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Développement portuaire: Les projets de modernization

Le gouvernement est déterminé à faire du port un des piliers de l’économie. Des discussions sont en cours avec des investisseurs étrangers pour d’importants projets : le port de pêche, le port de croisière, une marina, un terminal de ‘bunkering’ et une île pour les conteneurs.

Port de pêche

Le projet de la création d’un port de pêche est en bonne voie. Pas moins de quatre pays - Chine, Inde, Arabie saoudite et France - ont signifié leur intention de développer ce secteur. En décembre, la Mauritius Ports Authority (MPA) a accordé une ‘Letter of intent’ à la société chinoise LHF Marine Development Co. Ltd qui projette d’investir Rs 22 milliards pour un ‘state of the art fishing terminal, à Fort William. Ce projet s’étalera sur une superficie de 5,5 arpents, dont un arpent à Bain-des-Dames. LHF Marine Development Co. Ltd occupera deux arpents additionnels sur mer. L’actionnariat de cette société est comme suit : 85 % appartenant à la société chinoise et 15 % au gouvernement mauricien. Ce projet sera concrétisé en deux phases. La première, au coût de Usd 100 à 200 millions, consiste en la construction d’un quai de 650 mètres de long et de 50 mètres de large ainsi qu’un ‘fishing storage’ pouvant accommoder jusqu’à 20 000 tonnes de poisson et un ‘throughput’ de 200 000 tonnes par an. La deuxième phase consistera en la création d’un ‘trade centre’, d’un ‘sea food market’ pour permettre aux bateaux de pêche d’écouler leurs produits et des restaurants flottants qui seront un attrait touristique non négligeable. Elle coûtera environ Usd 400 millions. De ces quelque Usd 600 millions, 60 % seront financés par LHF Marine Development Co. Ltd, alors que les 40 % restants seront subventionnés par la China-Africa Foundation. De plus, avec la première phase, quelque 700 emplois directs seront créés et 3 000 autres seront engendrés avec la deuxième. En juin 2015, une délégation, composée des ministres Vishnu Lutchmeenaraidoo, Roshi Bhadain et Ravi Yerrigadoo, ont eu une rencontre favorable avec Sushma Swaraj, ministre des Affaires étrangères de l’Inde, concernant la création d’un port de pêche à Maurice. Un ‘Indian Fishing Port’ a aussi été évoqué, afin de faire venir les bateaux de l’Inde pour pêcher dans notre Zone Économique Exclusive. Ce projet nécessitera des investissements de plus de Rs 100 millions, à en croire Vishnu Lutchmeenaraidoo et sera situé à Grande-Rivière-Nord-Ouest. En octobre 2015, Vishnu Lutchmeenaraidoo, alors ministre des Finances, a eu une séance de travail, accompagné d’autres ministres, avec Ahmed Al Khateeb, l’envoyé du prince saoudien Mohamed bin Salman bin Abdulaziz Al-Saud. La délégation saoudienne a exprimé son intérêt à investir dans un port de croisière et un port de pêche dans le cadre du ‘Maritime Hub’. La partie saoudienne s’intéresse également aux opportunités dans l’hôtellerie avec des facilités de marina et l’immobilier bureau. La France a également affiché des intérêts pour le projet de port de pêche, selon les autorités portuaires. Les discussions auront lieu avant fin 2016. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"14590","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-24350","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Le Port"}}]]

Special Economic Zone

Dubaï Port World compte investir Rs 16 milliards dans la création d’une zone de transformation et de logistique à JinFei. Ce qui permettra de créer 8 000 emplois directs et des milliers d’emplois indirects. « Des bateaux accosteront avec des matières premières ou des ‘semi-finished goods’ qui seront transformés dans la Special Economic Zone de JinFei », indique Ramalingum Maistry, chairman de la MPA. Et d’ajouter que si DP World est intéressée par cette activité, c’est tout simplement parce que les produits, qui seront fabriqués dans cette ‘Freeport Zone’, ne seront pas frappés de taxes locales, étant donné que ce sont des ‘export-oriented products’, de même que les travaux de construction pour les infrastructures. Robert Pallamy, président de Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL), révèle que DP World ne possédera que 40 % d’actions au sein de CHCL et sera donc un actionnaire minoritaire. Quant à la construction d’un ‘Island Terminal’, il nous revient que celui-ci sera construit par DP World uniquement si le volume de transbordement se maintient ou s’accroît. Ainsi, avec ces développements, Ramalingum Maistry et Robert Pallamy sont unanimes à dire que DP World va permettre au gouvernement mauricien d’atteindre son objectif de faire de Maurice le ‘Preferred Maritime Gateway’ de l’océan Indien. Une route longue de 3,5 kilomètres, reliant le port et JinFei, sera construite afin de faciliter le déplacement de marchandises entre ces deux sites. Il ne faudra alors qu’une dizaine de minutes pour qu’un camion fasse le trajet entre ces deux points, contre une trentaine aux heures de pointe, si le camion empruntait l’autoroute.

Bunkering

Un autre segment du port, dont le gouvernement souhaite développer, mais qui connaît aussi des difficultés à décoller est le ‘Bunkering’. Deux sociétés étrangères avaient manifesté leur intérêt. Il s’agit de Group 5, des Émirats arabes unis et de MacQuarie, une société australienne. Une ‘Letter of intent’ leur a déjà été accordée par le gouvernement. Ces deux sociétés espèrent pouvoir stocké environ 1 million de tonnes métriques de produits pétroliers, soit 250 000 TM pour Group 5 et 800 000 TM pour MacQuarie. Sauf que la chute du prix du pétrole sur le marché international est venu jouer les trouble-fête, les navires ne souhaitant plus se réapprovisionner en cours de route.

Projet de ferry

Afin de développer le projet de ferry, visant à connecter Pointe-aux-Sables à Baie-du-Tombeau, le ministère des Infrastructures publiques envisage de s’inspirer des Seychelles qui utilisent déjà le ferry comme moyen de transport. Des sessions de travail ont eu lieu entre des représentants du ministère, du Chantier naval de l’océan Indien et des autorités seychelloises. En parallèle, le ministère est à la recherche d’un promoteur pour la mise à exécution de ce projet. L’année dernière, il était prévu de lancer un appel d’offres international, afin de dénicher des consultants pour l’évaluation des méthodes de mise en œuvre de ce projet et en vue de présenter un rapport à être mis en application. Une gare maritime serait ainsi construite au Caudan Waterfront pour, notamment, accueillir les passagers débarquant des bateaux pour aller travailler. Des jetées et des zones d’embarquement devraient également voir le jour du côté de Pointe-aux-Sables et Baie-du-Tombeau, avec l’implantation d’aires de stationnement sur place.

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Deep Ocean Water Application

Il s’agit du refroidissement à l’eau de mer, d’une cinquantaine de bâtiments de Port-Louis par la société United Cooling Ltd, une émanation de Sotravic. Le projet est estimé à Rs 3 milliards. Il faudra d’abord creuser des tranchées à Port-Louis pour conduire l’eau refroidissante vers les bâtiments et aménager un tuyau à 1 100 mètres de profondeur. Il y aura six kilomètres de pipeline en mer et un réseau de quatre kilomètres à Port-Louis. Du côté de la MPA, les accords sont presque finalisés. Il est prévu que les travaux débutent fin 2016 et la livraison fin 2017.

Centrale thermique

Le Central Electricity Board a formulé une demande pour la construction d’une centrale thermique à Fort George, afin d’accroître sa production en électricité. Toutefois, celle-ci se heurte au site historique, dont abrite Fort George.

Centre commercial

Le Grenier et ses alentours pourraient être transformés en site commercial, tourné vers le tourisme. Un projet en ce sens a été présenté par un consortium étranger, composé d’hommes d’affaires sud-africains, chinois et émiratis, a jeté son dévolu sur ce quartier. Il compte injecter plusieurs centaines de millions de roupies pour transformer l’endroit en un site principalement tourné vers le tourisme, tout en gardant son cachet historique. Des pourparlers sont en cours entre autorités et représentants de ce consortium. Il ressort que le consortium souhaite également prendre en main l’ancien hôpital militaire, un des plus vieux bâtiments de la capitale.
 

Cargo Handling Corporation Ltd

Pour augmenter davantage son efficacité, Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL) compte faire l’acquisition de nouvelles portiques ‘Super Post Panamax Crane’ et 6 grues RTG additionnelles pour un montant de Rs 1,4 milliard. CHCL a obtenu un prêt de Rs 1,1 milliard de l’Agence française de développement. Les Rs 300 millions restantes vont être financées par des fonds propres de CHCL. Les procédures d’acquisition ont déjà été lancées. CHCL souhaite aussi tirer profit de la position stratégique de Maurice en devenant le pont entre l’Asie, les pays de l’Asie de l’Est et l’Afrique, estimant que le potentiel de développement dans le monde est désormais focalisé sur l’Afrique. « Nous sommes déjà en train de le faire, mais l’activité de transbordement est au bord de la saturation. Il est important que nous nous positionnions, afin d’éviter que les navires n’aillent pas à La Réunion ou à Madagascar qui sont eux aussi en train de développer leurs ports », indique une source proche du dossier. Pour notre intervenant, il faut rester compétitif, afin d’attirer les navires dans nos eaux. Pour ce faire, deux critères sont essentiels : proposer des tarifs attrayants et être efficace. « Il faut aussi offrir un service ‘world class’ en matière de Bunkering et de Ship Chandling (ravitaillement en eau, nourriture, etc.) et avoir les infrastructures nécessaires. »

Quel enjeu ?

Ramaligum Maistry, président du conseil d’administration de la Mauritius Ports Authority (MPA), estime que l’enjeu de tous ces développements portuaires est de contribuer à la croissance économique du pays. « Que le port joue le rôle qui est le sien dans un développement économique pérenne et substantiel, où le port est appelé à jouer un rôle important. Les activités portuaires ont toujours contribué à la croissance économique du pays. D’ailleurs, 99 % du volume total de commerce passent par le port, le pourcent restant passant par voie aérienne. Ainsi, nous nous préparons sur le plan infrastructurel et invitons des promoteurs à venir investir dans notre port ».

Travaux d’extension

Les travaux d’extension du Mauritius Container Terminal, passant de 560 à 800 mètres, entrepris en 2014 au coût de Rs 5,7 milliards, sont arrivés presque à terme. L’objectif est de pouvoir accueillir simultanément jusqu’à deux navires de 11 000 conteneurs de 300 mètres chacun, contre un actuellement. Des travaux pour étendre le ‘container yard’ à 7,5 hectares, pouvant accommoder jusqu’à 750 000 conteneurs, sont toujours en cours. Un brise-lames de deux kilomètres sera aussi construit, afin que les navires puissent charger et décharger leurs conteneurs, même lorsque les conditions de mer sont défavorables. Par ailleurs, la MPA examine en ce moment l’offre de trois soumissionnaires dans le cadre des travaux de dragage qui va croître la profondeur du bras de mer de 16 à 18 mètres. La MPA envisage d’utiliser 1,5 million de tonnes de ‘dredging material’ pour une ‘land reclamation’ à Fort-William et Fort George d’une superficie totale de 40 hectares.

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