Diplomatie : les Chagos absents de l’entretien entre Trump et Starmer

Lors d’un entretien entre Donald Trump et Sir Keir Starmer, l’absence de mention de la rétrocession des îles Chagos à Maurice suscite des interrogations. Bien que Maurice et le Royaume-Uni aient finalisé un accord, le soutien des États-Unis reste essentiel à sa mise en œuvre. 

Dans un contexte diplomatique marqué par des discussions avancées sur la rétrocession des îles Chagos à Maurice, l’absence de toute mention de ce dossier sensible lors de l’entretien téléphonique entre Donald Trump et le Premier ministre britannique, Sir Keir Starmer, suscite des interrogations. Lors de cet échange de 45 minutes, dimanche, qualifié de « très bonne conversation », les deux dirigeants ont convenu de se rencontrer prochainement.

Donald Trump a exprimé son « respect et son affection » pour la famille royale britannique, a évoqué la possibilité de visiter le Royaume-Uni pour son premier déplacement international depuis son retour à la Maison-Blanche. De son côté, Keir Starmer espère se rendre à Washington dans un avenir proche.

Il y a une dizaine de jours, Maurice et le Royaume-Uni ont finalisé un accord sur les termes de la rétrocession des îles Chagos. Cet accord prévoit de restituer les Chagos à Maurice, tout en garantissant la pérennité de la base militaire américano-britannique de Diego Garcia, un site stratégique pour les intérêts de défense des États-Unis et du Royaume-Uni dans la région.

Au niveau du gouvernement Starmer, l’on espère que Donald Trump ne s’opposera pas à cet accord controversé, qui garantirait la pérennité de la base militaire tout en mettant fin à des décennies de tensions entre Londres et Port-Louis. Toutefois, le président américain a semblé minimiser l’urgence de ce dossier en déclarant à des journalistes américains, dimanche : « Cela n’a pas été ma priorité numéro un, je vous le dis honnêtement. »

Le projet de restitution des Chagos s’inscrit dans une volonté du Royaume-Uni de se conformer aux résolutions internationales et de répondre aux attentes de la Cour internationale de justice, qui avait, en 2019, qualifié d’illégale la séparation des Chagos de Maurice en 1965. En contrepartie, Londres souhaite préserver les intérêts stratégiques et militaires des États-Unis dans l’océan Indien, un point central des négociations avec Washington.

Toutefois, des voix critiques, proches du nouveau président américain, s’élèvent contre un éventuel transfert de souveraineté. L’influence de ces objections sur la position américaine reste à déterminer, d’autant que Donald Trump a récemment souligné son respect pour le Royaume-Uni et exprimé son souhait de renforcer les liens transatlantiques.

Entre-temps, à Maurice, le gouvernement est en position d’attente. Si Londres et Port-Louis ont progressé vers une résolution, le feu vert américain reste une condition sine qua non à la mise en œuvre de l’accord.