Le Dimanche/L’Hebdo a rencontré Devina Bhoyjonauth et Viren Rungen, heureux parents de quadruplés parfaitement répartis en deux filles et deux garçons. Salle 1.5 de l’hôpital Jawaharlall Nehru de Rose-Belle, le couple semble vivre un rêve éveillé. Les amoureux avouent toutefois qu’ils auront besoin d’aide pour élever leurs quatre charmants bambins.
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La pièce est sombre. Seul un rideau entrouvert laisse entrer la lumière. La présence des visiteurs des heureux parents crée un environnement sonore légèrement assourdissant. Dans le coin gauche de la pièce se trouve Devina Bhoyjonauth. Elle est affalée sur une chaise blanche, une perfusion de sérum au poignet droit. Son compagnon Viren, de 21 ans son aîné, est assis sur le lit. Le couple, parent de quadruplés depuis trois jours, est en présence de deux proches. Ils confient leur joie à Le Dimanche/L’Hebdo.
« Je vais très bien. Sauf que je suis en proie à quelques courbatures sur certaines parties du corps. Normal, après avoir accouché de quadruplés… », avance la mère de 22 ans. L’époux, poseur de carrelage de profession, est plus bavard. Le sourire facile, Viren Runghen explique qu’il a hâte de rentrer au bercail avec son épouse et ses chérubins. Il promet d’être un papa gâteau avec ses nouveau-nés, qu’il qualifie de « zanfan Bondie ». Il remercie, au passage, les autorités pour le soutien financier de Rs 2 502, qui lui sera accordé afin de subvenir aux besoins de sa progéniture.
Le père confie ensuite qu’il perçoit un salaire mensuel d’environ Rs 12 000. Avec cette somme, il doit payer la location de la maison, les factures et faire les courses. Est-il dans la capacité d’élever ces enfants ? « Je dois l’admettre, ce sera difficile de soigner ces quadruplés, étant donné que ma compagne est femme au foyer. Mais je ferai de mon mieux pour qu’ils ne manquent de rien. Mo pou konbat ! Des membres de la famille, ainsi que des amis, nous ont proposé leur aide. C’est une offre que j’envisage de considérer à l’avenir », répond-il.
Ravie et reconnaissante
La mère, très observatrice, est du même avis que son compagnon concernant le fait qu’il ne sera pas aisé pour eux de prendre soin des quatre enfants. « Nous ferons de notre mieux pour bien nous occuper de nos quadruplés. Mais le coût de la vie augmente de jour en jour. J’ai voulu d’un enfant, mais Dieu m’en a donné quatre d’un coup. J’en suis ravie et reconnaissante. Une aide additionnelle serait toutefois la bienvenue, car on devra multiplier tout par quatre dorénavant… », raconte-t-elle.
Pour rappel, deux des quadruplés sont en incubation dans les hôpitaux J. Nehru de Rose-Belle, les deux autres étant à Victoria de Candos et Dr. A.G Jeetoo de Port-Louis depuis leur naissance. Ils ont vu le jour aux alentours de 5 heures du matin, le 28 février. Les parents n’ont pas encore prénommé leurs enfants. Seul le père a été en mesure de voir deux d’entre eux. Il rencontrera les deux autres, en incubation dans d’autres maternités, dans les jours à venir.
Envisagez-vous de concevoir d’autres enfants à l’avenir ? « Je ne pense pas ! » lâche Viren Rungen tout souriant et les yeux rivés sur sa compagne. « On envisage dans un premier temps d’accorder toute notre attention aux quadruplés, étant donné que c’est une lourde tâche », lâche la mère. Le couple espère regagner sa maison de Surinam dans quelques jours, en compagnie de leurs enfants. Le père confie que ses trois enfants (Ndlr. : âgés de 21 ans, 17 ans et 12 ans) issus d’une précédente union, frétillent déjà d’impatience à l’idée de tenir les quadruplés dans leurs bras.
« Bien que mes trois enfants habitent chez leur mère, ils viennent souvent me rendre visite et nous sommes en bons termes », dit-il. Son seul « regret » est le fait que les deux filles de sa compagne (Ndlr. : âgées de 6 ans et 4 ans), issues d’une précédente union, n’auront pas l’occasion de connaître les quadruplés car, selon Viren Runghen, elles habitent avec leur père. Devina et son ex-époux sont séparés depuis trois ans.
Cela fait deux ans que Devina Bhoyjonauth et Viren Rungen vivent ensemble. Devina Bhoyjonauth est de 21 ans la cadette de son compagnon. « Comme dit l’adage, l’amour n’a pas d’âge ! Mais c’est surtout une question de savoir vivre. Nos choix, qualités et défauts sont identiques. Mais parfois, on fait des concessions », souligne la mère des quadruplés. Le père abonde dans le même sens.
Beaucoup de points en commun
« J’ai plus d’expérience de la vie que ma concubine, du fait de mon âge avancé. Nous avons beaucoup de points en commun. Fer kouma dir li pa kontan ziromon. Mwa osi mo pa pou kontan ziromon. Mais une vie de couple gravite également autour des petites prises de becs. Parfwa mo mem bizin sove kan nou gagn diskision », dit-il en souriant.
La sonnerie annonçant la fin du temps de visite retentit soudain. Le temps pour nous d’immortaliser une dernière image des amoureux tenant entre leurs mains la photographie de l’échographie (datant de novembre dernier) de leurs quatre chérubins.
Le Dr. Ismet Nawoor, gynécologue : «La mère peut enfanter à nouveau»
Le gynécologue Ismet Nawoor explique que la mère des quadruplés peut avoir d’autres enfants à l’avenir. « La mère peut enfanter à nouveau. C’est biologiquement faisable, car l’utérus est toujours présent. Elle peut enfanter d’un seul enfant, de jumeaux ou encore de triplés. Il faut toutefois donner un certain temps aux organes, car il y a eu perte de sang lors de l’accouchement. Cela peut prendre quelques semaines, voire plusieurs mois. Tout dépend de la constitution du corps », souligne le gynécologue.
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