La Tracking Team du Passport and Immigration Office a arrêté, le lundi 14 mai à Quatre-Bornes, deux clandestins qui proposaient leurs services de « guérisseurs » aux Mauriciens. Les deux présumés escrocs indiens sont soupçonnés d’avoir empoché Rs 300 000, voire plus.
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C’est dans la région de Quatre-Bornes que les deux « touristes » indiens proposaient leurs services de « guérisseurs » aux Mauriciens. En situation irrégulière depuis la mi-février, ils ont débarqué à l’aéroport de Plaisance le 29 décembre. Ils ont été cueillis par les limiers du Passport and Immigration Office (PIO) dans la matinée du lundi 14 mai 2018 alors qu’ils distribuaient des brochures au marché de Quatre-Bornes. Ils ont été traduits en Cour sous une accusation de séjour irrégulier. Ils seront rapatriés ce mardi après-midi.
Les pseudo-guérisseurs donnaient leurs consultations dans une maison aménagée qu’ils louaient à Rs 2 500 par mois. Les séances duraient une quarantaine de minutes. Elles tournaient autour de la numérologie, de la lecture de la paume de la main, des horoscopes, du soulagement spirituel et de la lecture de coquillages. Les deux hommes arpentaient le marché de la région ou le centre-ville pour distribuer leurs brochures, vantant leurs services et mentionnant leurs numéros WhatsApp.
Ils proposaient aussi des solutions aux personnes confrontées à des problèmes financiers, éducatifs, amoureux et judiciaires. Ils disaient détenir le pouvoir d’« éloigner des ondes négatives, des mauvais esprits et des maladies et d’accorder une protection aux deux générations à venir ».
Virement vers l’Inde
Dans les dépositions qu’ils ont données aux policiers, les deux Indiens ont expliqué leur mode opératoire. « Outre Rs 200 pour la consultation, les patients sont invités à donner plus d’argent s’ils sont satisfaits de la session. » Ainsi, au quotidien, les pseudo-guérisseurs gagnaient entre Rs 10 000 et Rs 15 000.
Les enquêteurs de la Tracking Team les soupçonnent d’avoir viré « plus de 300 000 roupies mauriciennes vers l’Inde entre janvier et fin avril ». C’est la raison pour laquelle les policiers n’ont trouvé aucune roupie mauricienne en leur possession. Ce montant proviendrait des donations de clients « satisfaits » des consultations et « guéris ».
Au Défi Quotidien, l’ASP Manoj Luchan, l’un des patrons du PIO, indique que c’est à partir des renseignements du public que ses officiers ont mis la main sur ces charlatans. « C’est chagrinant de voir des Mauriciens arnaqués par des étrangers qui viennent faire fortune à Maurice. Ils leur racontent des histoires. C’est un business florissant. Le public est invité à dénoncer ces personnes qui pratiquent de la voyance contre rémunération. Nous traquerons aussitôt ces pseudo-voyants qui seront rapatriés dans leur pays », dit-il.
L’enquête est placée sous la houlette du caporal Prakash Lilloon et du constable Sanjiv Seebaluck. Depuis janvier, ces Indiens s’ajoutent à la liste des six personnes arrêtées par le PIO pour voyance et promesses de guérison.
Ce que prévoit la loi
La loi ne fait pas de cadeau aux gens qui prétendent prédire l’avenir. Surtout envers ceux qui réclament de l’argent après leurs consultations. L’article 26 de la Criminal Code (Supplementary) Act stipule qu’une personne qui prédit l’avenir commet une infraction (Idle and Disorderly Person) passible d’une peine de prison. Nul n’a le droit de prédire l’avenir d’autrui contre de l’argent, des biens ou des faveurs sexuelles.
Le Code pénal stipule que les pseudo-voyants qui réclament des faveurs sexuelles en échange de « consultations » commettent un délit qui sera qualifié de viol (Fraudulent Pretences). L’article 330 du Code pénal dit qu’une personne qui prodigue des conseils ayant trait à l’avenir contre rémunération commet aussi un délit qualifié d’escroquerie. La loi préconise une peine de prison maximale de 30 ans.
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