Faits Divers

Disparition à Montagne Jacquot : trois familles unies dans la douleur

Trois jeunes ont été emportés par une grosse vague, au pied des falaises de Montagne Jacquot, le mercredi 8 mars. La police a repêché le corps de l’un d’entre eux, jeudi.

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Inséparables dans la vie, ils le sont restés jusqu’à leur disparition tragique. Mohammad Suhail Rackloo, Shahaan Jurawon, habitants de Vallée-des-Prêtres et Muhummad Wasim Oderuth, domicilié à Terre-Rouge, étaient sortis pour se rendre à Montagne-Jacquot, mercredi. Muntasir F. faisait également parti du groupe.

Alors qu’ils étaient sur un rocher, une grosse vague les a emportés. Seul Muntasir F. a pu regagner la terre ferme. Ses trois amis ont  disparu sous les flots.

Le jeune rescapé, blessé lors du drame, a été admis à l’hôpital Dr A.G Jeetoo où il se remet lentement. Entouré de sa  famille et de ses proches qui affluent à l’hôpital, l’étudiant arrive difficilement à parler. Selon ses dires, le groupe d’amis s’était rendu à Montagne-Jacquot une première fois mardi. Ils ont refait le trajet mercredi en début de soirée, à motocyclette.

Ils sont descendus au bas de la falaise afin d’admirer les vagues qui déferlaient. À un moment donné, ils ont été surpris. « Enn vag inn pran nou », lâche-t-il. Il a alors dû lutter contre le courant pour ne pas être emporté. « J’ai dû nager pendant une heure avant de pouvoir m’agripper à un rocher », nous a raconté le rescapé.

Selon ses dires, il a appelé ses amis pour savoir s’ils étaient encore en vie. « J’ai entendu une voix. Je suis allé chercher la police, mais un officier m’a dit qu’il ne pouvait rien faire », a-t-il poursuivi. Les éléments du GIPM et les garde-côtes ont été mandés sur les lieux pour effectuer les recherches, mais celles-ci n’ont d’abord rien donné. Ce n’est que lendemain matin que les recherches se sont poursuivies.

Confusion autour du corps repêché

Jeudi après midi, les éléments du Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM) ont pu repêcher un corps. La famille Jurawon croyait qu’il s’agissait de Shahaan. Le père l’avait même identifié. L’autopsie pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin a révélé que le jeune homme est mort d’asphyxie due à la noyade. Toutefois les proches devaient remarquer par la suite que ce n’était pas Shahaan, mais qu’il s’agissait de son ami Wasim Oderuth. Les proches de ce dernier se sont rendus à la morgue tard dans la soirée pour avoir une confirmation.

Les familles de ces deux jeunes étudiants sont inconsolables. Au domicile des Oderuth, à Morcellement Peerun, Terre-Rouge, plusieurs proches sont réunis. La mère du jeune de 18 ans, vêtue d’un churidar blanc et la tête couverte d’une voile, a le visage crispé. Elle est toujours sous le choc. Cette mère de famille est entourée de ses proches. Raissah, 21 ans, la sœur de Wasim, raconte au Défi Quotidien que son frère avait quitté la maison mercredi dernier vers 17 h 15. « Wasim finn dir mwa li pe al naze avek so bann kamarad dan pisinn Beau-Bassin. Tanto ki nou finn gayn nuvel ki li finn al naze Montagne-Jacquot », explique-t-elle.

« D’habitude, il ne disait pas où il allait. Ma mère ne parle plus depuis la disparition de mon frère. Elle est abattue. Et quant à mon père qui était à Madagascar, il doit rentrer au pays incessamment. Wasim et ses trois amis qui sont allés à Montagne-Jacquot, sont les meilleurs amis. Zot ban zanfan lakaz e zot kamarad depi lekol primer », raconte Raissah, très attristée par la disparition de son frère.

Nazima, la mère de Suhail Rackloo, ne peut, elle non plus, cacher sa peine. « Depuis mercredi je ne dors plus. Je n’ai qu’un fils », pleure-t-elle. Les recherches pour retrouver les deux autres corps reprennent ce vendredi.

 

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