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Diego Garcia sous la tutelle britannique - Jean Claude de l’Estrac : «le combat n’est pas terminé» 

Aussi douce soit la reconnaissance de Maurice sur les Chagos, acceptée à la fois par les Britanniques et les États-Unis, un énorme bémol demeure. Pour Jean Claude de l’Estrac, il ne faut pas crier victoire. La souveraineté exclut Diego Garcia, qui reste sous l’emprise des Britanniques pour une période de 99 ans, avec un bail renouvelable. 

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Milan Meetarbhan, Jean Claude de l’Estrac et Robin Mardemootoo ont été unanimes sur un point dans l’émission « Au cœur de l’info » du jeudi 3 octobre animée par Florence Alexandre : l’accord avec le Royaume-Uni qui reconnaît la souveraineté de Maurice sur les Chagos représente une très grande avancée. Mais il y a une ombre au tableau : Diego Garcia demeure sous l’emprise du Royaume-Uni pour 99 années de plus. 

« Le combat n’est pas terminé. C’est une souveraineté partagée. Une partie de notre territoire, la plus importante, Diego Garcia, demeure pour 99 ans sous bail renouvelable et sous la tutelle britannique. Tant que Diego restera une base militaire, cela empêchera Maurice d’exercer pleinement sa souveraineté. C’est un subterfuge », a indiqué Jean Claude de l’Estrac, en sa qualité d’observateur politique et d’ancien ministre des Affaires étrangères. 

Pour lui, rien n’a changé pour Diego Garcia. « On fête quoi ? Le Royaume-Uni va encore exercer ses droits sur Diego Garcia et l’assistance financière des Britanniques n’est pas innocente. Ils veulent faire comprendre qu’ils ont la mainmise sur Diego Garcia », a-t-il ajouté. 

Pour ce qui est des retombées positives politiques pour Pravind Jugnauth lors des prochaines législatives, Jean Claude de l’Estrac est d’avis que ce sera définitivement positif pour le Premier ministre. « Déjà que le MSM a une avance sur les autres et son leader a adopté une stratégie politique qui ne se concentre pas sur les législatives mais sur une présidentielle, car tout est ramené à lui », a-t-il précisé. 

Milan Meetarbhan, ex-ambassadeur de Maurice aux Nations unies, s’est montré catégorique, prônant la prudence face aux Britanniques : « Dans le communiqué, il est explicitement dit : ‘It is a political agreement subject fo finalisation of a treaty’. C’est un accord pour faire un accord. »

Il a souligné que ce combat a été mené par tous les gouvernements et avance que « lors d’une résolution aux Nations unies, on ne doit pas démanteler une nation avant son indépendance. Mais il y a un gros hic ». Lequel ? « La décolonisation n’est pas complète car Maurice cède aux Britanniques la souveraineté sur Diego Garcia, une partie des Chagos. Cela signifie qu’un pays étranger aura tous les droits. Il y a une différence avec la souveraineté. C’est un accord politique qui mènera à un traité et c’est le Royaume-Uni qui exercera une partie de notre territoire, soit Diego. Est-ce cela notre victoire ? »

L’avoué Robin Mardemootoo, qui se bat depuis trois décennies aux côtés des Chagossiens, estime que Maurice a délégué ses pouvoirs aux Britanniques pour opérer la base militaire de Diego Garcia. Selon lui, la souveraineté est partagée. « On parle des autres îles, mais littéralement, ce sont les Britanniques qui ont tout. Maurice a gagné théoriquement, mais ce sont les Britanniques qui contrôlent tout sur Diego, y compris le retour des Chagossiens », a-t-il conclu. 

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