Interview

Diane Maigrot : «Il faut plus de femmes comme chefs d’entreprises»

Diane Maigrot Diane Maigrot (General Manager de La Turbine)

Dans cet entretien, Diane Maigrot, General Manager de La Turbine, parle de l’accompagnement que propose son incubateur aux start-up. Elle exprime aussi le souhait pour qu’il y ait davantage de femmes agissant comme chefs d’entreprise.

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« Je n’ai jamais senti que l’État mauricien aidait les femmes à lancer leur compagnie »

Que fait La Turbine pour aider les entrepreneurs ?
La Turbine est un incubateur pour offrir les supports et outils nécessaires pour la période de pré-lancement ou de lancement d’une entreprise. Nous venons de graduer nos deux premières startup : Mauritius Conscious et Dodo Work Play qui ont suivi 18 et 12 mois d’incubation. En janvier 2018, nous avons commencé l’incubation de cinq nouvelles startup, seulement trois d’entre elles sont encore avec nous.  Pour notre programme de pré-incubation qui a débuté en septembre de cette année, nous avons reçu plus de 60 applications et nous avons sélectionné 30 d’entre elles.

Comment procédez-vous pour accompagner les start-up ?
Nous proposons un accompagnement d’un mois, le ‘‘Test Drive”, au cours duquel nous aidons l’entrepreneur à approfondir son idée. Avec l’outil Lean Canvas, nous visualisons le problème, la solution offerte, la proposition de valeur, les avantages, les revenus et les dépenses. Les ‘tests drivers’ sortent de cette formation avec un Business Lean Plan, un Milestone Plan et un revenu-modèle qui leur permet de réfléchir au potentiel de leur business. Nous offrons aux entrepreneurs l’occasion d’exposer leurs idées devant des investisseurs potentiels et de vendre leurs projets. L’entrepreneur bénéficie d’un espace de travail gratuit, de deux heures de business coaching hebdomadaire, d’un accès au réseau de La Turbine, de l’exposition sur son projet, de support d’experts (légal, marketing, technologique, communication numérique, finances). La Turbine demande 10% des actions de la startup en contrepartie de ces services. C’est le principe de l’économie collaborative et participative. Nous sommes financés par ENL et accrédités par le Mauritius Research Council qui a créé le National Startup Incubator Scheme (NSIS) et qui finance 50% d’une partie de nos frais opérationnels.

Êtes-vous satisfaite du nombre de femmes chefs d’entreprises à Maurice ?
Je suis une femme et je suis moi-même directrice de mon entreprise en plus d’être directrice de La Turbine. Je pense que les femmes ont autant de potentiel que les hommes. Elles jonglent entre les responsabilités de mères, de femmes, d’enfants et de chefs d’entreprise. Je pense qu’il devrait avoir plus de femmes chefs d’entreprises à Maurice, donc je ne suis pas satisfaite du nombre de femmes chefs d’entreprises.

Selon vous, l’État mauricien aide-t-il suffisamment les femmes à lancer une compagnie ?
Je n’ai jamais senti que l’État mauricien aidait les femmes à lancer leur compagnie. Il n’y a pas de ‘fast lane’ pour les femmes, que ce soit au Registrar, au conseil de district ou à la banque.

 

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