Devanand Ramjuttun, principal négociateur du General Trade Unions Federation et un des dirigeants du Joint Negotiating Panel de l’industrie sucrière, est d’avis que le Premier ministre et ministre des Finances Pravind Jugnauth, dispose d’une bonne marge de manœuvre pour présenter un Budget social.
Quelles sont vos principales attentes pour le prochain Budget ?
La priorité des priorités demeure, pour moi, la création d’emplois pour réduire le chômage chez les jeunes, dont une grande partie détient un diplôme universitaire. Certainement, il faut aussi créer des emplois pour les travailleurs manuels dans le secteur manufacturier, agricole et autres créneaux porteurs.
Je souhaite que le Premier ministre et ministre des Finances apporte des mesures sociales pour les plus démunis de la société. Il faudrait aussi une accélération du projet de construction de logements sociaux.
Dans son dernier Budget, le gouvernement a déjà pris des mesures pour soutenir ceux au bas de l’échelle. Parmi, il y a le salaire minimal et l’impôt négatif. Qu’attendez-vous de plus du prochain Budget ?
Certes, l’introduction du salaire minimal et de l’impôt négatif a été une initiative fort louable. Cela a été un réel soulagement pour de nombreuses familles, surtout celles qui vivaient avec un salaire de moins de Rs 5 000 par mois. Le ministre des Finances aura aussi intérêt à prendre des mesures pour prévenir la montée des prix qui influence directement le pouvoir d’achat.
Au cas contraire, la population aura l’impression que le gouvernement reprend de la main gauche ce qu’il a donné de la droite. Toutefois, force est de constater que certaines entreprises menacent de licencier une partie de leur personnel sous prétexte qu’elles ne peuvent pas payer le salaire minimal. Je souhaite que le gouvernement initie une étude sérieuse sur les finances de ces entreprises et de les aider si elles sont vraiment dans le rouge.
Comment ?
À travers un stimulus package. Au départ le gouvernement pourrait y injecter Rs 10 millions. Le but est de prévenir des fermetures et licenciements. Cette même formule avait été utilisée dans le passé pour venir en aide aux entreprises en difficulté quand l’économie mondiale était en récession.
Pensez-vous que le ministre des Finances dispose d’une bonne marge de manœuvre pour présenter un Budget social ?
Pourquoi pas. Il lui faut seulement de la volonté pour prendre certaines mesures fermes afin de trouver une partie de ses financements. Par exemple, depuis des années, le gouvernement ne cesse de faire des concessions fiscales au secteur privé pour faciliter la création d’emplois.
Cependant, si on compare le nombre d’emplois créé et les concessions faites, on constate que cela n’a pas eu les résultats escomptés. Je pense donc que le gouvernement pourrait économiser des milliards de roupies en revoyant certaines concessions faites. Et j’estime aussi qu’il doit revoir sa politique de privatisation des services gouvernementaux.
Peut-on dire que l’espoir est de mise dans le camp du Joint Negotiating Panel (JNP) de l’industrie sucrière après sa rencontre, vendredi dernier, avec le Premier ministre ?
Pravind Jugnauth nous a donné la garantie qu’aucune recommandation du Joint Technical Committee ne sera dans le prochain Budget et dans le Finance Bill. Je m’attends à ce que le gouvernement ne prenne, à l’avenir, aucune décision qui touche aux intérêts des artisans et laboureurs de l’industrie sucrière.
En passant, j’espère que le gouvernement tiendra sa parole à propos des amendements de l’Employment Relations Act et de l’Employment Rights Act. Il avait promis de revoir ces deux législations pour protéger les travailleurs.
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