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Devant la résistance de la Présidente : le gouvernement ripostera après le 12 mars

Ameenah Gurib-Fakim Ameenah Gurib-Fakim

Après la prise de position publique de la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, mercredi après-midi, on parle désormais de conflit ouvert avec le Bâtiment du Trésor. Mais le gouvernement appelle à une trêve le temps des festivités dans le cadre du 50e anniversaire de Maurice.

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La guerre est maintenant déclarée entre la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, et le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Le pays est bel et bien devant une crise constitutionnelle à quelques jours  des 50 ans de l’indépendance de la nation mauricienne.

Mais l’heure est à la trêve. À l’Hôtel du gouvernement, on considère que la priorité est la célébration des 50 ans d’indépendance de notre pays. « Allons célébrer ce grand événement dignement en tant que patriotes. Les positions des uns et des autres sont maintenant connues. Cette polémique n’aide pas le pays. Après les célébrations, nous reprendrons les choses là où nous les avons laissées », confie-t-on dans le centre du pouvoir à Port-Louis.

Les propos tenus par la chef de l’État lors du lancement d’un livre en son honneur à la State House, mercredi en fin d’après-midi, sont très mal passés en haut lieu du gouvernement. Alors qu’on y espérait  l’annonce d’un départ ou du moins d’un signe allant dans ce sens, Ameenah Gurib-Fakim a surpris par son ton décidé et même son attitude plutôt hostile.

Maintenant que la position de la présidente de la République est connue, le gouvernement compte passer à l’action après cette trêve de quelques jours. Après la rencontre, mardi, entre Pravind Jugnauth, accompagné de son no 2, Ivan Collendavelloo, et Ameenah Gurib-Fakim à la State House, il y a eu quelques prises de contact entre les différentes parties durant la journée de mercredi. Au gouvernement, on anticipait qu’on passerait « à une étape différente » en fin de journée, sans pour autant connaître la position qu’allait adopter la présidente lors de sa fonction.

« Conflit ouvert »

« C’est devenu un conflit ouvert. Elle a sa stratégie. Nous avons la nôtre », confie une source proche du dossier. Il nous revient que jusqu’ici, le gouvernement n’a pas employé la manière forte. « Elle n’a pas été brusquée, mais notre souhait est qu’elle parte. On l’a clairement communiqué », confie notre source avant d’ajouter : « Nous ne lui avons pas mis de couteau sous la gorge. »

Mais avec le ton adopté par la présidente en public, qui laisse croire à une détérioration des relations, le Bâtiment du Trésor a également l’intention de hausser le ton. Reste l’élément Ivan Collendavelloo. Alors que le vice-Premier ministre semblait se ranger du côté du gouvernement, sa présence à la State House pour le lancement du livre sème le doute sur sa loyauté envers le Premier ministre. À mercredi, il n’était pas encore question que Pravind Jugnauth mette fin à ses visites hebdomadaires à la State House pour informer la présidente des affaires du pays, ni d’interrompre l’envoi de l’agenda du conseil des ministres à Réduit.

Le Mouvement militant mauricien (MMM) fait, pour sa part, officiellement savoir qu’il souhaite le rappel du Parlement aussi vite que possible. « Nous voulons que le Premier ministre présente dans les plus brefs délais une motion permettant le déclenchement de la destitution d’Ameenah Gurib-Fakim », déclare Ajay Gunness, secrétaire-général du MMM. Au gouvernement, on ne souhaite pas en arriver-là.

Quant à Ameenah Gurib-Fakim, elle n’a pas l’intention de bouder les cérémonies officielles. Les invitations pour la Garden Party au Réduit le 13 mars ont été lancées. Et les cartons d’invitation indiquent que l’hôte sera « Her Excellency Mrs Ameenah Gurib-Fakim ».

 

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