Quand une Banque centrale revoit le taux d’intérêt à la baisse, on assiste à un affaiblissement presque immédiat de la monnaie locale. À Maurice, ce relais ne semble pas fonctionner de la même manière.
Publicité
Le mercredi 6 septembre, un dollar (transfert télégraphique entrant) rapporte Rs 32,52 au récipiendaire, selon les données de la Banque de Maurice (voir graphique). Dans l’après-midi, Ramesh Basant Roi, Gouverneur de la Banque centrale, qui préside le comité sur la politique monétaire, annonce que le taux directeur a été revu à la baisse de 0,5 % pour passer à 3,5 %. Une semaine plus tard, soit le mercredi 13 septembre, la roupie a perdu 12 sous face au billet vert, ce qui représente une dépréciation de 0,37 %. Est-ce dans le cours normal des choses ?
« Les mouvements des taux de change sont souvent erratiques. Ils dépendent parfois des anticipations des taux, du risque, de l’inflation importée et de l’état général de l’économie. Dire que c’est un facteur particulier me semble réducteur », affirme Davin Appanah, Head of Quantitative Research, Bean Tree Capital. « Il y a aussi […] une conjonction de facteurs qui joue comme l’élément de retard avant l’impact sur le change et sur les anticipations, et une transmission de la politique monétaire qui est loin d’être optimale. »
Est-ce qu’on devrait s’attendre à davantage de dépréciation dans les prochains jours et par quel mécanisme ? À cette question, Davin Appanah explique que c’est impossible à dire, étant donné que le taux de change à court terme est un mouvement aléatoire. « À moyen terme, on peut raisonnablement dire que si les États-Unis augmentent leur taux en décembre, alors la roupie se dépréciera. »
À l’annonce de cette décision, Ramesh Basant Roi a expliqué que c’était une façon de réduire le flux d’argent vers le centre financier mauricien. Ces placements ont pour objectif de bénéficier d’un taux d’intérêt plus favorable que dans d’autres juridictions. Ce faisant, la roupie aurait pris davantage de la hauteur face au billet vert.
À cette équation, il est nécessaire d’ajouter la faiblesse du dollar face au panier mondial des principales devises dans le sillage d’une perte de confiance des investisseurs dans la politique économique du président américain Donald Trump.
Avec une chute de la monnaie locale, ce sont les entreprises ayant des revenus en dollars qui en profiteront. L’entrée en roupies sera plus élevée (excluant les mesures annoncées à la fin de la semaine dernière par le ministère des Finances). Le dollar représente quelque 50 % des recettes à l’exportation.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !