Live News

Dix raisons pourquoi l’affidavit de Shibchurn est «ridicule», selon l’ex-ASP Kokil

L’affidavit de Vishal Shibchurn fait couler beaucoup d’encre.
Publicité

L’affidavit juré par Vishal Shibchurn était au centre des débats lors de l’émission « Au Cœur de l’Info » sur Radio Plus, vendredi. Nawaz Noorbux recevait l’ancien Assistant-Surintendant de police (ASP) Roshan Kokil, dont le nom est mentionné dans le document.

kokil
L’ancien ASP Roshan Kokil.

Roshan Kokil indique que lorsqu’il a pris connaissance de l’affidavit de Vishal Shibchurn, notamment des paragraphes le concernant, il n’a pas su comment réagir. « Je ne savais pas si je devais en rire ou être en colère. C’est tellement ridicule ce qu’il a dit », estime-t-il.

L’ex-ASP explique qu’il s’est retrouvé impliqué dans cette affaire lorsqu’une copie d’une lettre écrite par Vishal Shibchurn et adressée à la haute hiérarchie de la police a été envoyée à son unité. Un inspecteur et lui sont alors allés voir Vishal Shibchurn à la prison pour l’interroger. « Il avait dit dans sa lettre qu’il avait des choses à dire sur Peroomal Veeren et sur la mort de Soopramanien Kistnen », précise l’ancien policier.

À la prison, l’ex-policier a rencontré Vishal Shibchurn dans un bureau et que ce dernier était escorté par un agent pénitentiaire qui avait le détenu Shibchurn à l’œil, mais n’était pas suffisamment proche pour entendre leur conversation. « Li ti lor laport, inposib pou li tande », dit-il.

Après avoir noté les noms de l’ASP Kokil et de l’inspecteur Ujodha dans un carnet, Vishal Shibchurn aurait, selon le policier à la retraite, commencé à parler des textes sacrés ou d’événements religieux. « Nous lui avons demandé ce qu’il avait à dire, il nous a alors fait savoir qu’il parlera s’il est libéré de prison. Nous lui avons alors fait comprendre que cela incombait à son homme de loi », dit-il. Et d’ajouter : « Li pann donn okenn informasion konfidansiel, linn zis dir li ena informasion », soutient Roshan Kokil.

Selon l’ancien ASP, il n’a pas sorti son Statement Pad, comme l’a fait remarquer Vishal Shibchurn dans son affidavit, pour la bonne et simple raison qu’il (le détenu) n’aurait rien dit. « Fodre li koze pou tir Statement Pad », dit-il.

Le policier à la retraite s’est aussi défendu sur les menaces qu’il aurait prétendument proférées à l’encontre de Vishal Shibchurn, notamment qu’il allait s’en prendre à sa famille. « Avant cela, je ne l’avais jamais rencontré d’une quelconque manière, ni interagi ou avoir des démêlés avec lui. Je ne connais pas sa famille ».

Pour l’ancien ASP Kokil, le détenu Shibchurn tente tout simplement de justifier pourquoi il n’avait pas parlé jusqu’ici. « Linn gard sa tou ca letan la, li pe bizin met sa aster lor ledo lapolis », déplore-t-il. 

L’ASP Kokil a, dans la foulée, cité « 10 raisons » pourquoi l’affidavit serait « faux », du moins les parties le concernant. 

Raison 1 : L’ASP Kokil se demande si Vishal Shibchurn a daigné informer le Prison Officer Rahim qui était présent qu’il aurait été menacé de mort.

Raison 2 : Il se demande pourquoi Vishal Shibchurn n’a-t-il pas écrit au Commissaire de police pour l’informer qu’il avait été menacé de mort, comme il l’avait fait dans un cas précédent avec Peroomal Veeren. 

Raison 3 : L’ex-ASP Kokil se demande pourquoi l’ancien pompier n’a-t-il pas de nouveau écrit au CP et au DCP Crime, comme il l’avait fait initialement pour leur dire qu’il avait des révélations à faire et pour leur faire part des menaces de mort.

Raison 4 : Pour l’ancien ASP, Vishal Shibchurn aurait pu informer la cour qu’il avait été menacé de mort. « Il était en détention policière et devait se présenter régulièrement devant le tribunal ». 

Raison 5 : Vishal Shibchurn aurait pu aussi informer la presse lors de ses comparutions en cour, selon Roshan Kokil. 

Raison 6 : Le policer à la retraite estime que Vishal Shibchurn aurait pu jurer cet affidavit plus tôt, car il était tout ce temps en présence de ces supposées informations. 

Raison 7 : Il est d’avis que Vishal Shibchurn aurait pu informer ses proches qui viennent lui rendre visite à la prison des « menaces ».

Raison 8 : Vishal Shibchurn aurait pu aller déposer durant l’enquête judiciaire sur la mort de Soopramanien Kistnen. Cela avait été bouclée vers la fin de 2021.

Raison 9 : L’ancien policier se demande pourquoi le Prison Officer Rahim, qui aurait entendu les menaces, selon les dires de Vishal Shibchurn, n’aurait pas informé ses supérieurs.

Raison 10 : Et enfin, l’ex-ASP Kokil estime que c’est le « modus » de Vishal Shibchurn que de faire des fausses dépositions contre des personnes, citant le cas d’un Chief Inspector qui en aurait fait les frais.

Crédibilité

Commentant la crédibilité à accorder aux allégations de Vishal Shibchurn, l’avocat Sanjeev Teeluckdharry, présent sur le plateau, estime que c’est à la cour de juger la crédibilité des propos tenus par l’ancien pompier dans son affidavit. Pour lui, même si un individu fait l’objet de plusieurs affaires devant la cour, il reste présumé innocent. « Une personne peut avoir plusieurs condamnations, mais elle peut toujours dire des choses qui peuvent être vérifiées. Surtout si la personne a juré un affidavit, nous ne pouvons tout balayer d’un revers de la main ou tout mettre sous le tapis. Il faut qu’il y ait une enquête », suggère-t-il.

L’avocat Kailash Trilochun, aussi présent sur le plateau, estime, pour sa part, que la question de la crédibilité de Vishal Shibchurn ne se pose pas dans un premier temps, car les allégations doivent avant tout être vérifiées. « Mais ce qui est très important c’est que jusqu’ici, Vishal Shibchurn n’a pas été trouvé coupable par un tribunal », a-t-il souligné.

Me Ravi Rutnah : « Un affidavit monté de toute pièce »

L’homme d’affaires Bassoo Seetaram, dont le nom est mentionné dans l’affidavit de Vishal Shibchurn a porté plainte contre ce dernier pour « swearing false affidavit » au Central CID, jeudi. C’est ce qu’a indiqué son avocat, Me Ravi Rutnah. Pour l’avocat, cet affidavit serait « monté de toutes pièces ». À la question de savoir si son client compte jurer un contre-affidavit pour réfuter les allégations de Vishal Shibchurn, Me Ravi Rutnah devait répondre ceci : « Kan ler vini, nou pou fer ban travay legal neseser. Actuellement, nous faisons de notre mieux pour que la police initie une enquête pour ‘swearing of false affidavit’ », a-t-il déclaré.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !