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Discours d’hier et d’aujourd’hui : d’une île hors taxes à l’impôt négatif…

Dans le dernier budget du gouvernement MMM/MSM avant les législatives de 2005, Pravind Jugnauth annonçait la transformation de Maurice en une Duty Free Island.

En sa qualité de ministre des Finances, Pravind Jugnauth présente ce jeudi 14 juin son sixième budget. Les priorités du jour sont axées sur la modernisation des infrastructures et atteindre un nouveau palier de développement.

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Dans son premier grand oral en tant que Grand argentier, il fut question de démocratisation de l’économie. Rétrospective.

Gouvernement MMM/MSM

11 juin 2004, Budget 2004-05

Dans son premier budget, Pravind Jugnauth, alors no 2 du gouvernement MMM/MSM, vice-Premier ministre et ministre des Finances, met en avant le concept d’une meilleure démocratisation de l’économie.

Il s’agit de donner aux Mauriciens accès aux biens productifs afin qu’ils apportent une meilleure contribution au façonnement de l’avenir et qu’ils mettent en évidence leur créativité.

La mise à exécution de cette stratégie ne devrait pas pour autant empêcher les entrepreneurs et investisseurs de saisir de nouvelles opportunités et générer de la richesse. Cette approche à démocratisation s’articule autour de multiples axes, dont :

  • la démocratisation de la possession des terres. Avec le Deal Illovo, le Sugar Investment Trust obtient 7 000 arpents de terres. De cette superficie, 2 200 hectares sont mis en vente auprès du grand public. Ce processus, selon Pravind Jugnauth, élargit la propriété foncière à des milliers de familles ;
  • la création du Real Estate Investment Trust. L’Employees Welfare Fund injecte Rs 350 millions dans le Trust. Ce montant sert à acquérir des terres ayant un fort potentiel de développement. Toute personne figurant sur la liste du National Savings Fund au 30 juin 2014 obtient une part valant Rs 1 000 ;
  • le développement agricole non-sucre. La SIT Land Holdings Limited et la Mauritius Sugar Producers’ Association met à la disposition des petits planteurs 200 arpents pour la culture de fruits et légumes ;
  • le développement de petites et moyennes entreprises (PME). Considérée comme étant le meilleur antidote contre la pauvreté, les PME, dit-il à l’époque, représentent 40 % des emplois. Ainsi, il annonce la création d’un ministère dédié au PME. Afin de faciliter l’accès aux finances, la Mauritius Post and Cooperative Bank réservera Rs 200 millions de son portefeuille de prêts aux PME.

4 avril 2005, Budget 2005-06

C’est le dernier budget du gouvernement MMM/MSM avant les législatives. Pravind Jugnauth annonce la transformation de Maurice en une Duty Free Island.

D’une part, il s’agit de créer un paradis de shopping pour les touristes. D’autre part, ce projet-phare vise à créer un dynamisme sans précédent pour la croissance en termes d’investissement et à faire un grand pas vers le plein-emploi.

Avec la réalisation du projet, ce serait un manque à gagner direct de Rs 4 milliards pour les caisses de l’État. Afin de minimiser l’impact tant sur les finances publiques que sur les entreprises locales, le projet s’étalerait sur quatre ans.

Le premier pas, effectif à partir du 5 avril, consiste à éliminer toutes les taxes douanières sur l’habillement importé. Les 80 % sur la maroquinerie et la bijouterie disparaissent. Aucune taxe douanière n’est en vigueur sur vêtements et chaussures de sport. Zéro taxe sur les caméras, les montres, les cellulaires, les montres, les valises, les lunettes de soleil, les stylos…

Vient ensuite une liste de produits de luxe sur laquelle la taxe est ramenée à 15 %. Pêle-mêle on y retrouve parfums, cosmétiques, écouteurs et haut-parleurs.

La réforme fiscale, explique Pravind Jugnauth, est associée à la politique gouvernementale de booster les arrivées touristiques et d’augmenter le nombre de chambres. Il fait mention d’un investissement de Rs 45 milliards dans l’industrie touristique et des capitaux massifs pour le développement des infrastructures portuaires et aéroportuaires.

La stratégie de Duty Island Island jette les bases d’un plan visant à promouvoir la construction de centres commerciaux, d’affaires et de loisirs. Le plan inclut des facilités de conversions de terres, la simplification des acquisitions de terres et biens immobiliers par des étrangers de même que des régimes fiscaux favorables.

Gouvernement PTr/MSM/PMSD

19 novembre 2010 – Budget 2011 (Rebalancing Growth. Consolidating Social Justice)

Numéro 4 dans la hiérarchie étant vice-Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth présente son seul budget sous le gouvernement avant la cassure de mi-2011. Contrairement à ses deux premiers budgets, la tâche est compliquée avec les séquelles de la crise financière mondiale pesant sur notre petite économie.

Notre stratégie de développement ne peut continuer à être centrée sur l’Europe, d’où l’urgence de trouver d’autres régions qui seraient source de croissance.

Tout en ce faisant, le pays devrait faire un grand bond sur la route de la productivité afin de mettre le pays sur une voie moderne de développement. Mention est faite d’un Produit intérieur brut de Rs 1 000 milliards dans les années 2020 et des revenus par tête d’habitants de 20 000 dollars ou plus.

« C’est le rêve mauricien. » Afin de développer ces nouvelles sources de croissance, on devrait intervenir en misant sur la diplomatie économique. Cette approche permettrait d’ouvrir les portes à de nouveaux marchés, faciliter des partenariats et des alliances stratégiques.

Au niveau du tourisme, il s’agit d’attirer plus de 50 % de visiteurs des pays hors de l’Union européenne en 2015 contre 40 % en 2010. Ainsi, le ministère du Tourisme, la Mauritius Tourism Promotion Authority, l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice travailleraient d’un commun accord sur cet aspect. Le marché indien est cité en exemple. L’engagement de l’État sur la période 2011 à 2015 est de Rs 2 milliards.

Gouvernement MSM/PMSD/ML

29 juillet 2016, Budget 2016-17 (A new era of development)

pravind budget

De retour au ministère des Finances après un hiatus de cinq ans, Pravind Jugnauth avance d’emblée que le pays devrait cesser de se contenter d’une croissance de 3 % à 3,5 %.

« Where we have to be bold, we must be bold », dit-il, pour soutenir la nécessité de changements majeurs dans notre façon d’opérer. Afin de se lancer dans cette nouvelle ère développement, il avance dix stratégies :

  1. la création d’une nouvelle vague d’entrepreneurs ;
  2. davantage d’emplois pour tous ;
  3. s’engager dans un nouveau cycle économique axé sur l’innovation, la hausse dans les exportations et les investissements ;
  4. la mouvance vers une société numérique ;
  5. réformer la facilitation des affaires et étendre nos horizons économiques ;
  6. construire des infrastructures qui sont en phase avec le futur ;
  7. améliorer la qualité de vie de tout un chacun ;
  8. s’attaquer aux racines de la pauvreté ;
  9. un programme majeur de réformes au sein du secteur public. Ce projet ambitieux, bien accueilli, vise une consolidation de multiples entités sous une seule enseigne (les emplacements immobiliers stratégiques), (l’ICTA et l’IBA), la Mauritius Revenue Authority comme unique agence de collectes de fonds, la restructuration de la State Investment Corporation, la fusion de la MHC et de la NHDC, entre autres ;
  10. assurer une stabilité macroéconomique et des finances publiques saines.

Pravind Jugnauth lève le voile sur les projets que financera la subvention de 353 millions de dollars du gouvernement indien (Rs 7,2 milliards pour le projet Metro Express, Rs 1,1 milliard pour une nouvelle Supreme Court Tower, Rs 2,7 milliards pour la construction d’un nouveau siège de l’Assemblée nationale et des bureaux à Heritage City)

La réforme de la pension refait surface parce que la population vieillissante est en train de mettre une pression conséquente sur le système. À l’époque, il y a six salariés pour soutenir un pensionné et en 2030, le ratio passera à trois pour un.

Gouvernement MSM/ML

8 juin 2017, Budget 2017-18 (Rising to the challenge of our ambitions)

C’est son premier budget en sa qualité de Premier ministre et ministre des Finances et du développement économique. Les mesures et les annonces sont multiples, allant des sources de financements de projets à l’introduction de nouveaux mécanismes pour venir en aide à ceux au bas de l’échelle.

D’emblée il affirme que le soutien de l’Inde, incluant une subvention de Rs 12,7 milliards, serait de Rs 35,2 milliards. Une somme de Rs 18 milliards (500 million de dollars) serait disponible sous forme de ligne de crédit de même une tranche de Rs 4,5 milliards (approuvée en février 2012).

Afin de mieux coordonner et assurer une introduction efficiente des politiques, il annonce la création de l’Economic Development Board qui, désormais, regroupe le Board of Investment, Enterprise Mauritius, la Financial Services Promotion Agency et le Mauritius Africa Fund.

Pravind Jugnauth annoncera la mesure phare vers la fin de son discours budgétaire avec l’introduction de la Negative Income Tax qui prend effet le 1er janvier 2018 avec un coût de Rs 1,3 milliard venant des caisses de l’État.

Il s’agit de donner un soutien financier allant jusqu’à Rs 1 000 à ceux au bas de l’échelle salariale. À l’autre extrême, ceux ayant des revenus de plus de Rs 3,5 millions par an déboursent 5 % sur le montant excédentaire.

 

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