendre le métro léger. C’est en effet un transport alternatif, confortable. La pose de rails se poursuit. Nous attendons environ 5 000 passagers par jour sur le trajet de Port-Louis à Quatre-Bornes.