- Nevin, cousin de l’une des victimes : « Nou anvi kone ki finn pase laba »
Depuis que les corps d’Atish Horil et de Yuvrajsing Hustabir ont été repêchés lundi, à la Digue d’Alma, leurs proches sont dans le flou. La police a écarté la thèse d’un acte criminel lorsque l’autopsie a attribué les décès à une asphyxie causée par la noyade. Mais les familles des défunts, elles, réclament une enquête approfondie pour déterminer les circonstances du drame.
Portés disparus depuis l’après-midi du dimanche 4 février 2024, Atish Horil, 40 ans, et Yuvrajsing Hustabir, 43 ans, ne sont pas rentrés chez eux après un pique-nique entre amis à la digue d’Alma. Si les proches sont dubitatifs, c’est parce qu’ils estiment qu’il y a plusieurs éléments troublants. Ils indiquent d’abord que les montres, l’argent et les téléphones portables des deux hommes n’ont pas été retrouvés jusqu’ici.
Les Hustabir, qui résident à Mathurah Lane, Upper Dagotière, ont aussi informé la police qu’ils ont reçu un appel téléphonique anonyme reçu vers 23 heures dimanche. « Yuvraj inn retournn lakaz ? » a demandé l’interlocuteur à la mère du défunt, avant de raccrocher.
Autre élément qui les interpelle : les diverses versions racontées par plusieurs personnes dans le quartier. « Nou anvi kone ki finn pase laba », a indiqué Nevin, un cousin de Yuvrajsing Hustabir, dans une déclaration accordée au Défi Plus jeudi.
Quatre jours se sont écoulés depuis la tragédie. Le soudeur de 43 ans laisse derrière lui une veuve inconsolable et une mère meurtrie. Reena raconte que son époux lui avait demandé de lui remettre des épices avant qu’il ne se rende à la digue avec des amis pour un « program ». Elle explique qu’il lui avait parlé peu avant la disparition et qu’il lui avait donné l’assurance qu’il n’était pas ivre.
Elle explique qu’il était le seul homme de la maison. « Il était encore jeune. Ce n’est pas facile. Depuis que nous sommes mariés, nous vivons ensemble avec sa mère », confie-t-elle. Ouma est encore traumatisée depuis qu’elle a vu le corps sans vie de son fils flotter sur l’eau alors qu’elle participait aux recherches. Dès cet instant, son monde s’est écroulé. Elle dit ne souhaiter cela à aucune mère.
Chez les Horil, à Dagotière, l’incompréhension est tout aussi présente. « Monn bien get li. Mo pa ti atann li pou perdi lavi koumsa », confie Rekha Bheersah, qui pleure la mort subite de son petit frère. Depuis sa disparition dimanche, elle a entamé des recherches dans le quartier toute la nuit durant.
Après s’être rendue chez Yuvrajsing Hustabir ce soir-là, Rekha Bheersah dit avoir eu un mauvais pressentiment : « Li osi so mama ti dir ki li pann retournn lakaz. » Ce n’est que le lendemain qu’elle a découvert que le corps de son frère a été retrouvé dans la digue. « Se ler nounn al stasion lindi ki nounn tann dimounn pe dir ena 2 nwayad dan basin. Nounn al gete lerla. »
Rekha Bheersah a ensuite confirmé qu’il s’agissait bel et bien de son frère. Elle dit se souvenir avoir remis de la nourriture à Atish Horil la veille, juste avant qu’il ne se rende au pique-nique avec ses collègues. Les Horil veulent, eux aussi, une enquête approfondie pour faire la lumière sur les circonstances exactes du décès de l’un des leurs. « Atish ti per delo. Zame li ti pou al naze », soutient sa sœur.
De son côté, la Criminal Investigation Division (CID) de Moka, chargée de l’enquête, privilégie la thèse d’un accident. Ils seraient tombés dans l’eau avant de se noyer. Durant les autopsies respectives, aucune blessure n’a été décelée sur les cadavres.
La CID a également passé les lieux au peigne fin pour vérifier s’il y avait des indices, ce qui aurait alors laissé suggérer un éventuel acte criminel. Mais rien n’a été trouvé jusqu’à présent.
De plus, les versions des six amis qui se trouvaient en compagnie des victimes juste avant le drame corroborent. Tous affirment qu’après la partie de beuverie, Atish Horil et Yuvrajsingh Hustabir ont quitté les lieux une demi-heure plus tôt et qu’ils étaient alors sous l’influence de l’alcool. Mais selon leurs dires, ils ignoraient que les deux hommes étaient allés se baigner dans un lac à côté de l’endroit où se trouvait la bande.
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