« Le sensationnalisme d’une partie de la presse aurait-elle été privilégiée au détriment de la réputation de la destination mauricienne à l’étranger ? » C’est la question qu’a posée la présentatrice du journal télévisé de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), du samedi 4 décembre, avant d’annoncer un reportage. Celui-ci visait à accuser les médias locaux de l’inclusion de Maurice sur la liste des pays catégorisés rouge écarlate par la France. « Cela ne fait pas honneur à la profession journalistique et par ricochet à la population dans son ensemble. En finalité, c’est cette même population qui fera les frais de l’irresponsabilité d’une partie de la presse dictée par une motivation antipatriotique », poursuit la présentatrice.
Jean-Luc Mootoosamy, journaliste et directeur du cabinet suisse Media Expertise, propose son analyse. « La presse est le parfait bouc émissaire de tout. Je vois ici l’acte II de l’arrivée du Press Council. On fait croire à la population que la presse est irresponsable, mais la presse ne fait que dire ce qui se passe et si elle ne le faisait pas, elle ferait de la propagande, ce qui est de la mauvaise communication. »
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Dans son reportage, la MBC fait défiler des titres de presse et des titres d’articles. Elle ajoute : « n’est-on pas en droit de se demander pourquoi Maurice a été inclus dans la catégorie rouge écarlate ? » Elle fait aussi allusion aux correspondants locaux de la BBC, de France 24, de Reuters, de RFI et de l’AFP et demande : « qu’est-ce qui a poussé l’État français à parvenir à une telle décision » ?
Jean-Luc Émile, journaliste à Radio Plus et correspondant d’Antenne Réunion, est directement cité. Une partie de son reportage, réalisé le 20 novembre, est même diffusée. Contacté, ce dernier précise que son reportage était équilibré avec l’intervention du ministre de la Santé ainsi que la mention de chiffres donnés par le ministère de la Santé. « Le reportage demande pourquoi Maurice est sur la liste écarlate, mais on ne pose pas la question à l’ambassadrice de France à Maurice ou à d’autres autorités françaises. Ce n’est pas moi qui ai écrit à l’ambassadrice pour demander de l’oxygène en urgence et je ne suis pas non plus la députée réunionnaise qui a écrit à Jean Castex, Premier ministre français, pour demander que la France prête main-forte à Maurice qui est en crise. Les chancelleries à Maurice connaissent bien la situation et n’ont pas besoin de moi pour les informer », dit-il.
Jean-Luc Émile reproche à la MBC de ne pas lui avoir demandé sa version alors que son nom a été cité plusieurs fois.
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