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Dev Sunnasy : «Ce rallye a réveillé les Mauriciens»

Dev Sunnasy

Il a pris l’initiative et a mis sur pied la plateforme pour la liberté d’expression. Dev Sunnasy revient sur le défilé de protestation contre les amendements à l’IBA Act, qui a eu lieu le samedi 11 décembre, à Port-Louis. Il est satisfait des retombées de cette initiative et alertera l’opinion internationale.

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Quelle est votre appréciation du rallye dans la capitale ?
La plateforme pour la liberté d’expression est extrêmement satisfaite du rallye. Il y a eu beaucoup de participants. Les photos qu’on a vues sur les médias, dont Le Défi Media Group, le montrent. C’était très positif et un signal fort a été envoyé au gouvernement. 

Est-ce qu’une manif de ce genre est un moyen efficace pour faire entendre sa voix et changer les choses ?
Oui, c’est un moyen. C’est la liberté des citoyens de s’exprimer à sa manière. Il est d’ailleurs important que les personnes puissent s’exprimer. Les marches sont efficaces. Par exemple, à la veille de celle en février dernier, Nando Bodha a démissionné. Dans l’équipe gouvernementale actuelle, on ne sait pas ce qui peut se passer avec les nouveaux scandales dont on entend parler.

S’agissant de la plateforme, ce n’est que le début. L’international est très important. Rajen Narsinghen sera en conférence avec vingt-sept pays et expliquera ce qui se passe à Maurice. Rouben Mooroongapillay est lui en Angleterre et rencontrera des ONG à Londres. C’est maintenant que la mayonnaise va monter au niveau international. Ils sauront qu’on impose des lois et que Maurice devient une dictature. Les choses vont bouger très vite. 

Estimez-vous que la population a été sensible à votre message sur les amendements à l’IBA Act?
Je reste persuadé que certaines personnes ne comprennent pas les effets néfastes de cette loi, mais petit à petit elles les comprendront. Moi-même je ne m’intéressais pas à la politique dans le passé. La manifestation a réveillé les Mauriciens. Les personnes sont plus conscientes et concernées par ce qui se passe. 

Certains déplorent le timing du gouvernement et parlent de pratiques autocratiques.  Partagez-vous cet avis ?
Effectivement. Le gouvernement se sert de la Covid-19, sachant que des personnes ont peur avec le nombre de contaminations et de morts. Le gouvernement sait que les personnes auront peur de sortir pour manifester contre une loi barbare. D’un côté des personnes veulent faire entendre leur voix, de l’autre côté, il y a la frayeur du virus. Il y a des rumeurs qui circulent sur la tenue des élections municipales. Il y a la pétition de Suren Dayal au n° 8. Pravind Jugnauth sait que la probabilité de gagner et de perdre est de 50 : 50. 

Le moindre risque pour lui est de dissoudre l’Assemblée nationale. Sauf que là il y a une épée de Damoclès qui pèse sur les radios privées. Il faut se souvenir que lors des élections de 2019, on a vu les différents ‘gates’. Cette fois-ci, il y aura la nouvelle loi pour que les radios privées ne puissent sortir avec des scandales. Ce n’est pas anodin. C’est la façon d’agir vicieuse du gouvernement. 

Est-ce que ce rallye aura été le déclic pour un mouvement citoyen plus structuré contre ce qu’on appelle abus, maldonne, atteinte à la liberté d’expression ?
J’espère que le déclic arrivera. Dans beaucoup de pays, on a vu que des mouvements citoyens s’imposent sur la politique. Nous les mouvements citoyens sommes radicaux et souhaitons venir à bout du système archaïque de la politique. Les partis traditionnels de l’opposition ont un rôle à jouer. Ils doivent venir avec des propositions concrètes par rapport à la corruption, la santé, l’éducation, etc. Il faut des solutions concrètes pour faire partir ce gouvernement. Il faut un gouvernement de transition pour mettre de l’ordre et pour un redémarrage économique. Sir Anerood Jugnauth avait présenté la vision 2030, mais c’était un flop. Le gouvernement impute la faute à la Covid-19 pour justifier, par exemple, la faillite d’Air Mauritius. Cependant, avant la pandémie, la situation était déjà difficile et de mauvaises décisions avaient été prises. Donc, il faut un gouvernement de transition pour y remédier. Cependant, il faut choisir les meilleurs représentants basés sur la méritocratie. Il faut finir avec le népotisme et la dynastie. Il nous faut des jeunes, car ce sont eux qui vont gérer le pays à l’avenir.

 

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