Divergences dans les versions : les rivalités politiques derrière l’affaire Tarolah

Avant d’être rivaux et de porter plainte à la police, Kalyan Tarolah et Rishi Kowlessur étaient alliés au sein du MSM. Mais des allégeances divergentes au sein des collectivités locales et des tentatives de destitution ont mis de la tension dans les relations entre les deux hommes.

Quelles sont les relations entre les différents protagonistes impliqués dans la nouvelle polémique impliquant le député du Mouvement socialiste mauricien (MSM), Kalyan Tarolah ? Ce dernier accuse Rishi Kowlessur, conseiller du Conseil de district de Moka, de conspiration et d’avoir diffusé la vidéo de lui qui circule. Le Défi Quotidien a interrogé des agents politiques de tous bords de la circonscription Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (No 10). Il ressort qu’en fait, les deux hommes sont d’anciens alliés du MSM qui se retrouvent aujourd’hui dans deux camps différents.

Il y a des divergences dans les versions des différentes parties concernées sur les débuts de leurs relations. Un agent du MSM de la circonscription explique qu’en 2010, l’équipe du parti se scinde entre les hommes de Tarolah et ceux de Jim Seetaram, dont Rishi Kowlessur. Pour sa part, Seetaram vient d’obtenir un ticket dans le cadre de l’alliance avec le Parti travailliste (PTr).

Ce qui est sûr, c’est que Rishi Kowlessur est un nouveau venu pour le parti et qu’il est proche de Jim Seetaram. Quand ce dernier choisit le PTr en 2012, son agent le suit. La même année, pour les villageoises, il forme un groupe mixte de conseillers de villages du PTr et du MSM qui se positionnent contre les trois élus rouges de la circonscription numéro 10, dont Seetaram.

Son passage sous le pavillon rouge sera de courte durée : notre source de ce parti explique qu’en 2014, Rishi Kowlessur choisit de surfer sur la vague de ‘Vire Mam’. Ce que confirme un des principaux agents du Mouvement militant mauricien (MMM) de l’endroit : « Il a travaillé contre le PTr et nous en 2014, mais ces temps-ci, on le voit de nouveau du côté de Seetaram… »

Mais si Kalyan Tarolah n’est pas dans les bons papiers de Rishi Kowlessur, c’est surtout pour son soutien à Rakesh Seeburun, le président du Conseil de village de Montagne-Blanche. C’est en sa qualité de conseiller de ce village que Rishi Kowlessur siège au conseil de district de Moka. Or, Rakesh Seeburun a tenté de l’en faire expulser.

Motion de blâme

En janvier dernier, il inscrit une motion de blâme au Conseil contre Rakesh Seeburun à cause de ses absences aux réunions et le fait qu’il ne ferait pas adéquatement le lien en district et village. « Nous avions la majorité pour faire passer la motion, explique Rakesh Seeburun, mais il est venu avec une injonction de la Cour nous empêchant d’aller de l’avant. » L’affaire sera entendue en Cour le 15 mars.

Le président du Conseil de village est un allié de Kalyan Tarolah et s’est emporté quand l’inauguration d’un terrain de foot à Petit-Paquet a été annulée à cause de la pluie le 10 décembre dernier. « Il était ‘wild’, explique notre source MMM, Tarolah se voyait privé d’une inauguration. » Le président du conseil de village explique qu’il estimait simplement qu’on aurait pu aller de l’avant avec l’inauguration malgré les accumulations d’eau.

Manisha Jhankur n’est pas non plus étrangère à ce qui se joue. Elle intègre le conseil de village de Montagne-Blanche l’année dernière suite au décès de son prédécesseur. « Kowlessur et Jhumunn voulaient la convaincre de voter une motion de blâme contre Seeburrun», assure notre source. Sauf qu’elle refusera de voter après avoir initialement accepté.

Quant à Nawshad Jhumun, l’autre conseiller de village que Tarolah accuse de complot, il est plutôt connu pour être proche du MMM, notamment d’Ajay Gunness du temps où ce dernier s’occupait de la circonscription. Il fait partie de l’équipe de Kowlessur au sein du conseil de village.

Nous avons joint Rishi Kowlessur au téléphone pour un commentaires, mais il nous a fait savoir qu’il était pris et ne pouvait pas nous parler.