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Dharamsingh Hosanee: «Seules les sociétés qui adopteront les normes internationales survivront»

Dharamsingh Hosanee, directeur de Special Security Guards.
C'est un métier toujours décrié, voire méprisé à cause des carences de son personnel, de son manque de formation mais aussi des salaires dits « dérisoires ». Pourtant, la profession de gardien de sécurité serait bien rémunérée si son personnel était formé aux normes internationales. Pour pallier cette carence, Dharamsingh Hosanee, directeur de ‘Special Security Guards’, a mis sur pied une école de formation. Deux classes accueilleront des groupes d’élèves adultes regroupés selon leurs aptitudes à partir de mi-février. Des cours seront proposés pour devenir officiers de patrouille, bodyguards,  patrouilleurs à vélo et autres opérateurs de bureau. « Les classes sont ouvertes à nos propres agents, aux jeunes et moins jeunes et aux femmes. Cette profession offre une multitude de métiers », assure Dharamsingh Hosanee, fort de plus de 30 années de service dans le gardiennage, mais qui a complété son expérience par un stage en filatures propres aux détectives privés. « J’ai décidé de monter cette école parce que je me suis aperçu que les agents de sécurité, dans leur immense majorité, n’exerçaient pas leur métier de façon professionnelle. Mes propres agents ont aussi leurs lacunes », dit Dharamsingh Hosanee. C’est au sein de la société Securicor qu’il a fait ses premiers pas dans le gardiennage et autres services de surveillance. Chemin faisant, il a fini par s’imprégner des rouages du métier, jusqu’à décider de voler de ses propres ailes.

Former pour se professionnaliser

Avec ses économies et un prêt bancaire, il rachète la ‘Special Security Guards’, une entreprise qui croule sous des dettes découlant d’une gestion peu rigoureuse. Située successivement à la rue Brabant, à Diva Building, puis à Bambous, la société s’implantera dans ses propres locaux à Coromandel. Grâce a une injection de Rs 20 millions, les dettes sont remboursées, les comptes assainis, du personnel embauché et une nouvelle campagne lancée auprès de ses clients. « Ce n’était pas gagné d’avance. Il fallait rassurer nos clients qu’on avait remis les comptes à zéro et que la nouvelle direction ‘meant business’. Heureusement, mon expérience a parlé pour moi ». L’essor de l’entreprise, où exerce également l’épouse de Dharamsingh Hosanee, a accompagné chaque étape du développement de Maurice, dont le miracle économique des années 80. « À partir de cette période, nous avons investi dans les équipements, dont les véhicules et les caméras de surveillance dernier cri », explique-t-il. Puis, conscient que son expérience empirique ne suffira pas à l’ère de la gestion moderne des entreprises, il passe un MBA par correspondance en Grande-Bretagne. C’est durant son séjour là-bas qu’il observe l’efficacité du ‘Community Security Service’ qu’il introduira à Sodnac. Mais, depuis, il a vu plus grand, avec l’installation de trois antennes de relais, à Grand-Bois, à la montagne des Signaux et Forest Side, permettant à ses patrouilles de couvrir par la transmission radio presque l’intégralité du pays. Si la société veut aujourd’hui se diversifier en lançant une école de formation en surveillance tous azimuts, c’est parce que Dharamsingh Hosanee sait qu’il existe un marché pour ses services. « Mais nous ne pouvons plus continuer comme avant, nous sommes condamnés à nous professionnaliser afin de répondre à une clientèle sophistiquée et qui a les moyens », fait-il valoir. Se former pour se professionnaliser, c’est aussi pour séparer le bon grain de l’ivraie car, selon Dharamsingh Hosanee, le milieu grouille de petites sociétés artisanales, incapables d’offrir des services de qualité. « Nous sommes aujourd’hui contraints de rehausser nos services aux normes de qualité internationales, car notre pays accueille de plus en plus d’expatriés et de sociétés étrangères qui exigent un service de niveau international. Nous ne transigerons pas sur ces aspects-là. Seules les sociétés qui adopteront les normes internationales survivront », lâche-t-il, en insistant sur l’investissement à long terme dans l’école de formation.
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