Nous sommes à deux semaines du D-Day. Qu’auriez-vous aimé dire à vos adversaires ?
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J’aimerais leur dire d’accepter le verdict de l’électorat le 11 novembre avec beaucoup d’humilité. Le moment venu, ils devront placer l’intérêt du pays avant toute considération politique
Cette campagne électorale n’est pas sans encombres. Un sergent de police aurait été transféré pour avoir été vu avec vos colistiers et vous lors d’un exercice de porte-à-porte. Et il ne serait pas le seul. Qu’en est-il ?
Cela met en lumière le caractère revanchard de ce gouvernement. Il semble qu’il n’a pas tiré de leçons. Les Mauriciens sauront sanctionner le 10 novembre prochain ce gouvernement qui, presque tous les jours, franchit une ligne rouge. Je suis estomaqué par le fait qu’on punisse un policier parce qu’il m’a salué ! Cet officier de police, habitant de Camp-Thorel, a été muté à la police de l’aéroport parce qu’il nous a adressé quelques mots. Une telle action est-elle acceptable de nos jours ? Aussi, la mutation presque immédiate du policier démontre une nouvelle fois l’ingérence politique dans le fonctionnement de la force policière alors que dans l’exercice de ses fonctions le Commissaire de Police n’est pas supposé obéir aux ordres de personne. Même pas du Premier ministre sauf pour des directives d’ordre général.
À part ces incidents, comment se déroule la campagne au No 8 ? Y a-t-il le respect des adversaires ? Ou, comme dit-on, en période électorale, tous les coups sont permis ?
Nous, au sein de l’Alliance du Changement, nous menons une campagne basée sur le respect de l’adversaire. Mes deux colistiers et moi-même, nous ne donnons aucun coup sous la ceinture. Nous avons aussi décidé de ne pas enlaidir l’environnement en évitant de prendre d’assaut de ronds-points avec des oriflammes.
Vos colistiers et vous ont en face de vous un adversaire de taille en la personne du Premier ministre sortant. Fait non négligeable : Pravind Jugnauth n’a jamais essuyé de défaite au No 8. La bataille s’annonce-t-elle rude ?
Il faut souligner qu’il s’est fait élire deux fois ici avec les votes des Travaillistes notamment pour la partielle de 2008 et les élections générales de 2010. C’est une vérité qu’on ne peut escamoter. Il y a des grands leaders qui ont œuvré pour l’île Maurice beaucoup plus que Pravind Jugnauth, mais qui ont, à un certain moment de leur carrière politique, été battus dans leur fief.
Je fais ici allusion à sir Seewoosagur Ramgoolam battu aux élections de 1982 à Triolet et Sir Anerood Jugnauth qui avait dû courber l’échine face à trois néophytes aux élections de 1995 à Piton/Rivière-du-Rempart ! Comme vous le constatez à travers ces deux exemples, nul n’est invincible en politique !
Je suis estomaqué par le fait qu’on punisse un policier parce qu’il m’a salué !"
Il a, comme colistiers, Deepak Balgobin et Lovin Lutchmanen. Que pensez-vous de son choix de changer de candidats pour ces présentes élections ?
C’est très rare qu’un Premier ministre en fonction change de colistiers en vue d’une élection générale. Sir Anerood Jugnauth ne s’était jamais séparé de ses deux colistiers à Piton/Rivière-du-Rempart sauf pour les élections de 1995 après la révocation de Mahen Utchanah. Idem pour le Dr Navin Ramgoolam qui ne s’était pas séparé de Satish Faugoo et Devanand Rittoo jusqu’aux élections de 2014. Nous savons tous les circonstances dans lesquelles l’ancien ministre Yogida Sawmynaden a dû quitter son poste de ministre. Il a été privé d’investiture pour ces élections. Pire, il a même été remplacé comme Campaign Manager. Preuve s’il en fallait une que la machinerie du MSM s’est grippée au No 8. Quant à Leela Devi Dookun-Luchoomun en l’envoyant à Piton/Rivière-du-Rempart, Pravind Jugnauth a en quelque sorte voté une motion de blâme contre elle pour son échec retentissant comme ministre de l’Éducation. En choisissant Deepak Balgobin comme son colistier, Pravind Jugnauth a insulté les électeurs de la circonscription No 8.
Quartier-Militaire/Moka est-il le dépotoir politique de Flacq/Bon Accueil en le transformant comme dépotoir pour un ministre rejeté par la circonscription No 9 ? Quant à Lovin Lutchmanen, comme nous le savons tous, c’est le troisième choix de Pravind Jugnauth. Deux candidats pressentis avant lui s’étant désistés. Il semble que l’ombre de Soopramanien Kistnen, agent du MSM assassiné dans des circonstances mystérieuses, plane sur le MSM au No 8. Autant pour les deux nouveaux colistiers de Pravind Jugnauth !
Vous avez maintes fois déclaré qu’un vent de changement souffle sur le pays. À quoi le voyez-vous ?
Le succès de nos meetings et autres réunions politiques que nous tenons témoignent de la justesse de mes propos. À Curepipe dimanche, Bambous mardi et jeudi à Saint-Pierre, nous avons fait la démonstration que nous nous dirigeons vers une victoire écrasante. Les écrits sont sur les murs et la fausse propagande du MSM ne les bifferont pas.
Nous sommes à deux semaines du D-Day. Qu’auriez-vous aimé dire à vos adversaires ?
J’aimerais leur dire que la victoire ou la défaite sont les deux seuls issus d’une joute électorale et d’accepter le verdict de l’électorat le 11 novembre prochain avec beaucoup d’humilité. Le moment venu, ils devront placer l’intérêt du pays avant toute considération politique !
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