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Discours-programme : entre ambitions et réalité, les défis de la mise en pratique

Bernard Saminaden, journaliste et observateur politique. Laura Jaymangal, Executive Officer de Transparency Mauritius. Fareed Jaunbocus, consultant et CEO de Strategos Ltd.
  • Fareed Jaunbocus : « Le public a voté pour des résultats, pas pour des promesses »

Les propositions phares du discours-programme 2025-2029, présenté par le président de la République, Dharam Gokhool, vendredi dernier, ont été décryptées par les invités de Patrick Hilbert, dans l’émission « Au Cœur de l’Info » du lundi 27 janvier sur Radio Plus. 

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« Le discours-programme en lui-même est très ambitieux, le défi sera maintenant de le mettre en pratique et il faudra de l’audace pour le faire. Au cas contraire, ce ne sera qu’un slogan », a indiqué Bernard Saminaden, journaliste et observateur politique. 

Pour Transparency Mauritius, l’importance accordée à la démocratie est très intéressante et reflète la volonté d’aller vers une reconstruction de la démocratie. « Il reste à voir comment ces mesures seront mises en œuvre. Il est facile de faire adopter des lois lorsque l’on dispose d’une majorité au Parlement, mais c’est dans leur application que réside le véritable défi », a déclaré Laura Jaymangal, Executive Officer de Transparency Mauritius.

Fareed Jaunbocus, consultant et CEO de Strategos Ltd, constate que le discours-programme est empreint de bonnes intentions. « Mais avoir de bonnes intentions ne suffit pas. Le public a voté pour des résultats, pas pour des promesses. Les citoyens n’ont pas voté pour un changement de leadership seulement, mais aussi pour une transformation de la démocratie, de l’intégrité et des méthodes de gouvernance », a-t-il souligné.

Un travail en profondeur est nécessaire pour que les réformes soient concrétisées. C’était l’avis de Laura Jaymangal qui a évoqué l’importance d’impliquer la société civile. « Il faut créer une sensibilisation dans le public. C’est tout un mindset à changer. Quand on parle de démocratie et de bonne gouvernance, ce ne sont pas que des réformes et des lois. Il faut éduquer la population », a-t-elle fait ressortir.

Réformes sociales

La semaine de travail de 40 heures est une revendication syndicale datant de plus d’une décennie, selon Reeaz Chuttoo. Intervenant par téléphone, ce dernier a partagé son point de vue tout en exprimant des réserves sur l’application de cette mesure. « La manière dont cette semaine de 40 heures est présentée nécessite davantage d’explications. Pour progresser, il faut envisager une catégorisation des corps de métiers. Il y a actuellement trop de discrimination dans différents secteurs », a-t-il souligné, rappelant que ce point figure dans le Workers’ Rights Act.

Le président de la CTSP a également abordé la question du congé parental, d’une durée maximale d’un an. Il a exprimé son souhait de voir davantage d’équité dans son application. « Quand on parle de parentalité, il ne s’agit pas uniquement du congé de maternité. Cela pourrait être une formule partagée, avec moitié pour la maman et moitié pour le papa. Une autre option serait un congé de maternité de six mois, suivi de six mois supplémentaires en ‘leave without pay’ », a-t-il expliqué. Reeaz Chuttoo a également insisté sur le fait que le gouvernement devrait soutenir les entreprises « pour faciliter la mise en œuvre de ces mesures ».

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