Développement : la MIC relance la Smart City qu’Omnicane avait abandonnée

La Mauritius Investment Corporation (MIC) travaille activement sur sa ville intelligente après avoir racheté le Mon Trésor Smart City qui était piloté par Omnicane. Un nouveau « master plan » est dessiné en ce moment avec comme but de faire sortir de terre ce projet pesant plusieurs milliards de roupies.

Lancée en 2016, avec un investissement prévu de plus de Rs 20 milliards, la ville intelligente d’Omnicane, baptisée Mon Trésor Smart City, avait dû être abandonnée. Le projet représentait un gouffre financier pour le conglomérat, au point où en février 2022, Omnicane, pour faire face à de gros soucis de liquidités, a vendu ses terres à la Mauritius Investment Corporation (MIC). Après un an de négociations, cette filiale de la Banque de Maurice est devenue, pour Rs 4,45 milliards, propriétaire de 282,95 arpents de terres agricoles et résidentielles à Plaine-Magnien, près de l’aéroport, et Britannia, mais aussi de 178,08 autres arpents de terres agricoles à Britannia et de 42,29 arpents de terres agricoles à Plaine-Magnien.

Si on aurait pu croire que la MIC avait abandonné le projet pour se concentrer sur de la spéculation foncière, il n’en est rien. Les terres avaient été rachetées avec la Smart City Certificate délivrée par l’Economic Development Board (EDB). Celle-ci est toujours valable et la MIC compte bien en faire bon usage. Dans les faits, on ne parle plus de la Mon Trésor Smart City, mais de la MIC Smart City.

« Nous travaillons sur un nouveau master plan, car l’ancien date de pas mal d’années déjà. On remet tout au goût du jour en tenant compte de nouveaux paramètres, dont l’écologie et le développement durable, entre autres. Tout projet de Smart City doit respecter certains éléments, dont le work, live and play. Nous ferons donc les choses dans cette optique », confie Jitendra Bissessur, Chief Executive Officer (CEO) de la MIC.

S’il est encore tôt pour annoncer des dates concrètes, l’ambition d’avancer sérieusement avec la préparation et la mise en œuvre du projet est là. « Il y aura définitivement du concret. Nous ferons quelque chose en collaboration avec nos partenaires », dit Jitendra Bissessur, sans vouloir en révéler davantage pour le moment.

Pour réaliser son projet, la MIC utilise sa filiale MIC Smart City Ltd qui lui appartient à 100 %. Pour l’année financière 2021-22, selon les données consultables au Registrar of Companies, cette filiale a affiché un chiffre d’affaires de Rs 310,8 millions et des profits de Rs 1,4 milliards. Quant à ses avoirs, ils étaient évalués à Rs 4,8 milliards.

Le Sud du pays est sujet à plusieurs projets de villes intelligentes. Outre la MIC Smart City, il y a la Saint Felix Smart City dont le promoteur est la société sucrière de Saint-Félix. Celle-ci compte y développer 450 arpents.

Il y a aussi la Vallée de Ferney, un projet s’étendant sur 3 100 hectares et chapeauté par le groupe CIEL à travers Ferney Development Ltd. Le groupe ENL pilote, pour sa part, le Savannah Connected Countryside qui s’étale sur 440 arpents sur un site se situant à environ 10 minutes de l’aéroport de Plaisance. Ceux-ci possèdent tous un « Smart City Certificate » délivré par l’EDB. Le Sugar Investment Trust ambitionne lui aussi de mettre sur pied une Smart City au Bouchon, dans le Sud-Est du pays, sur 143 arpents.