Interview

Dinesh Burrenchobay: «Le combat contre le projet hôtelier Le Chaland reste très sélectif»

Dinesh Burrenchobay, Managing Director de Currimjee Hospitality Management
Le Managing Director de Currimjee Hospitality Management Ltd en est convaincu : un groupe d’individus ne s’acharne que contre le projet hôtelier Le Chaland. Il parle d’un « combat sélectif » mené par ces derniers. La polémique continue autour de votre projet hôtelier… Nous respectons les avis s’ils sont fondés et animés par l’intérêt général, pas par un intérêt personnel qui varie tous les jours. À quoi et à qui sert cette fausse polémique ? On s’en rend compte maintenant : des contestataires bruyants ont choisi de s’opposer au projet en se basant sur de faux arguments. Leur but est de jouir d’un capital médiatique leur permettant de se positionner politiquement comme étant les uniques défenseurs de l’environnement. Je ne suis pas d’accord que l’on fasse de la politique en se servant de notre projet.
Voulez-vous dire que les écologistes font fausse route ? Je n’ai rien contre les écologistes. Au contraire, je pense que la cause environnementale est juste. Nous la défendons nous-mêmes. Le développement peut se faire en harmonie avec son environnement. La question qu’il faut plutôt se poser est la suivante : est-ce qu’on ne fait rien pour protéger l’environnement ou, au contraire, on agit ? On nous accuse, avant même qu’on ait construit notre hôtel, d’avoir détruit le parc marin de Blue-Bay. Ce n’est pas crédible. La majorité des vrais défenseurs de l’environnement n’ont rien contre notre projet. Nous sommes même d’avis qu’ils désapprouvent la manière sélective dont est menée l’action contre ce projet.
[blockquote]« Les opposants ont décidé de porter le cas devant un tribunal. Nous allons défendre le projet. » [/blockquote]
Campagne sélective, dites-vous ? Des personnes, se disant des défenseurs des plages, ont avoué que leur « combat » est sélectif parce qu’elles n’ont pas le temps de se battre contre tous les projets. Curieusement, ce groupe d’individus ne s’oppose qu’au projet de Currimjee, qui comprend des mesures destinées à protéger l’environnement. Parmi : la création d’une forêt endémique de plus de 16 000 arbres et plantes dont le but est justement de protéger ce qui reste de la dune qui vient d’être découverte. Dans quel pays voyez-vous des personnes, se présentant comme des défenseurs de l’environnement, s’opposer à la création d’une forêt endémique ? Mais des zones d’ombre ont été évoquées dans votre projet. Ils parlent de zones d’ombre autour de notre projet depuis octobre 2015. Ils n’ont jamais présenté de preuves. C’est facile de jeter de la boue sur des gens en faisant de grandes déclarations. Mais les membres du public discernent le vrai du faux. Nous sommes heureux de constater qu’il y a encore plus de gens qui fréquentent la plage depuis que la nouvelle route a été ouverte. Qu’en est-il de la route qui passe sur un cimetière de dodos ? Vous avez oublié le perroquet géant ! Soyons sérieux. Le pays tout entier doit être un cimetière de dodos. J’ai lu, dans un journal en date de 2007, qu’on a retrouvé des ossements de dodos à Plaine-des-Roches et à Bois-Chéri. Que doit-on faire ? Nous n’avons pas découvert d’ossements d’animaux quand on a construit la route, qui était, auparavant, un champ de cannes sur un terrain privé. Cette même route passe à plus de 200 mètres du bassin où des ossements de dodos avaient été retrouvés et le site de l’hôtel est à plus de 700 mètres. Quid du rapport « caché » de Heritage Research Indian Ocean (HRIO) ? Il n’y a pas de rapport caché. On parle d’un rapport commandité sur un Cultural Heritage Impact Assessment, qui est une grande première. Un groupe responsable comme le nôtre ne peut surtout pas remettre aux autorités un rapport dans lequel des scientifiques ont constaté des inexactitudes et où les auteurs ont eux-mêmes avoué ne pas avoir les compétences requises sur certains aspects. Il faut faire la différence entre un rapport rejeté et un rapport soi-disant caché. Qu’en est-il exactement de la plage publique ? On a toujours dit que notre hôtel n’empiète pas sur la plage publique de La Cambuse, y compris les fameux 1,5 arpent devenu State Land. La vérité est que le public a toujours eu accès à cette partie de la plage. Ceci dit, nous accueillons positivement la décision, prise par le gouvernement le 24 mai, de décréter le 1,5 arpent comme faisant partie de la plage publique. Êtes-vous en train de dire que tout ce que disent les contestataires est faux ? Il s’agit d’une interprétation des papiers scientifiques faite par des non-scientifiques. C’est la manière dont ils présentent les choses qui est sélective. Il y a eu un scientifique européen qui a évoqué un setback de 100 m à Mare-aux-Songes. Quel chapeau porte-t-il ? Celui de consultant des opposants ou un des consultants du promoteur du musée du Dodo, situé à Mare-aux-Songes ? Avez-vous envisagé d’abandonner le projet hôtelier ? Non, à aucun moment. Une équipe compétente et motivée travaille sur ce projet depuis 2009. Il s’insère dans la stratégie de diversification du groupe Currimjee. Nous le défendrons jusqu’au bout, car il sera un exemple de développement durable pour le pays. Il faut aussi faire très attention à l’image que l’on projette à des étrangers qui souhaiteraient venir investir à Maurice. Croyez-vous qu’ils n’éprouvent pas d’appréhensions en voyant qu’un groupe mauricien, qui a tous les permis, ne peut pas commencer son projet ? Seriez-vous prêt à faire des compromis pour calmer les contestataires ? Il n’y a aucun compromis qui s’impose. Les opposants ont décidé de porter le cas devant un tribunal. Nous allons défendre le projet. Il est réfléchi et a réuni des experts scientifiques, comme Alan Sam-Soon, Pierre Baissac, Geoffrey Summers, ainsi que des professionnels respectés tels que Patrick Harel, Navin Hooloomann et Vincent d’Unienville. Nous avons tenu compte de leurs recommandations.
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