Economie

Dîner annuel de la BoM : Basant Roi plaide pour plus d’ouverture

L’interpellation de Ramesh Basant Roi pour l’entière révision de la politique salariale a retenu l’attention lors du dîner annuel de la Banque de Maurice, vendredi (25 novembre). Le Gouverneur de la Banque centrale a également plaidé pour une plus grande ouverture du marché du travail aux étrangers.

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«Notre seule ressource est le capital humain. Dans un monde où les loups se dévorent entre eux, aucun pays ne peut aisément rester compétitif s’il est accablé par un faible capital humain. Les faiblesses des ressources humaines associées au cadre légal des relations industrielles ne sont à l’évidence pas une recette pour la modernisation et le progrès », dit le Gouverneur de la Banque centrale. « La qualité du capital humain revêt une importance énorme si nous voulons sortir du piège d’un pays à moyen revenu. Il est fâcheux que le processus de renforcement des compétences et des ressources humaines soit très long. C’est un problème qu’on peut facilement rectifier. On n’a qu’à s’ouvrir. Importons les compétences et le talent », a ajouté Ramesh Basant Roi.

Selon lui, trois autres facteurs sont indispensables pour soutenir la compétitivité : l’innovation, le taux de change de la roupie et le niveau des rémunérations. « Depuis un bon nombre d’années, nous avions une roupie forte. L’afflux des capitaux sur le marché boursier et dans d’autres secteurs de l’économie a apporté une appréciation de la valeur des actions et le taux de change de la roupie, qui en retour, a attiré davantage d’investisseurs, hissant le taux de change de la monnaie au-delà de sa juste valeur », dit Ramesh Basant Roi. « Un déficit courant très important s’est ainsi maintenu durant plusieurs années, tout en reflétant l’ampleur que la roupie a dévié de sa valeur réelle. On le sait, un taux de change surévalué encourage la consommation, plus particulièrement des produits importés. C’est aussi un facteur déflationniste pour le marché domestique ».

Et d’ajouter :« Prolongé dans le temps, un taux de change surévalué nuit à la compétitivité des exportations. Dans notre cas, la compétitivité a été encore plus affectée par un système dépassé pour déterminer les salaires et les rémunérations qui ne tient pas en compte la santé de l’économie. C’est un système qui fonctionne comme une drogue. Plus vous en prenez, plus vous en êtes accros jusqu’à ce vous tombez raide mort ».

Il a ajouté que le présent système de révision des salaires doit être supprimé. « Je sais que si quelqu’un souhaite décrocher un badge d’adhésion comme membre social dans le pays, il devrait s’abstenir de toute référence à cet arrangement administratif, si attrayant pour beaucoup, pour déterminer les salaires et les prestations. Ce qu’il faut, c’est une formule qui n’entraîne pas des distorsions, une formule qui est en accord avec  les conditions économiques du moment », a déclaré Ramesh Basant Roi.

 

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