Isswar Jheengut aurait été nommé au poste de directeur-général de la Commission anticorruption avant d’être rapidement remplacé par son collègue Kaushik Goburdhun. Shakeel Mohamed soutient avoir des documents en ce sens et veut tirer l’affaire au clair. Au bureau du Premier ministre, on relativise cette affaire.
Le bureau du Premier ministre (PMO) avait-il nommé Isswar Jheengut au poste de directeur général de l’Independent Commission against Corruption (Icac) par intérim quelques heures seulement avant de nommer Kaushik Goburdhun ? Si oui, pourquoi la première nomination a-t-elle était cassée ?
La question devait être posée lors de la réunion du comité parlementaire de l’Icac ce mardi. Or, celui qui affirme détenir des documents à ce sujet, en l’occurrence le parlementaire travailliste Shakeel Mohamed, ne pourra le faire, étant absent du pays. « La réunion devait avoir lieu vendredi 15 janvier. Mais, quand j’ai informé par écrit que je ne serais pas au pays après vendredi, la réunion a été reportée au mardi 19 », déplore Shakeel Mohamed, joint par Le Défi Quotidien lundi. Il souligne néanmoins que Maneesh Gobin, président du comité mixte, lui a déclaré qu’une nouvelle rencontre aura lieu le mardi 26 janvier.
Shakeel Mohamed dit détenir des informations troublantes sur la manière dont Kaushik Goburdhun, Chief Legal Adviser de l’Icac, a été appelé à assurer la suppléance comme directeur général durant la première semaine de janvier. Selon lui, une lettre de nomination aurait été émise par le PMO pour qu’Isswar Jheengut, directeur de la Corruption & Prevention Education Division de l’Icac, soit nommé à la tête de l’Icac en attendant de trouver un remplaçant à Lutchmyparsad Aujayeb, qui a claqué la porte de l’institution le 31 décembre 2015.
Quelques heures plus tard, une nouvelle correspondance a été émise par le PMO pour demander que la première ne soit pas considérée et pour indiquer que c’est Kaushik Goburdhun qui prendra temporairement les commandes de l’Icac. Le fait que ce dernier soit le cousin du ministre de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain, ne fait qu’amplifier les supputations.
« Je veux que mes informations soient confirmées ou infirmées. Et si elles s’avèrent, je veux connaître les raisons. Je n’ai rien contre Kaushik Goburdhun. Il est compétent et je le respecte. Mais c’est dommage qu’il ait été nommé de cette façon », déplore Shakeel Mohamed.
Et si le comité parlementaire ne peut répondre à ses interrogations, Shakeel Mohamed dit qu’il envisage de déposer une motion pour que le Premier ministre soit convoqué afin d’éclairer le comité. « La Prevention of Corruption Act permet au comité parlementaire de convoquer tout ministre. Le Premier ministre en est un. Nous avons le droit de lui demander des explications », affirme le député rouge, qui est d’ailleurs le seul membre de l’opposition à siéger sur le comité, après la démission des trois membres du MMM (Rajesh Bhagwan, Veda Baloomoody et Zouberr Joomaye) la semaine dernière.
Décision prise après la nomination de Kaushik Goburdhun en tant qu’ « Acting Director » de l’Icac. Au PMO, on insiste sur le caractère « temporaire » de cette nomination. « Ce n’est qu’un intérim. Si au moins il s’agissait d’une nomination permanente, on aurait compris. Mais dans le cas présent, ce n’est que pour une durée limitée en attendant de nommer quelqu’un de façon permanente. Puis, des allégations ne peuvent pas être faites à la légère. Si Shakeel Mohamed a des documents, qu’il les montre », affirme une source bien placée au PMO.
Quant à Maneesh Gobin, il soutient que tout ce qui touche au comité mixte « est d’ordre confidentiel ».
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