L’appréciation de la roupie vis-à-vis du dollar américain, devise essentielle pour l’économie mauricienne, exige des mesures fortes sur le court et le moyen terme, affirme une organisation d’exportateurs. Le ministère des Finances a été mis en présence de l’impact de la roupie forte en début de semaine.
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Une première réunion, sous la présidence du secrétaire financier Dev Manraj, s’est déroulée le lundi 4 septembre. Tous les principaux secteurs de l’économie affectés, d’une manière ou d’une autre, par la roupie ont répondu présent. Chacun a exprimé ses craintes et ses attentes afin de remédier à la situation et apporter des mesures pour le long terme.
« Il y a un consensus à l’effet que tous les secteurs sont affectés. Cela confirme que nous sommes un pays exportateur de biens et de services. Nous sommes très sensibles aux fluctuations des devises. Il n’y a d’autre choix que d’aborder le problème de manière sérieuse et urgente », affirme une source proche des opérateurs.
Depuis lundi, les rencontres sont appelées à se multiplier, avec la soumission d’un rapport au ministère des Finances jeudi. Le document devrait inclure les suggestions issues d’une rencontre entre des représentants de la Banque de Maurice et du ministère des Finances. Le dossier pourrait alors être débattu au Conseil des ministres ce vendredi 8 septembre. C’est à ce niveau-là que les opérateurs espèrent une ou des décisions pour que l’impact de la roupie forte soit atténué.
Faisons le point sur les fluctuations de la monnaie locale par rapport aux devises, pendant la période s’étalant du 30 décembre 2016 au 5 septembre 2017. Selon les données de la Banque de Maurice, la roupie a progressé de 8,4 % face au dollar américain, pour se hisser à Rs 32,52 (transfert télégraphique entrant ; NdlR).
Hésitation à se prononcer
Vu que la moitié des recettes à l’exportation est en dollars, les entreprises ont des revenus moindres. On cite, par exemple, l’industrie sucrière qui perdrait, rien qu’avec les fluctuations de devises, quelque Rs 300 millions sur un an.
Cependant, des opérateurs hésitent à se prononcer ou à suggérer une éventuelle décision du comité sur la politique monétaire qui se réunit ce mercredi 6 septembre sous la présidence du gouverneur de la Banque centrale, Ramesh Basant Roi (voir en page 22). Tout ce qu’on laisse entendre est que la politique monétaire devrait être favorable à une économie exportatrice de biens et de services.
Canne : les petits planteurs veulent une participation de 40 % au capital
Les petits planteurs donnent la réplique au Syndicat des sucres et à la Chambre d’agriculture. Le 25 août, la Mauritius Cooperative Agriculture Federation (MCAF), qui regroupe plusieurs associations et coopératives, a écrit au ministère de l’Agro-industrie ainsi qu’au bureau du Premier ministre pour exposer ses propositions. Parmi : une participation de 40 % au capital de l’industrie cannière. Selon la MCAF, les propositions du Syndicat des sucres et de la Chambre d’agriculture ne répondent pas aux besoins des planteurs.
La fédération reproche plusieurs choses au Syndicat des sucres : « There have been no consultations & discussions with us &/or approval by relevant official committees/boards prior to those proposals being submitted to Government. » Plus loin, la lettre à l’Agro-industrie souligne que c’est une erreur de se concentrer sur l’aspect sucre alors que l’industrie de la canne, dans sa globalité, est « highly profitable ». D’où la proposition d’une participation de 40 % au capital de l’industrie à travers un Special Purpose Vehicle, à savoir une entité spécialement conçue à cet effet. Il s’agit de la mesure phare des réclamations de la MCAF pour assurer la survie des petits planteurs dans le contexte actuel.
La deuxième mesure notable est la révision des 22 % de sucre que s’octroient les usiniers en guise de paiement de la part des planteurs. Ces derniers estiment que cette mesure avait sa raison d’être quand il y avait 11 moulins inefficaces en opération, mais avec seulement quatre de nos jours, ces 22 % ne seraient plus justifiés, selon eux.
Parmi les autres réclamations : le refus de fermeture des balances, l’extension du Fair Trade à tous les planteurs, le déboursement des fonds du Sugar Insurance Fund Board pour combler la différence entre le prix du sucre qui sera obtenu de cette récolte et le prix viable de Rs 16 000 la tonne, l’exception de la contribution au CESS Fund pour les 60 premières tonnes de sucre, un prix minimal de Rs 2 500 pour la bagasse par tonne de sucre, Rs 4 500 pour la mélasse et Rs 1 700 pour les déchets de cannes brûlés par les IPPS, un subside sur les fertilisants pour les 60 premières tonnes et l’abolition de la Land Conversion Tax pour ceux qui veulent bétonner leurs plantations.
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