Le changement climatique est un mal qui risque d’avoir des incidences graves sur l’économie mauricienne. Autant bien se préparer pour faire face à ces éléments imprévisibles de Dame Nature.
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Maurice, et ses 1,3 million d'habitants, est le septième pays le plus à risque face au changement climatique. Déjà, l’impact est visible sur les côtes mauriciennes, à l’instar des plages à Trou-aux-Biches et à l’Est. Or, ces celles-ci qui font partie de notre outil de marketing pour la promotion du tourisme, un des piliers de notre économie.
Avec les pluies diluviennes, les dégâts dans les champs, le prix des légumes frais ont atteint un niveau rappelant le passage d’un cyclone. Bien que nous ne sommes pas dans la même situation que des îles comme Kiribati (sis au cœur de l’océan pacifique) et les Maldives, nous ne pouvons occulter l’urgence de la situation, a affirmé Vishnu Lutchmeenaraidoo, ministre des Affaires étrangères, le mardi 20 février, à Port-Louis.
« Nous devons agir très vite. (…) Une première priorité que nous avons est la création rapide d’un National Disaster Management Centre. Gouverner, c’est prévoir. Nous devons être en mesure, dès maintenant, en termes d’organisation logistique et du personnel pour faire face à des évènements imprévisibles. Changement climatique équivaut à imprévisibilité. Nous ne savons pas quand cela adviendra et sous quelle forme. Mais ce sera catastrophique», a-t-il fait ressortir à la presse, après avoir procédé à l’ouverture de la réunion du comité directeur du Commonwealth Climate Finance Access Hub, à l’hôtel Le Labourdonnais. « (…) La création d’un National Disaster Management Centre nécessitera beaucoup d’investissements pour avoir des équipements sophistiqués afin que nous puissions intervenir à n’importe quel moment dans un endroit où il y a une crise ou une urgence. »
Les exigences pour se préparer contre les effets du changement climatique varient d’un pays à l’autre. Sous le Climate Finance Access Hub, une entité du Commonwealth basée dans la capitale mauricienne, il est question de dégager des fonds et de les canaliser vers des pays qui en ont besoin. A ce jour, la création d’un tel flux s’est avérée difficile. Le hub, dont le directeur-général est Bilal Anwar, travaille avec les pays les plus à risque face au changement climatique afin de leur faciliter l’accès aux finances et se préparer contre les effets. La priorité est donnée aux petits États insulaires et les pays les moins développés. L’Australie, un des États-membres les plus en vue du Commonwealth, s’est déjà engagé à débourser un milliard de dollars australiens.
« Australia remains committed to the Paris Climate Agreement. Our commitment to reduce emissions by 26 to 28 per cent below 2005 levels by 2030 is among the highest per capita reduction targets for an advanced economy. Australia is committed to helping developing countries to implement the Paris Agreement. We will provide at least $1 billion to help build climate change resilience and reduce emissions over the next five years », a affirmé Jenny Dee, la HC australienne à Maurice, lors de son intervention à la cérémonie d’ouverture.
Stratégie : vers le retour d’un ministère du Plan
L’absence d’un ministère chapeautant la planification stratégique nationale face aux défis, dont le changement climatique, se fait sentir. Face à la presse, Vishnu Lutchmeenaraidoo a exprimé son regret que ce ministère, instance coordinatrice, n’y est plus. Il a affirmé que la création de l’Economic Development Board est une première réponse pour y palier. Et, à l’avenir, Maurice devra définitivement réinventer un ministère de la Planification économique, a-t-il dit.
Conscientisation : une conférence maritime annoncée
Fin avril se tiendra à Maurice une conférence sur la sécurité maritime, a annoncé Vishnu Lutchmeenaraidoo en sa capacité de président de la Commission de l’océan Indien (COI). Cet événement, regroupant une trentaine de pays et d’organisations internationales, aura comme thème de base la protection de notre océan. Au niveau de la COI, a-t-il dit, ce sont 14 millions de kilomètres carrés de mer qui ne peuvent être gérés. « Nous organisons cette conférence pour conscientiser la région sur le fait que nous devons bouger très vite, parce que la situation du changement climatique se détériore. »
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