Diabète et obésité : la chirurgie métabolique comme solution

Perdre du poids et traiter le diabète autre que par des médicaments est désormais possible. Cela à travers la chirurgie métabolique. Cette technique, approuvée dans plus de 45 pays et sociétés internationales de diabétologie depuis 2015, est aussi disponible à Maurice.

La chirurgie métabolique vise particulièrement ceux qui souffrent d’obésité morbide. Selon l’équipe de spécialistes qui pratique ce type d’opération, les résultats de cette méthode sont plus probants et plus rapides. C’est ce qu’ils ont expliqué lors d’une présentation de cette méthode au Henessy Park, le mercredi 26 avril. Ce Medical Update était organisé par IBL Ltd Health Active.

Le Dr Rabindranath Jugessur, cardiologue, rappelle que des études ont démontré que l’obésité engendre souvent d’autres maladies telles que l’hypertension, le diabète et les maladies cardiovasculaires.

Chirurgie métabolique

Aider une personne obèse à perdre du poids à travers la chirurgie c’est lui permettre d’améliorer les paramètres en ce qu’il s’agit de diverses maladies associées à l’obésité. « Ces opérations ont démontré leur efficacité auprès de nombreux patients », affirme-t-il. Selon lui, des patients ont perdu du poids et d’autres ont eu de très bons résultats. Certains ont même pu arrêter de prendre leurs médicaments pour contrôler leur diabète, car cela était devenu obsolète, ajoute le Dr Jugessur.

Pour le Dr Pravish Rai Sookha, chirurgien bariatrique et laparoscopique, cette technique est une grande évolution en ce qu’il s’agit du traitement du diabète. « Avant on parlait d’opération pour traiter l’obésité, maintenant on parle de traitement du diabète ».

Il explique que 80 % des patients dans le monde qui ont subi une intervention métabolique sont entrés dans une phase de rémission concernant leur diabète. « Il ne s’agit pas de guérison, mais ils n’ont plus besoin de prendre de médicaments. Les 20 %, restant ont ressenti une amélioration », dit-il. Un patient qui prend de l’insuline par exemple a pu diminuer sa dose. Selon lui, c’est devenu plus facile pour ces patients de contrôler leur taux de sucre. La chirurgie métabolique est une famille d’opération qui inclut le pontage gastrique, la gastrectomie manchon, et l’interrupteur duodénal.

Suivi postopératoire

Une intervention ne peut être effectuée sans l’appui d’un anesthésiste qui a lui aussi un rôle prépondérant à jouer surtout en ce qu’il s’agit des patients souffrant d’obésité qui est aujourd’hui considérée comme une maladie.

« L’anesthésiste ne fait pas qu’endormir un patient avant une intervention. Il y a un accompagnement préopératoire, pendant son endormissement et après », explique le Dr Kamal Thakoor. Il y a également le suivi postopératoire également, car c’est l’anesthésiste qui gère la douleur, ajoute-t-il.

Le Dr Thakoor précise que lors de l’intervention, le patient arrête de respirer et c’est l’anesthésiste qui l’aide à le faire à travers les divers appareils. Cela en passant un tube dans la gorge du patient à travers la trachée. Avant de lui donner de l’oxygène. « Chez les patients obèses, qui ont l’apnée du sommeil, un gros cou ou pour qui la mâchoire ne s’ouvre pas en grand, il y a plus de difficultés à passer le tube pour leur permettre de respirer », dit-il.

Et de souligner que le travail de l’anesthésiste est plus compliqué chez un patient obèse. « Ces patients ont des maladies coronariennes. Il faut prendre des précautions et prendre en considération les variations physiologiques au cours de l’anesthésie, afin d’éviter un arrêt cardiaque », précise-t-il.

Qui dit intervention chirurgicale dit risques. Mais ils sont minimes selon le Dr Pravish Rai Sookha. « Il y a un plus grand risque de mourir, en raison de l’obésité, que de mourir à la suite d’une opération », affirme-t-il. Selon lui, le risque de complication périopératoire est de zéro à 0,25 % et le risque de mortalité est de 1 sur 1 000. C’est qui est assez minime, dit-il. « Ces opérations éliminent de facto les risques de complications associées à l’obésité et au diabète », soutient-il.