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Difficultés économiques: les salines de Tamarin ferment leurs portes

Les licenciés se sont rendus au bureau du Travail à Bambous
Malgré toute la mobilisation autour de ce qui est considéré comme un joyau du patrimoine national, les salines de Tamarin cesseront leurs activités bientôt. Ceci entraînera le licenciement de 14 employés. La Société RPS de Ravel, productrice du sel marin de Tamarin, ferme ses portes après 60 années d’existence. La compagnie évoque des difficultés économiques suivant la décision du gouvernement de libéraliser l’importation du sel de table. Dans une déclaration au Défi Quotidien, le directeur de la compagnie, Marc de Ravel, explique que ses difficultés ont commencé avec la décision du gouvernement de libéraliser l’importation du sel. Une décision contre laquelle il se bat depuis trois ans. « À un certain moment, les autorités avaient pris la décision de revoir leur politique. Mais, par la suite, ils ont accordé des permis d’importation à plusieurs importateurs. » Il ajoute que la compagnie n’a d’autre solution que de fermer définitivement ses portes. Une nouvelle que Marie-Anne Auguste a du mal à accepter. Agée de 54 ans, elle s’attendait à pouvoir jouir d’une retraite tranquille, d’ici à quelques années. Elle a pris de l’emploi à la Société RPS de Ravel à l’âge de 13 ans. « À mon âge, qui accepterait de m’embaucher ? » Elle était avec les autres licenciés, mercredi matin, au bureau du Travail de Bambous pour porter plainte suite à son licenciement. C’est dès trois heures du matin, comme les autres saunières, que commençait le travail, qui consiste à ‘brosser’ le sel et le porter dans des paniers jusqu’au bâtiment de stockage. Le travail dure jusqu’à 9 heures du matin, car une fois que le soleil a fait son apparition, il est presqu’impossible de travailler à cause de la réverbération sur le sel. Elles touchaient Rs 6,80 par panier. Le ramassage du sel se fait entre septembre et décembre. « C’est ene ti extra ki nou gagné » expliquent-elles. De janvier à août, elles recevaient un salaire fixe de Rs 256 par mois.  Son salaire l’aidait à subvenir aux besoins de sa famille et, du jour au lendemain, elle se retrouve sans travail et sans argent. Marie-France vit le même drame. Après 14 ans de service, elle se retrouve au chômage et elle a un enfant de 12 ans à sa charge. Il faut aussi ajouter les factures d’électricité et d’eau ainsi que d’autres dépenses courantes dans un foyer. Jean-Luc Gopaul est également inquiet pour son avenir. Il a passé 32 ans de sa vie au sein de la compagnie. Il a fait un peu de tout : chauffeur, entretien, gardien. Il avoue qu’il ne s’attendait pas à ce qu’il perde son emploi à quelques mois des fêtes de fin d’année. Le négociateur de la Salt Pan Workers Union, Devanand Ramjuttun, dénonce le fait que le syndicat n’ait pas été informé au préalable que la compagnie allait procéder à un dégraissage de son personnel, citant à ce propos l’article 39(b)(3)(a) de l’Employment Rights Act. Il dénonce aussi le silence des autorités, en particulier celui du ministre de l’Industrie et du Commerce, Ashit Gungah, sur cette affaire. Il accuse le ministre de n’avoir pas répondu à une lettre en date du 25 août dernier.
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