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Dr Anjali Bungaleea : «Cinq jeunes pris dans un challenge présentent des troubles»

Anjali Bungaleea

Devenu viral en 2018, un challenge incite les utilisateurs d’un réseau social réputé à relever des défis dangereux pouvant mener jusqu’à la mort. Plusieurs pays sont concernés. Maurice n’est pas épargné. Pas moins de cinq cas ont été répertoriés par la psychologue Anjali Bungaleea depuis décembre 2018. « Cinq jeunes âgés entre 14 et 21 ans, dont deux filles, souffrent de troubles du comportement depuis qu’ils ont accepté de relever un challenge dangereux. L’un d’eux s’est automutilé », révèle la professionnelle. Tout en ayant à cœur de préserver le secret médical, elle finira par révéler qu’aucun des patients concernés n’est allé jusqu’à mettre fin à ses jours. Le but de sa démarche aujourd’hui est de tirer la sonnette d’alarme sur un phénomène mondial qui a gagné nos côtes.

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« Les jeunes que j’ai reçus en consultation ne sont pas venus de leur propre chef. Ce sont leurs parents qui ont entrepris la démarche », indique d’emblée la psychologue. Lorsqu’elle les a interrogés sur les raisons qui les ont poussés à accepter ce challenge, tous ont répondu que c’était par curiosité, histoire de s’amuser. « Les cibles sont des jeunes qui veulent échapper à leur train-train quotidien en caressant l’illusion de devenir plus cool en acceptant de relever le challenge. Ce défi dangereux encourage ses victimes à d’abord prendre soin de leur image pour gagner en estime de soim avant de les inciter à se faire du mal », explique le Dr Anjali Bungaleea.

Selon la psychologue, un des jeunes qu’elle a auscultés dit avoir fait le challenge uniquement dans le but d’éprouver le sentiment d’appartenir à un groupem virtuel certesm mais lui permettant de se sentir valorisé. « À travers ce défi, ce jeune, timide de nature, a voulu surmonter ses troubles de l’anxiété, ses traumatismes du passé et ses problèmes relationnels. Il a vu en ce challenge comme un anesthésiant pour sa souffrance. »

Le Dr Anjali Bungaleea se dit rassurée qu’il n’y ait aucun cas rapport de suicide lié à un quelconque challenge sur le Net. Ce qu’elle a toutefois constaté, ce sont des troubles du comportement chez les patients concernés. « Ils sont violents, hurlent sans raison sur leurs proches et font des cauchemars. Ils sont désorientés et se renferment sur eux-mêmes, refusant le dialogue, sauf quand ils sont en thérapie », explique la psychologue.


Grande-Bretagne : une fille de cinq ans se coupe les cheveux

Le cas le plus récent qui fait le buzz sur la Toile a été enregistré en Grande-Bretagne. Le journal en ligne britannique Metro News a rapporté qu’une fille de cinq ans s’est coupée les cheveux après avoir vu une vidéo apparaître subitement alors qu’elle visionnait un dessin animé. En fait, c’est le personnage du dangereux challenge qui lui en a donné l’ordre. À la suite de cette affaire qui a défrayé la chronique, Sam, la mère de la fillette, a mis en garde d’autres parents. Elle croit que son enfant a subi un lavage de cerveau puisque cette dernière lui aurait dit : « On m’a ordonnée de le faire. Il veut que tout le monde soit chauve. Il m’a dit qu’il me ferait du mal si je refusais de lui obéir. »

Sam, qui est pourtant une mère attentive contrôlant toutes les activités de sa fille sur le Web, dit n’avoir rien vu venir. « Le contrôle parental ne suffit pas à empêcher des vidéos de ce challenge de se glisser dans les dessins animés préférés des enfants. Pourtant, quand je regardais les notifications, tout me semblait normal », a-t-elle confié à Metro News.

Les autorités irlandaises ont partagé un message de prévention sur Facebook en mettant en garde les parents. « Le réel danger vient des hackers qui font pression sur les enfants pour les forcer à obéir aux instructions des applications à travers ces défis».


La « poupée » macabre détruite

Le personnage associé à ce challenge avait été créé par l’artiste japonais de Link Factory, une entreprise spécialisée dans des accessoires et des effets spéciaux liés aux films d’horreur. Sauf que des hackers ont pris un malin plaisir à exploiter l’image pour créer le « challenge » incitant sa proie à obéir à des instructions, à s’automutiler ou à se suicider, qui est l’étape finale. Il se trouve que la « poupée » terrifiante du défi macabre a été détruite par son créateur en 2018. Annonce faite lundi par l’artiste japonais ayant créé le personnage. « Elle était censée faire peur aux gens, mais elle ne visait pas à faire du mal à quiconque », a affirmé le créateur. Selon ce dernier, la version originale de la poupée a été détruite en raison de son état de dégradation et non pour son utilisation dans le cadre du challenge. Elle avait été présentée pour la première fois en 2016 à une exposition dans un quartier chic de Tokyo. Mais elle n’avait alors pas attiré l’attention. Elle faisait partie des nombreuses poupées réalisées par l’artiste sur le thème des fantômes.

 

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