Quelles sont les implications de cette crise entre le Commissaire de police et le Directeur des poursuites publiques (DPP) ? Éléments de réponse.
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Le communiqué émis par le Commissaire de Police (CP) Anil Kumar Dip, le mardi 28 février, qui qualifie la décision du Directeur des poursuites publiques (DPP) - de ne pas faire appel contre la remise en liberté de Bruneau Laurette - ‘d’evil precedent’, pourrait avoir de graves implications. C’est l’avis de l’avocat Penny Hack.
« Tous les délits pénaux, qui sont gérés par la police et le DPP vont être une source de problème. S’il n’y a pas de communication entre ces deux institutions, il n’y aura plus d’enquête et donc aucune poursuite », appréhende Mᵉ Hack. Il dit également craindre une situation similaire concernant le conflit qui règne entre l’Independent commission against corruption (Icac) et la Financial Intelligence Unit (FIU). « On peut clairement témoigner d’un manque de coordination. Du coup, le travail qui se fait contre le blanchiment d’argent et la drogue est bâclé », souligne l’homme de loi. Pire encore, ajoute-t-il, « une guerre ouverte entre le bureau du DPP et la police sera encore plus dramatique ». « C’est au final le public qui va sortir perdant dans toute cette histoire ».
Selon Penny Hack, « le salaire des membres du bureau du DPP et de la police provient de l’argent des contribuables. Si cette situation empire, il y aura zéro efficacité », déclare l’avocat. Pour lui, un tel conflit n’aurait pas dû être étalé sur la place publique. « Un tel différend aurait pu être réglé avec le bureau de l’Attorney General comme intermédiaire ».
L’avocat Nabiil Kaufid avance, quant à lui, que c’est l’indépendance des institutions qui doit avant tout prévaloir. « Le bureau du DPP et la police ont des mandats bien distincts et il est important que ces deux institutions parviennent à opérer selon les paramètres de leurs prérogatives », avance-t-il.
Du côté du gouvernement, bien qu’on refuse pour l’heure de commenter publiquement cette affaire, l’on apprend qu’une grande partie des élus tendent à se ranger du côté du CP. On évoque le fait que la magistrate Jade Ngan Chai King n’a aucunement innocenté Bruneau Laurette dans cette affaire de drogue. « Elle a été sans équivoque quant au fait qu’il y a matière à enquêter car l’absence d’ADN de Bruneau Laurette sur la drogue ne l’innocente nullement. Ce point veut tout dire », avance un ministre.
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