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Dikte au Caudan - Kreol Morisyen: une langue qui rassemble

Samedi, la Kreol Speaking Union réunissait les amoureux de la langue kreol au Caudan Waterfront pour la deuxième édition de « Dikte au Caudan ». Et une fois de plus, les Mauriciens se sont mobilisés en grand nombre pour soutenir la cause. Apprendre à lire et écrire en kreol selon la nouvelle Grafi Larmoni. Tel est le défi qu’a lancé la Kreol Speaking Union (KSU) aux Mauriciens. L’association a pour objectif d’inciter les Mauriciens à mieux écrire le kreol. Ainsi, nombre de nos compatriotes ont répondu à l’appel de KSU samedi. Plus de 125 adultes et 75 enfants et adolescents ont participé à sa « Dikte au Caudan ». En attendant de connaître les noms des gagnants qui seront annoncés à une date ultérieure, les participants ont profité de cette journée pour redécouvrir leur langue maternelle.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5165","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-8738","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"600","alt":"Dikte au Caudan"}}]] L’artiste Guilliano Méyépa se dit avoir un attachement
particulier à sa langue.

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/div> Samedi, le coup d’envoi a été donné à 15 heures avec la dictée pour la catégorie jeune public , incluant écoliers et adolescents. Ils ont eu une heure pour écrire la dictée d’un texte du livre « Le Folklore de l’île Maurice » de Charles Baissac. Joyeux et excités, les enfants ont eu l’occasion de tester leurs connaissances du kreol écrit. Kel Landinaf, 9 ans, est venu de Palmar pour participer à cette compétition. Il partie d’une troupe de scouts. Il faisait du camping avec ses amis. Il n’était pas prévu qu’il participe à cet événement. Mais motivé par son enseignant, il n’a pas voulu rater ce rendez-vous.  « Il étudie le kreol à l’école depuis la STD 1 et a réussi brillamment à ses examens en kreol. De plus, il aime bien écrire le kreol. Cependant, la dictée était un peu dure et il dit avoir raté quelques mots. Mais ce qui compte, c’est surtout l’expérience vécue », souligne son papa, Rodney Landinaf, qui l’accompagnait.

Symbolisme

Pour Mehdi Kalla, 14 ans, la participation est plus importante que la compétition elle-même. « Nous parlons le kreol mais l’écrivons très rarement alors qu’il est tout aussi important de savoir l’écrire », estime le jeune homme. Cet étudiant de l’École du Centre a surtout pratiqué le kreol à travers les SMS. « Je me pose toujours des questions sur certains mots, comment ils sont écrits et pourquoi. C’est ce qui fait que j’ai pu mieux connaître la graphie », raconte Mehdi Kalla. Les adultes ont eu plus de difficultés à faire cette dictée. Ils avaient à écrire le texte du livre « Le Verbe contre la Barbarie », traduit en kreol mauricien par Marjorie Desveaux. « C’est un combat. Nous devons être présents à ces activités », souligne Rowin Naraidoo, homme de théâtre qui dit avoir un attachement particulier à sa langue maternelle. Idem pour Guilliano Méyépa, auteur et compositeur de musique. Pour lui, cette compétition est symbolique. « Notre langue est notre identité. Nous devons pouvoir lire et écrire correctement le kreol », ajoute-t-il.

Simple et facile à apprendre

Pour le pédagogue Nazal Rosunally, cette compétition est une occasion de revoir notre façon d’apprendre. « La langue kreol est tellement plus simple et facile à apprendre. La graphie est aussi très directe et logique », soutient-il. De plus, il y a cet attachement à cette langue qui rassemble tous les Mauriciens. « Le kreol est comme l’hindoustani, qui est aussi une langue pour tout le monde. J’ai un seul regret : ne pas avoir appris le mandarin », dit ce dernier. Vikash Purgus était lui aussi au Caudan mais c’est par hasard qu’il s’est retrouvé là. « Je suis venu au Caudan pour voir un film au ciné et c’est un ami qui m’a motivé à participer. C’est une expérience intéressante. Cette première participation va m’encourager à me questionner et à acheter des livres en kreol pour me perfectionner », dit-il.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5166","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-8740","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"600","height":"700","alt":"Vikash Purgus"}}]] C’est par tout hasard que Vikash Purgus a découvert la compétition et a participé à la dictée.

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[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5167","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-8741","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"600","height":"700","alt":"Kel Landinaf"}}]] Kel Landinaf a réussi brillamment à ses examens en kreol à l’école.

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5168","attributes":{"class":"media-image wp-image-8742 size-full","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"600","height":"700","alt":"Mehdi Kalla"}}]] Mehdi Kalla, 14 ans n’a pas appris le kreol, mais s’est toujours intéressé à sa langue maternelle.

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[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5169","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-8743","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"600","height":"700","alt":"Rowin Naraidoo"}}]] Pour Rowin Naraidoo, cette rencontre est un combat pour la reconnaissance de la langue kreol.

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Arnaud Carpooran: « Régionaliser la compétition »

Le président de Kreol Speaking Union veut revoir la formule de cette compétition pour les prochaines éditions. « Nous pensons organiser plusieurs petits ateliers dans les différentes régions du pays et ensuite réunir les participants à une compétition nationale. Les Mauriciens pourront ainsi avoir un peu plus de temps pour pratiquer et s’initier à la langue, car notre défi est de rendre le kreol plus facile à écrire. Contrairement aux autres Speaking Unions, qui doivent promouvoir la langue parlée, la Kreol Speaking Union doit, elle, mettre l’accent sur la langue écrite », explique-t-il.  
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