Dorine Chukowry : «Plusieurs baisses de prix de produits classifiés et non classifiés ont été notées»

Le mécanisme mis en place en mai 2023 pour le contrôle des prix des médicaments a porté ses fruits, a affirmé la ministre du Commerce Dorine Chukowry lors de la Private Notice Question du leader de l’opposition Shakeel Mohamed. Un avis que ce dernier ne partage pas.

La ministre a déclaré qu’une étude a révélé une baisse significative des prix des produits pharmaceutiques, en réponse à la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition. Citant plusieurs chiffres, elle a soutenu que grâce aux Consumer Protection (Pharmaceutical Products) (Maximum Mark-up) Regulations 2023, mises en place en mai de l’année dernière, les prix ont baissé. «\», a soutenu la ministre du Commerce. Elle a conclu que ce mécanisme de contrôle des prix des médicaments a eu un impact positif pour les consommateurs.

La ministre a aussi expliqué que les prix des produits pharmaceutiques sont affectés à la source, en raison de l’accessibilité des principes pharmaceutiques actifs, du coût de production et des stratégies de prix des producteurs. En plus, l’allongement des trajets pour les envois maritimes et la demande de certains pays prêts à payer des prix plus élevés que Maurice jouent un rôle. L’objectif du système de majoration est d’aider les importateurs/grossistes et les détaillants à couvrir les coûts administratifs, de distribution, de stockage, de transport, tout en proposant un prix équitable aux consommateurs.

Bien que la ministre ait présenté des chiffres montrant une baisse de prix de médicaments selon une étude sur 8 300 médicaments classifiés et non classifiés, le leader de l’opposition Shakeel Mohamed a demandé de déposer les résultats de cette évaluation à l’Assemblée. La ministre a répondu qu’elle avait déjà fourni des détails à ce sujet. Selon elle, le nouveau mécanisme a permis une baisse de prix de plus de 80 % des médicaments par rapport à l’ancien mécanisme de majoration, en vigueur depuis plus de quarante ans.

« Le mécanisme prouve son efficacité durable avec une baisse continue des prix, qui est transmise aux consommateurs afin de garantir leur bien-être », a-t-elle affirmé. Elle a aussi mentionné les mesures prises par le ministère de la Santé pour réduire les coûts des soins de santé publique et améliorer l’efficacité des achats, notamment en participant au mécanisme de mise en commun des achats des petits États insulaires en développement (PEID). « En collaborant avec d’autres PEID, le ministère peut obtenir de meilleurs prix pour les médicaments essentiels », a-t-elle ajouté. Selon elle, ce système d’achats groupés permettra au gouvernement d’acquérir des médicaments en plus grande quantité et à moindre coût, allégeant ainsi la charge financière sur le système de santé et sur les patients.

Le leader de l’opposition, Shakeel Mohamed, a toutefois contesté ces affirmations, déclarant que la majorité des Mauriciens ont constaté une hausse des prix des médicaments, contrairement à ce qu’a affirmé la ministre. Il a déploré que la ministre Chukowry n’ait pu présenter les résultats de l’étude qu’elle a mentionnée. Il a également souligné que certains médicaments, comme un traitement contre le cholestérol, sont beaucoup plus chers à Maurice qu’en Afrique du Sud. 

Shakeel Mohamed a insisté pour savoir pourquoi la ministre ignorait les rapports de la Commission de conciliation et de médiation de 2019 et l’étude de 2019 sur l’impact socio-économique des marques internationales, ainsi que le dernier rapport recommandant l’importation parallèle pour les produits pharmaceutiques. Pour le leader de l’opposition, les autorités tentent de passer sous silence ces rapports pour protéger les proches du gouvernement. La ministre n’a pu expliquer pourquoi son ministère n’applique pas ces recommandations.