Le Rivulet Terre Rouge Estuary Bird Sanctuary, qui accueille des milliers d’oiseaux migrateurs et qui abrite des espèces de plantes endémiques, a été pollué par du fioul une seconde fois en deux mois. La goutte de trop pour Platform Moris Lanvironnman (PML) qui dit halte. Dans un communiqué publié le jeudi 14 mars 2024, elle exprime son inquiétude quant aux répercussions que ces deux déversements de fioul auront sur ce site protégé.
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« Il faudrait envisager des amendes plus lourdes dans des cas de déversement de fioul », indique PML. Elle estime que les entreprises utilisant du fioul et situées dans la zone industrielle de Riche-Terre, ainsi que dans toute autre zone industrielle, doivent veiller à ce que leurs installations soient non seulement conformes aux normes, mais aussi soumises à des audits techniques et environnementaux réguliers.
Dans un souci que les responsabilités soient situées, PML indique qu’il y a au moins une usine ou une installation près de l’estuaire, dont les drains ou les canaux d’évacuation d’effluents (ensemble d’eaux usées ; NdlR) finissent par rejoindre le ruisseau. Elle précise que cette société n’a tiré aucune leçon du dernier incident.
PML se demande ce qui se passe dans ces usines pour que de telles fuites de fioul se produisent. Elle précise que dans les deux cas, ces usines appartiennent à deux conglomérats qui devraient être capables de garantir le bon fonctionnement de leurs installations afin d’éviter de tels déversements.
Elle ajoute que ces entreprises disposent non seulement d’agents de santé et de sécurité, mais également de responsables du développement durable. « Leur rôle est de s’assurer que de telles situations ne se produisent pas. Ont-ils fait une vérification des installations après le premier déversement ? Si oui, ont-ils transmis leurs observations à leurs supérieurs ? Si non, pourquoi pas ? Le ministère de l’Environnement assure-t-il un suivi ? », s’interroge-t-elle.
PML fait ressortir que les conséquences d’un déversement de fioul sur la biodiversité terrestre et aquatique sont lourdes. Elle souligne à quel point il est difficile de se débarrasser du fioul dans un milieu aquatique, comme l’a montré le drame écologique causé par le naufrage du MV Wakashio. Ce qui est encore plus préoccupant, selon PML, c’est qu’il s’agit du second déversement de fioul à Rivulet, Terre-Rouge, en moins de deux mois, lequel affecte directement l’estuaire. « Les zones touchées n’ont même pas eu le temps de se rétablir avant de subir un deuxième déversement important de fioul », rappelle-t-elle. L’estuaire, dit-elle, est un Site Ramsar, c’est-à-dire une réserve protégée de haute importance pour le monde. Il est classé comme tel car il accueille 14 espèces d’oiseaux migrateurs réguliers, ainsi que trois espèces de plantes endémiques.
Kavi Ramano : « Ce n’est pas normal qu’il y ait des fuites d’huile dans la région »
Le ministre de l’Environnement a commenté le deuxième cas de déversement de fioul à l’estuaire de Terre-Rouge. Kavi Ramano affirme que des dispositions ont été prises dès que ce cas a été porté à la connaissance du ministère.
« Nous suivons de près la situation. Nous partageons aussi l’exaspération de nombreuses personnes face à ces événements. Ce n’est pas normal qu’il y ait des fuites d’huile dans la région », lance Kavi Ramano.
Il poursuit que dans le cas de la première compagnie concernée par le déversement de fioul, il y a une enquête qui est en cours. « Si on voit qu’il y a matière à poursuites, elle devra assumer sa responsabilité. Tout comme la deuxième compagnie. L’enquête dira à qui incombe les responsabilités et chacun devra assumer sa responsabilité », lance le ministre qui ajoute que la loi sera appliquée.
Pour le ministre, il est également crucial de prendre en compte la sensibilité de cette région qui en sus d’être une zone industrielle est une zone protégée, notamment en raison de la migration des oiseaux. Kavi Ramano souligne que son ministère collaborera étroitement avec les autres autorités concernées.
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