Double meurtre en France : Anwar Goolfee passe aux aveux et plaide la légitime défense

Le Mauricien Anwar Goolfee, qui vit en France depuis 10 ans, plaide la légitime défense. Accusé d’avoir tué deux femmes dimanche 10 juillet à Pantin [nord-est de Paris], il est passé aux aveux.

Anwar Goolfee, 50 ans, sera présenté devant un juge d’instruction mercredi 13 juillet. L’autopsie des deux victimes, Crystelle et Amel, âgées entre 25 et 30 ans, révèle qu’elles ont été agressées avec une arme tranchante, un ciseau à bois. Le double meurtre se serait déroulé sous les yeux d’un enfant du quartier. Pour la police judiciaire, un « geste de folie » n’est pas exclu. Que s’est-il passé dans la soirée du dimanche 10 juillet dans l’appartement d’Anwar Goolfee à Pantin ? Le Mauricien, frère de l’activiste politique Raffick Goolfee, est accusé du meurtre de deux jeunes femmes. Cela fait 10 ans qu’Anwar Goolfee a quitté l’île Maurice pour se rendre en France. « Il devait rentrer au pays [mardi 12 juillet] pour les vacances », explique Raffick Goolfee mardi au Défi Quotidien.

Finale de l'Euro

Le soir de cette double tragédie, affirme Raffick Goolfee, Anwar lui a téléphoné pour lui raconter ce qu’il s’était passé. « Il m’a dit qu’il regardait la finale de l’Euro et que des personnes ont forcé la porte de son appartement. Parmi, il y avait les deux victimes. Lui, était seul », avance Raffick Goolfee. Ces personnes auraient reproché à Anwar Goolfee que le son de son téléviseur était trop fort. « Mon frère m’a dit qu’elles ont endommagé ses affaires et son téléviseur. Il s’est défendu et les deux femmes ont été blessées. Je ne pensais pas qu’elles allaient mourir », ajoute Raffick Goolfee. « Alors qu’il me parlait, j’ai entendu les sirènes. Ce n’est pas la première fois qu’il a des problèmes avec ces personnes, m’a-t-il dit. » Pour Raffick Goolfee, son frère a agi « en légitime défense ». Ce drame a été repris par la presse française, qui a annoncé qu’un voisin avait tué deux mères célibataires, Crystelle et Amel, âgées entre 25 et 30 ans. Les victimes, amies d’enfance, comptaient partir en vacances en Espagne avec leurs quatre enfants âgés de 4 à 11 ans, selon le journal Le Parisien. Elles auraient été frappées de quatre à huit coups avec une arme tranchante. Les crimes se seraient produits entre l’appartement d’Anwar Goolfee au premier étage et l’entrée de l’immeuble, où des traces de sang ont été prélevées. Le quotidien français rapporte les propos d’une locataire de l’immeuble, absente au moment de l’agression. « Ça s’est passé devant les yeux d’un gosse de 12 ans. Il disait : “c’est lui qui l’a tuée” en désignant mon voisin », raconte-t-elle. D’autres habitants affirment que Crystelle ne voulait pas que le Mauricien s’approche de sa fille aînée. Son amie Amel l’aurait alors accompagnée à l’appartement d’Anwar Goolfee pour s’expliquer.

Agression sur mineur

De son côté, une habitante du quartier décrit le Mauricien comme quelqu’un de « toujours gentil, prêt à laisser sa place de stationnement », selon Le Parisien. Une autre voisine le décrit comme « un ami serviable ». Cependant, elle confie qu’il « était nerveux depuis une dizaine de jours » en raison, selon elle, « de problèmes personnels ». D’après le site d’information France Bleu, c’est vers 18 h 30 que la police a été informée de l’agression. Les deux jeunes femmes auraient été tuées avec un ciseau à bois. L’appartement occupé par Anwar Goolfee a été placé sous scellés. Selon la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, le Mauricien a été mis en examen pour agression sur mineur, il y a trois ans, dans un autre département. Toutefois, à Pantin, il n’y avait aucune plainte contre lui.

Jean Luc Émile de Paris, et Kendy Antoine