Diwali au clair de la terre

Ce jeudi 19 octobre marque la fête des lumières. Ce soir, les maisons et les parterres s’illumineront aux lueurs des diyas et des guirlandes électriques. Diwali symbolise aussi la joie du partage et la victoire du bien sur le mal. Trois familles nous content leur journée et les préparatifs.

La communauté hindoue célèbre Diwali avec faste et ferveur. D’après Dr Acharya Sharad Pandey Bhugwant, Diwali est composé de deux mots : deep (lampe) et avali (rangée). Diwali signifie ainsi une rangée de lampes. « La fête des lumières marque la victoire du bien sur le mal, de la lumière sur les ténèbres et le retour triomphal du dieu Ram. En compagnie de son épouse Sita et de son frère Lakshman, Ram a vaincu le démon Ravana avant de retourner à Ayodhya après 14 ans d’exil. Le peuple d’Ayodhya a alors accueilli leur roi en grande pompe », explique l’Acharya.

Il ajoute que Diwali marque également la fin de la moisson. Les quartiers sont illuminés et des douceurs sont distribuées. « Les lampes allumées sont placées sur le seuil des portes et les flammes s’opposent aux vibrations négatives. Les gâteaux sont symboles de gaieté et de partage », ajoute le prêtre. Il fait ressortir que les célébrations s’étalent sur cinq jours. La fête a commencé avec Dhanteras et va se terminer avec Bhai Dooj célébré le lendemain de Diwali.

Entre éclats et douceurs

Les Cheekoory à Montagne-Ory, Moka, se lèvent à l’aube en ce jour festif. « Ma fille va dessiner le rangoli devant l’entrée de la maison, explique Roshni Cheekoory. Ce dessin, fait à base de poudre de riz, est un élément décoratif qui symbolise la gaieté et la chance.» Son époux et son fils vont l’aider à préparer quelques gâteaux. Comme chaque année, la famille prépare sept variétés de douceurs : les barfi, rasgoola, gulab jamun, laddoo, gato til, gato zanberik et l’incontournable gato patate.

Une fois les tâches complétées, la famille se recueille et présente les douceurs aux différentes divinités. « Après avoir dit nos prières, nous nous vêtons d’habits neufs et traditionnels. Je vais me draper dans un sari, ma fille portera un churidar alors que les hommes sont en kurta, confie Roshni. Puis, nous allons distribuer des gâteaux aux voisins, proches et amis. » Au crépuscule, des diyas (lampes en terre cuite) seront allumées à travers la maison. Les Cheekoory vont ensuite assister à un programme culturel dans le beitka ou baïtka de la localité.

Chez les Seengar, le jour J débute avec une visite au shivala de la localité. Puis, le couple nettoie la maison et confectionne des gato patate, installe les guirlandes électriques et les diyas. Le partage des gâteaux se fait aux alentours de 19 h 30. Urvashi Greedharee-Seengar précise que les préparatifs pour la fête démarrent une semaine au préalable. « Dhanteras a donné le coup d’envoi des célébrations le mardi 17 octobre. Il s’agit d’un rituel dédié au Kubera, dieu de la richesse. Ce jour-là, nous achetons de l’or et de l’argent. Des douceurs, comme les laddoo, gulab jamun et rasgoola sont préparées la veille. »

Chez les Sreeneebus à Camp-Fouquereaux, le nettoyage de la maison commence en début d’octobre. « La maison doit être propre car nous nous préparons à accueillir la déesse de la fortune, Lakshmi. Nous observons un jeûne végétarien sur sept jours avant Divali. Chaque membre de la famille est souriant en ce jeudi. Nous nous levons donc très tôt pour tout
finaliser », indique Ema Daby-Sreeneebus. Aujourd’hui, elle donne un coup de main à sa belle-mère pour confectionner les barfi, laddoo, mawa samoussa, gulab jamun, rasgoola, jalebi et gato patate. Par la suite, les gâteaux sont mis dans des boîtes décoratives pour être offerts aux proches et voisins.

À la nuit tombée, la lumière des guirlandes électriques et les lampes égayent les demeures. Parées de neuf, les familles échangent des vœux. Certaines sillonnent l’île pour contempler les décorations lumineuses, classiques ou parfois extravagantes, mais qui enchantent toujours les yeux.