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Développement - Baux des terrains de l’État : entre valeur et controverse 

Le collège Trinity est à côté du terrain à polémique

Les baux des terrains de l’État, à travers les gouvernements, continuent de susciter fascination, questions et controverses, surtout lorsqu’ils profitent à des proches du pouvoir. Le cas de Primerose Obeegadoo, la mère du ministre Steven Obeegadoo, a récemment retenu l’attention, déclenchant une salve de réactions variées autour de ce dossier. 

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Que des proches du pouvoir s’octroient des baux de terrains appartenant à l’État n’est pas nouveau. Cette démarche a toujours suscité son lot de commentaires. Ce n’est pas l’historien et observateur, Jocelyn Chan Low, qui dira le contraire. Selon lui, cette question ainsi que celle ayant trait aux Pas géométriques possédant une grande valeur suscitent un débat intense. 

Jocelyn Chan Low met également en lumière le rôle des politiciens dans ce phénomène, critiquant la gestion laxiste de ces baux à travers différents régimes. « Une meilleure régulation est nécessaire », insiste-t-il, soulignant le besoin urgent de garantir la transparence dans l’octroi des baux. Selon lui, beaucoup de baux sont accordés sans une véritable planification urbaine, laissant de nombreuses personnes en difficulté. « Beaucoup de ces baux sont sous-utilisés ou mal gérés », ajoute-t-il.

Asraf Dulull indique qu’en 2008, un bail annuel d’hôtel a été révisé de Rs 800 000 à Rs 55 millions. Il se souvient d’une conversation avec un directeur sud-africain. « Je lui avais dit qu’après 30 ans, ce serait injuste de continuer à payer le même loyer », raconte-t-il, ajoutant qu’il a toujours été animé par le besoin de défendre les intérêts du peuple. 

Il aborde également sa décision d’introduire des catégories par zones classées A, B et C afin de mieux gérer les terres de l’État, ce qui pourrait générer des revenus considérables. « Les baux étaient inférieurs à Rs 300 000 par an. Ce qui était en dessous de leur valeur réelle. Revoir les baux terriens a permis à l’État d’avoir plus de revenus. Aujourd’hui, cela pourrait générer presque Rs 2 milliards à Rs 3 milliards », explique-t-il.

Pour contrer la spéculation, il a mis en place des clauses strictes dans les contrats, stipulant que la vente d’un bail d’un terrain de l’État entraînerait sa nullité. « Si une personne vend un bail à une autre, le bail tombe. Si une entreprise vend plus de 50 % de ses actions, le bail tombe automatiquement. Ces mesures visent à protéger les intérêts de l’État contre les spéculateurs », explique-t-il. 

Reconnaissant la perception que certains bénéficiaires sont proches du pouvoir, Asraf Dulull se défend en disant ceci : « Sous ma direction, personne de ma famille ou de mes amis n’a bénéficié de terrains de l’État. Chaque décision devait passer par le cabinet qui analysait la viabilité des projets. » Il appelle à une gestion plus transparente et responsable des terrains de l’État. 

Géraldine Hennequin, membre d’Idéal Démocrate, exprime son indignation face aux inégalités dans le traitement des dossiers relatifs aux terrains de l’État. Elle remet en question l’urgence qui aurait justifié le renouvellement de certains baux, soulignant que d’autres priorités devraient être abordées lors des réunions du Conseil des ministres. 

« Ces terrains appartiennent à chaque citoyen mauricien », insiste-t-elle, appelant à une réflexion plus profonde sur la gestion des biens publics. Géraldine Hennequin plaide pour plus de transparence. « Il n’y en a aucune sur la manière dont ces terrains sont répertoriés. Où peut-on trouver un site Web public listant ces terrains de l’État ? » demande-t-elle.

Primerose Obeegadoo renonce au changement d’objet de bail 

Primerose Obeegadoo, propriétaire d’un terrain à bail à Port-Louis, a annoncé dans une lettre envoyée à la rédaction samedi  qu’elle renonce à sa demande de changement d’objet de bail. Ce terrain, détenu par sa famille depuis les années 1960, a notamment accueilli le Trinity College. « Mon défunt époux, Claude Obeegadoo, et moi détenons, depuis les années 1960, un terrain à bail à Port-Louis. Ce terrain a accueilli, entre autres, le Trinity College, pendant de nombreuses années », souligne celle qui est également organisatrice du concours Miss Mauritius et mère du Deputy Prime Minister Steven Obeegadoo. 

Dans sa lettre, elle souligne que sa demande a été formulée en toute transparence, mais qu’elle a récemment été confrontée à des allégations d’irrégularités, qui l’ont blessée et ont nui à la réputation de sa famille.Primerose Obeegadoo affirme que ces accusations sont infondées. Son projet de maison de retraite, prévu sur un terrain de plus de 1 800 mètres carrés et d’une valeur estimée à Rs 400 millions, a suscité des interrogations concernant la rapidité de son traitement. Sans compter que son fils, Steven Obeegadoo, est ministre du Logement et des Terres, posant ainsi une question d’éthique sur une présumée intervention  sur ce dossier. Ce dernier avait soutenu dans l’émission au Coeur de l’info mercredi qu’il a la « conscience claire »  et qu’il n’a pas été impliqué dans les procédures liées à ce bail. 

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