Interview

Devanand Ramjuttun : «Ne pas faire l’amalgame salaire minimal/compensation salariale»

Devanand Ramjuttun, dirigeant de la General Trade Unions Federation (GTUF) et de la National Trade Unions Confederation (NTUC) ne voit pas pourquoi les salariés ne bénéficieraient pas d'une compensation salariale, si le salaire minimal devient effectif en janvier 2018.

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Avec l’introduction probable du salaire minimal en janvier, les salariés n’auront-ils pas droit à une compensation salariale ?
Pas question. Ne faisons pas l'amalgame entre salaire minimal, compensation salariale et révision salariale. Le salaire minimal est une très longue revendication syndicale visant à combattre l'inégalité sociale grandissante. L’octroi d'un salaire minimal fait partie du manifeste électoral de l'Alliance Lepep en 2014. Il ne faut pas le confondre avec la compensation salariale, qui vise à aider les travailleurs pour la perte du  pouvoir d'achat. 

Je souhaite que les fédérations syndicales soumettent une revendication commune."

Le salaire minimal et la compensation salariale pèseraient de tout leur poids dans le budget des entreprises. Cela n’entraînera-t-il pas une compression du personnel ?
Je souhaite que le patronat joue le jeu et agisse de façon responsable et honnête. Il n'y a jamais eu un partage équitable de la richesse accumulée depuis des années. Je m'étonne que les entreprises tiquent avant d'octroyer une hausse salariale à leurs employés. Pourtant, le patronat trouve toujours les moyens de contribuer 2% de ses profits aux fonds CSR et aux partis politiques. Je ne pense pas que payer la compensation salariale et le salaire minimal provoquera des licenciements et des fermetures de compagnies. L'association patronale a toujours invoqué ce prétexte dans son lobbying avec le gouvernement.

Si le  salaire minimal entre en vigueur en janvier, se pourrait-il, dans un esprit de compromis, que la classe syndicale fasse impasse sur la compensation salariale, cette année, pour permettre aux entreprises de souffler ?
Je regrette, il ne peut y avoir de compromis. L'inégalité salariale est trop criarde dans le pays. Le salaire minimal et la compensation salariale sont deux choses différentes. Le comité tripartite doit se réunir au plus tôt pour discuter de la compensation salariale qui sera effective en janvier 2018. 

À combien estimez-vous le taux de la  compensation salariale cette  année ?
La NTUC travaille encore sur le dossier que nous soumettrons incessamment au ministre des Finances. Je souhaite que toutes les fédérations et confédérations syndicales travaillent de concert pour soumettre une revendication commune au gouvernement.

 

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