
- Les originaux secrètement conservés aux Casernes centrales, selon l’ex-CP
- Le DCP Gangadin confirme l’authenticité des photocopies
Les enquêteurs de la Financial Crimes Commission (FCC) se trouvent face à un véritable casse-tête dans leur enquête sur le décaissement des primes (reward money) destinées aux informateurs de la police (police informers). La disparition des bons de paiement originaux (‘payment vouchers’) intrigue particulièrement. Lors des différentes perquisitions menées aux Casernes Centrales, les enquêteurs n’ont jusqu’ici pas pu retracer ces documents. D’autres descentes sont prévues au quartier général de la police afin de tenter de retrouver ces ‘payment vouchers’.
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À ce stade, l’enquête de la FCC, qui a déjà conduit à l’arrestation de sept policiers depuis juin dernier, se concentre sur des copies des bons de paiement récupérées auprès du département des finances des Casernes Centrales. Selon les éléments de l’enquête, un policier aurait, sur instruction de l’ex-CP Dip, remis ces ‘payment vouchers’ à l’assistant-Commissaire de police (ACP) Dhunraz Gangadin, mais ces documents ont ensuite disparu.
Malgré l’absence des documents originaux, le département légal de la FCC a validé l’admissibilité des « copies certifiées » de ces bons de paiement pour les besoins de ce ‘high-profile case’.
L’ACP Gangadin, bras droit de l’ex-CP Dip, a été confronté à ces copies lors de son interrogatoire. Il a certifié l’authenticité des copies portant sa signature, totalisant des paiements à hauteur de Rs 160 millions.
De son côté, l’ex-CP Dip maintient que ces bons de paiement ne peuvent être retracés, étant des documents classés « Top Secret ». Selon lui, certaines catégories d’informateurs, liées à des réseaux de drogue, acceptent de collaborer avec la police en échange d’argent.
Anil Kumarsing Dip précise que ce sont des policiers (handlers) qui sont en contact direct avec ces informateurs, eux-mêmes membres de réseaux de drogue. L’identité des informateurs ne peut en aucun cas être divulguée. Ces intermédiaires ont contribué à la réalisation de saisies majeures de drogue.
L’ex-CP Dip insiste sur la sensibilité du traitement réservé à ces informateurs, soulignant que la révélation de leur identité mettrait en péril leur sécurité et celle de leurs proches. Dans ces cas précis, il explique qu’une règle d’exception, fondée sur un principe de « non disclosure », impose aux handlers et aux informateurs de signer un reçu après le versement du ‘reward money’.
Anil Kumarsing Dip maintient que ces documents, classifiés « Top Secret », sont conservés en toute sécurité au Police Headquarters (PHQ). « Le Commissaire de police lui-même ne verra pas ces reçus », laisse-t-il entendre.
Avec l’arrestation et la mise en détention de l’ex-CP Dip, le mardi 23 septembre, ses anciens collaborateurs au PHQ devront bientôt être interrogés afin de reconstituer le puzzle de ces « missing links ».
L’enquête de la FCC sur la saga du ‘reward money’ a été lancée en mars 2025. Initialement, le montant estimé des irrégularités dans les décaissements s’élevait à Rs 250 millions, mais la FCC a révisé cette somme à Rs 198 millions.
L’ex-CP Dip est accusé d’avoir approuvé de manière illégale et systématique le versement de ‘reward money’ à hauteur de Rs 132,2 millions entre mi-2022 et mars 2024, ainsi que Rs 66,1 millions pour la période de juin à octobre 2024. Il fait également face à des accusations de « Public Official Using His Office for Gratification ».

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