L'un des quatre Mauriciens qui ont dérivé vers Madagascar s'est confié au Défi Media Group dans un entretien exclusif à www.defimedia.info lundi. Keylendo Herold nie toute implication dans un quelconque trafic de drogue.
27 jours depuis qu’il n’a plus revu ses proches. 27 jours que son île natale lui manque. 27 jours depuis qu’il se trouve à des centaines de kilomètres de chez lui, depuis que le bateau de plaisance sur lequel il se trouvait a dérivé des environs de La Gaulette pour échouer, neufs jours plus tard, à Madagascar.
Lui, c'est Keylendo Herold, 37 ans, qui, avec trois autres Mauriciens, Yanesh Chimajee, 35 ans, Jevind Govind, 28 ans, et Jean Denis Ramtano, 23 ans, sont dans le village côtier de Ambodirafia, près du Cap Est, l'extrémité orientale de Madagascar. Ils sont sains et saufs, mais le moral n'y est pas vraiment.
Keylendo nie toute implication dans un quelconque trafic de drogue. Pour lui, les choses sont simples et après une telle épreuve, il n'a qu'une seule pensée : que lui et ses amis soient rapatriés au plus vite.
Car ils sont en terre étrangère et sans ressources. « Nous sommes innocents. Heureusement qu’on a pu compter sur quelques habitants ! »
Keylendo, un moniteur de kitesurf, de Baie-du-Cap, se présente comme un passionné de pêche. Il nous raconte que lui et ses trois amis sont partis capturer des thons au large de La Gaulette, le mercredi 1er juillet dernier. Quand la mer est devenue subitement mauvaise, prenant l'embarcation dans un train de houle, ce qui l'a entraînée sur de forts courants.
C'est ainsi que le volant du bateau s'est brisé. Tout s'est alors déroulé très vite. « Avec la puissance des houles, sans direction, nous avons dérivé avec le vent », explique Keylendo. Vers le grand large, sans la moindre terre à l'horizon.
« J’ai passé les neufs jours les plus longs de ma vie », raconte Keylendo. Il confie avoir survécu « en buvant l’eau de mer et de pluie ». « Il n’y avait rien à manger sur le bateau, et notre téléphone, sans batterie, nous laissait sans moyen de communication », ajoute le jeune homme, dans un entretien exclusif au defimedia.info lundi.
Les jours se succèdent, épuisants. « On espérait voir passer des bateaux ou des hélicos de sauvetage. Mais nada », se souvient Keylendo.
Pour lui et ses trois compagnons, l'errance au milieu de l'océan semble ne plus devoir se terminer, quand, enfin, elle connaît un dénouement : « Aux petites heures du matin du 10 juillet ». Ils finissent sur une plage, vidés de toute énergie.
C’est un gardien de maison qui les trouve, les secourt et les nourrit le premier jour. Dans le village, la nouvelle se répand et le poste de police le plus proche est alerté. Un peu plus tard dans la journée, les gendarmes locaux viennent au devant des quatre skippers. Ceux-ci leur font le récit de leur périple.
Bientôt, ils sont placés en confinement dans un hôtel, non loin de là où ils ont touché le rivage. Ils y sont hébergés sous surveillance de la police. Car les autorités mauriciennes font part à leurs collègues malgaches que l'histoire des quatre skippers intrigue la brigade antidrogue à Maurice. Qui n'est pas totalement convaincue par l'idée d'un problème ou d'une dérive involontaire.
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