Négociateur syndical ! Beaucoup d’entre nous ignorent encore que c'est une profession reconnue en vertu de l'Employment Relations Act. Cadre syndical, il a pour fonction de défendre les droits des travailleurs tant au niveau des entreprises qu'en cour industrielle et autres instances de négociations. Rencontre avec Devianand Narain, cadre de la General Workers Federation (GWF). Il a abandonné son poste d’enseignant d'éducation physique dans un collège privé pour devenir négociateur à plein temps.
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Les yeux rivés sur son ordinateur, il faisait des travaux de recherche, quand nous l'avons rencontré, lundi, à son bureau à Grande-Rivière Nord-Ouest. « Je dois bien me documenter sur les législations du travail, les anciens accords et les 'Remuneration Orders' avant d'entamer une négociation », nous dit-il, fixant toujours son ordinateur. Quelques minutes après, il met son portable sur silence. « Nous serons plus libre pour parler », dit-il avec un sourire.
Devianand Narain s'est joint au mouvement syndical par conviction. C'était suite à une grève des employés de la défunte Development Works Corporation (DWC) en 1992, et qui s'était soldée par le licenciement de 800 employés.
Il était alors enseignant d'éducation physique dans un collège privé. Titulaire d’un certificat en lutte et athlétisme, il a aussi agi comme entraîneur au sein de la fédération de lutte pendant plus de 25 ans. Ses poulains se sont faits remarquer dans plusieurs compétitions, tant au niveau national qu'a celui international. Parmi, Jay Mohabeer aux jeux d’Afrique. Aujourd'hui, faute de temps, à cause de ses engagements syndicaux, il est loin du ring. Le regrette-t-il ?
« Non, dans la mesure où j’ai rejoint le mouvement syndical par conviction », nous fait-il comprendre. Aujourd'hui, il se consacre à la défense des droits des travailleurs et cela lui prend tout son temps, dit-il.
Il explique qu'être négociateur syndical n’est pas une tâche facile. Le succès, indique-t-il, repose sur la maîtrise du dossier et sur l’art de la négociation. Il a bénéficié des cours offerts par le Bureau international du Travail et par le Centre for Research & Studies (CARES). Aujourd'hui, il est un des formateurs dans le domaine syndical du centre.
Maîtrise des dossiers
Nous parlant de son travail, Devianand Narain explique qu'il faut posséder une bonne maîtrise des dossiers. D'où des travaux de recherches, surtout si les négociations s'annoncent ardues, comme c'était le cas dans l’industrie sucrière et dans le port. Parfois, il travaille jusqu'à fort tard à la maison. Outre les législations du travail, dit-il, un négociateur doit aussi avoir une bonne connaissance des divers règlements et lois du pays, car en l'absence d'un avocat, c'est lui qui doit mener les contre-interrogatoires devant l’Employment Relations Tribunal, sauf quand il y a un point de droit à débattre.
Il est d'avis qu'il faut amender la loi afin qu’un négociateur syndical puisse aussi argumenter sur un point de droit devant le tribunal. Il agit comme négociateur pour plusieurs syndicats affiliés à la General Workers Federation (GWF). Il bénéficie d'une allocation de cette fédération syndicale. Parfois, les affiliés lui accordent une somme d'argent après les négociations, mais plusieurs sont dans l’incapacité de le faire. Ce qui ne l'empêche pas de les aider volontairement. Soulignons qu’il s'est joint à la GWF en 2000 et qu’il est, aujourd'hui, le secrétaire de la fédération syndicale. Parlant du syndicalisme, il avance que c'est un maillon important dans le développement économique, car il aide à la stabilité industrielle dans le pays.
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