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Dev Jokhoo au sujet des vidéos intimes : «On peut savoir qui a manipulé le téléphone en dernier»

Les invités sur le plateau de Radio Plus mardi était Dev Jokhoo, Milan Meertarbhan et Bruneau Laurette.

L’émission « Au cœur de l’info » du mardi 13 septembre 2022, animée par Jean-Luc Émile et Élodie Domun, était axée sur les vidéos intimes d’Akil Bissessur et de sa compagne Doomila Moheeputh qui sont en circulation. Le débat s’est articulé autour des droits constitutionnels à la vie privée et de la protection de la vie privée sous le Code civil.  Trois invités étaient présents sur le plateau de Radio Plus le mardi 13 septembre, dans l’émission « Au cœur de l’info ».  L’ancien directeur du National Security Service, Dev Jokhoo, s’est appesanti sur les procédures en vigueur.Il a expliqué que la police a un livre d’instructions. Selon lui, quand elle fait une descente, le responsable de l’opération confie à l’Exhibit Officer l’article qui a été saisi et celui-ci fait une entrée dans l’Occurrence Book. « L’objet est mis sous scellés en présence de la personne arrêtée et avec son autorisation. C’est possible, au niveau Forensic, de savoir qui est la dernière personne à avoir manipulé le téléphone censé être sous scellés. »

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Ce qui l’amène à se poser plusieurs questions. Si le téléphone portable était sous scellés, comment se fait-il que la vidéo ait fuité ? « La police maintient que ce n’est pas elle. Mais qui alors ? L’objet était sous la responsabilité de la police. Était-il dans le même véhicule que les deux suspects quand ils ont été conduits au poste ? »

Ses interrogations n’en finissent pas. Il se demande si les téléphones portables des policiers ayant participé à l’opération ont fait l’objet de vérifications. Il estime qu’il est grand temps d’introduire l’utilisation de « bodycam » pour éviter toute ambiguïté.

Bruneau Laurette a, pour sa part, parlé de la vidéo qu’il a postée sur sa page Facebook et qui montre une perquisition à l’appartement d’Akil Bissessur. « La police n’est pas sûre de ce qu’elle fait. Je pose cette question : est-ce que vous avez apporté le sac en haut ? J’ai des éléments de réponse que je produirai en cour », a-t-il déclaré.

Il demande à l’équipe de l’assistant surintendant de police (ASP) Ashik Jagai de dévoiler l’intégralité de la vidéo. « Je ne donnerai pas celle que j’ai en ma possession. Si on m’arrête, je ne remettrai pas mon téléphone portable car il contient des informations confidentielles, même sur le commissaire de police et sur un ex-conseiller du Premier ministre. »

Bruneau Laurette a alors posé trois questions à l’intention de l’ASP Jagai : « Pendant toutes ces années de service, combien de cas de ‘planting’ avez-vous faits ? Pourquoi cet intérêt dans l’Ouest et pas ailleurs ? »

Durant son intervention, Milan Meetarbhan a indiqué que la police n’a pas le droit de filmer, depuis l’extérieur, l’intérieur d’une maison sans la permission du propriétaire : « C’est une question de ‘privacy’. Elle n’avait pas non plus le droit de rendre la vidéo publique. Il y a des implications légales. La police a délibérément rendu la vidéo publique, mais de manière sélective pour amener l’opinion publique où elle a choisi de l’amener. Bien que ce ne soit pas bien défini, la Constitution garantit le droit à la vie privée. 

Il a ajouté qu’en France, il y a le secret de l’instruction. « C’est pour éviter qu’il n’y ait des déclarations publiques sur une enquête en cours. » Il estime aussi qu’il faut respecter les Law Enforcement Agencies et ne pas polémiquer. « Les fonctionnaires ont un droit de réserve, surtout s’ils sont de service. Il faut de l’éthique. »

De son côté, Erickson Mooneapillay, président de DIS-MOI et avocat, a fait ressortir que Maurice est signataire de plusieurs conventions liées aux droits de l’homme. « Il faut introduire le ‘bodycam’ et des ‘police evidence bags’. Il faut détacher l’IT Unit et le médecin légiste de la police, car il y a cette perception que tout est manipulé. Puis un fonctionnaire ne peut faire de commentaires publics. Il y a une guéguerre de clan entre la police et les avocats. »

L’ASP Ashik Jagai : «La police a sécurisé le portable»

L’ASP Ashik Jagai est affirmatif : toutes les procédures ont été suivies, selon lui, dans l’arrestation d’Akil Bissessur et de Doomila Moheeputh. « Le portable a été sécurisé », soutient-il.
Le patron de la PHQ Striking Team n’a pas souhaité commenter la vidéo et le filmage de l’opération du 19 août au domicile de la compagne de l’avocat. « On va tout dire en cour », s’est contenté de dire l’ASP.

 

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