Diversification : le secteur financier mauricien en quête de nouveaux investisseurs

Deux missions de promotion ont été menées quasiment en simultané. À Kuala Lumpur, c’est le climat favorable pour les affaires à Maurice qui a été mis en avant, alors que la délégation mauricienne aux États-Unis a présenté le pays comme une plateforme pour investir en Afrique.

La mission qui s’est tenue à Kuala Lumpur du 11 au 13 septembre derniers visait à présenter les opportunités d’investissement attrayantes à Maurice et à renforcer les liens économiques entre les deux nations. Celle-ci était organisée par l’Economic Development Board (EDB). Au programme, un forum d’affaires, des réunions individuelles et des tables rondes avec des acteurs clés de divers secteurs. 

Parmi les opportunités mises en avant pour Maurice, on note le potentiel de divers secteurs dont l’éducation, les soins de santé, les produits pharmaceutiques, l’industrie manufacturière et l’hôtellerie. Le forum avait réuni pas moins de 100 hommes d’affaires composés d’entrepreneurs locaux, d’investisseurs internationaux et de représentants de la communauté d’affaires malaisienne. Dans un communiqué publié par EDB, on souligne que la présence d’un tel éventail de parties prenantes reflète l’intérêt croissant pour Maurice en tant que destination d’investissement. 

Hemraj Ramnial, président de l’EDB, a, lors de son discours, souligné le climat favorable aux affaires, les infrastructures solides et les incitations attrayantes qui font de Maurice une destination idéale pour les investissements. Cette mission de promotion des investissements de l’EDB à Kuala Lumpur était aussi l’occasion de renforcer les liens bilatéraux et d’ouvrir de nouvelles voies de collaboration.

Renforcer les marchés

Les missions de promotion sont également  ’actualité dans le secteur financier mauricien. En février dernier, Maurice avait accueilli le premier Bangladesh-Mauritius International Financial Centre. Un large échantillon du secteur des services financiers de Maurice était présent pour un partage interactif d’informations et un dialogue sur les opportunités qui existent le long du corridor de commerce et d’investissement Bangladesh-Maurice. La délégation du Bangladesh était conduite par le président de la Commission des valeurs mobilières et des échanges du Bangladesh, le professeur Shibli Rubayat, et le président exécutif de l’Autorité de développement des investissements du Bangladesh, Lokman Hossain Miah.  

Une délégation mauricienne s’est récemment rendue aux États-Unis avec l’objectif d’établir des partenariats stratégiques avec des entreprises de premier plan et des acteurs clés, en particulier à Washington et à New York. Ceux-ci sont réputés pour être des centres influents dans le domaine de la finance mondiale. C’est sous le thème ‘Combler le fossé entre Maurice et les États-Unis en matière de services financiers et de bonne gouvernance’ que cette mission s’est tenue. 

Faisant partie de la délégation mauricienne, Samade Jhummun, CEO de Mauritius Finance, fait ressortir que les États-Unis sont un marché où la promotion mauricienne n’a pas été faite depuis un long moment. « Notre marché est très peu connu aux États-Unis. Il y a un intérêt pour notre juridiction. Une partie des entreprises américaines utilisent déjà Maurice pour investir en Inde », explique-t-il. L’idée est d’inciter les investisseurs américains à utiliser Maurice comme une plateforme pour investir sur le continent africain. « L’Afrique compte 54 pays, ce qui fait qu’il y a toutes sortes de risques pour les investisseurs. Maurice attire des investisseurs de certains des pays africains. Notre positionnement, expérience et fiscalité, entre autres, jouent un rôle important pour notre attractivité. Maurice est une plateforme d’atténuation de risques pour ceux qui souhaitent investir en Afrique », soutient Samade Jhummun. Le Corporate Council of Africa devrait être un appui dans ce sens. 

Le Finnovate Fall a également permis à la délégation mauricienne de rencontrer des investisseurs américains. Du côté de l’EDB, on indique que celle-ci a mis en avant les Virtual Asset and Initial Token Offering Services (VAITOS) non sans introduire les innovations en Fintech proposées par la juridiction mauricienne. 

Par ailleurs, selon nos informations, des discussions se sont tenues pour développer une « Capital raising platform » pour des sociétés africaines à Maurice.  

Coût

Toutefois, le coût de faire des affaires à Maurice ne serait pas favorable, selon certains opérateurs. Une source fait ressortir que Maurice ferait bien de réduire le prix pour l’enregistrement des entreprises et des fonds. Elle fait observer que la concurrence est rude dans le secteur financier. Et si Maurice veut se positionner comme une destination de choix, les barrières doivent être enlevées.  

La prochaine mission du secteur financier mauricien devrait être le ‘UK Africa Investment Summit’ en octobre prochain.

Quelques sociétés avec lesquelles l’EDB a tenu des sessions interactives à Kuala Lumpur

• Taylor’s Group 
• YTL Group 
• Sunway Group