
- Retour des inter-collèges pour une nouvelle dynamique sportive
Le second trimestre scolaire, entamé le 28 avril dernier, ne se limite pas au suivi du programme académique. Il marque également l’organisation des activités extracurriculaires. Parmi, on retrouve les sports inter-collèges qui font le grand retour. Ils ont pour objectif de renforcer l’esprit de compétition et de camaraderie entre les établissements.
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Le président de la Government Secondary School Teachers' Union (GSSTU), Yugeshwur Kisto souligne que les activités extrascolaires prévues au deuxième trimestre représentent un pilier fondamental de notre vision éducative. « Elles ne sont pas simplement un supplément au programme académique, mais un élément essentiel au développement holistique de nos élèves », dit-il.
La vision de la GSSTU est claire : offrir à chaque élève l’opportunité de découvrir et développer ses talents au-delà du cadre strictement académique. Yugeshwur Kisto ajoute que ces activités permettent aux jeunes d’explorer leurs passions, de cultiver leur créativité et d’étendre des compétences sociales cruciales pour leur avenir.
Il ajoute : « Notre vision repose sur la conviction qu’une éducation de qualité transcende les salles de classe. Nous souhaitons former des citoyens équilibrés, curieux et engagés dans leur communauté. Les activités extrascolaires constituent un terrain d’expérimentation idéal où les élèves peuvent prendre des initiatives, apprendre de leurs erreurs et célébrer leurs réussites dans un cadre bienveillant ».
Carte blanche aux recteurs
Il est important de souligner que ce trimestre a vu l’insistance du ministère de l’Éducation dans l’autonomie des recteurs. Ainsi, chacun d’entre eux dispose d’une autonomie considérable dans le choix des activités proposées à leurs élèves.
Yugeshwur Kisto précise que chaque établissement possède son propre contexte, ses propres ressources et ses propres besoins spécifiques. « Nous faisons confiance à l’expertise des directeurs d’établissement pour sélectionner les activités les plus adaptées à leur communauté scolaire. Les résultats attendus de ces programmes sont multiples. Ce sont : le renforcement de la confiance en soi chez nos élèves ; le développement de compétences pratiques et transversales, de l’amélioration du bien-être et de la santé mentale ; le renforcement du sentiment d’appartenance à la communauté scolaire et la découverte de nouvelles passions pouvant influencer leurs choix d’orientation », explique-t-il.
Apprendre et s’amuser au primaire
Au primaire, Vishal Baujeet, président de la Government Teacher’s Union (GTU), estime que les enseignants s’efforcent de compléter le cursus. Ils encadrent également les élèves afin qu’ils atteignent le niveau académique requis pour les évaluations.
Il ajoute que parallèlement à leurs besoins académiques, les enfants devraient avoir des activités extracurriculaires pour stimuler leur développement global. De ce fait, pendant ce trimestre, ils seront encadrés par leurs instituteurs et participeront à des activités, comme l’excursion, le « music day », le « sports day », parmi d’autres.
Les inter-collèges font leur grand retour
Le sport scolaire reprend ses droits avec le retour tant attendu des compétitions inter-collèges. Bela Saddul, Principal Physical Éducation Organiser au ministère de l’Éducation, souligne que les épreuves ont débuté lundi dernier, marquant le lancement des affrontements régionaux.
Cette année, les établissements sont répartis en sept régions : Port-Louis, Beau-Bassin/Rose-Hill, Quatre-Bornes/Vacoas-Phoenix et Rivière-Noire, Curepipe, Grand-Port - Savanne, Moka-Flacq, et Pamplemousses – Rivière-du-Rempart. Les jeunes athlètes, âgés de 14 à plus de 20 ans, s’affronteront dans diverses disciplines.
Au programme : des compétitions individuelles et collectives incluant football, athlétisme, volley-ball, tennis de table et badminton. Les finales des épreuves athlétiques se tiendront du 14 au 18 juillet à Côte d’Or. Organisées en partenariat avec les fédérations sportives et les ministères de la Jeunesse et des Sports, ainsi que de l’Éducation, ces rencontres promettent de dynamiser la scène estudiantine.
Activités extracurriculaires proposées
Les activités extra-scolaires se tiendront durant ce trimestre. Par la suite, chaque direction d’établissement devra soumettre un rapport à la direction régionale, détaillant au moins cinq activités organisées, en plus de celles préconisées par le ministère.
Pour le ministère de l’Éducation, l’organisation de ces activités est importante, considérant celles-ci comme une réponse aux défis sociaux auxquels font face certains enfants, tels que la violence domestique ou la toxicomanie, en leur offrant un cadre épanouissant et protecteur.
Chaque établissement proposera au moins cinq activités, à savoir :
- Quiz, slam ; concours d’élocution et de rédaction ; compétitions de cerf-volant ; débats ; sorties pédagogiques ; matchs sportifs entre écoles ; visites à des personnes malades ou écoles à besoins spéciaux.
- Interventions de professionnels (par exemple, sportifs, musiciens, etc.) pour partager leurs expériences.
Projets spécifiques
- After School Art Programme dans les écoles primaires. Cours de peinture, de guitare, de théâtre ; danse indienne et contemporaine.
- Relance du programme Model United Nations pour les collégiens, en collaboration avec le ministère de l’Éducation et de la Private School Education Authority (PSEA).
Autres initiatives
- Accès aux infrastructures scolaires (gymnases, terrains de sport, certaines salles spécialisées) pour des activités en dehors des heures de classe, y compris pour les adultes.
- Proposition d’ouverture des bibliothèques scolaires aux adultes.
Un équilibre délicat
Alors que le deuxième trimestre scolaire débute, le débat autour des activités extracurriculaires refait surface. Entre impératifs académiques et temps consacré aux loisirs éducatifs, le milieu scolaire cherche l’équilibre pour répondre aux attentes des élèves et des enseignants.
Le pédagogue, Dr Manoj Sunassee de l’United Deputy Rectors and Rectors Union (UDRRU) s’interroge. « Alors que nos écoles entament le deuxième trimestre, une question cruciale se pose : faut-il organiser une série d’activités extracurriculaire en milieu d’année, ou privilégier les impératifs académiques ? La réponse n’est pas simple, tant les avis sont partagés parmi les élèves, les enseignants et les décideurs du système éducatif », fait-il ressortir.
Il avance que le calendrier scolaire mauricien est déjà bien rempli durant cette période avec la journée sportive, les compétitions interclasses, les excursions éducatives, le « music day », et les remises des prix qui occupent presque la première moitié du trimestre. Le reste du temps est généralement consacré à la fin du programme académique et aux préparatifs des examens blancs (« mocked examinations ») pour les élèves de Grade 9, Grade 11 et Grade 13.
Cependant, pour certains élèves, ces activités sont une bouffée d’air frais, une échappatoire au stress des cours et une occasion de se divertir. Dr Manoj Sunassee explique que les élèves qui prennent des leçons privées après l’école trouvent parfois les cours dispensés en classe répétitifs. Pour beaucoup, l’école devient alors surtout un lieu de rencontres et de socialisation. Pour d’autres, notamment ceux qui n’ont pas les moyens de payer des cours supplémentaires, chaque heure en classe compte. Trop d’activités parascolaires risquent de creuser les inégalités, privant ces élèves d’un temps précieux pour rattraper leur retard.
Selon lui, cette divergence soulève une question essentielle : « Comment garantir une éducation équitable ? Faut-il privilégier les élèves en quête d’épanouissement ou ceux qui dépendent de l’école pour leurs apprentissages fondamentaux ? ».
Les spécialistes de l’éducation reconnaissent que si les activités extrascolaires réduisent l’épuisement et stimulent la créativité, une surcharge peut nuire aux révisions. La clé réside dans l’équilibre - éviter de désavantager un groupe au profit d’un autre.
Des études internationales le confirment : si les activités extrascolaires ne sont pas problématiques en soi, leur multiplication excessive a des répercussions. Elles peuvent :
- Fragmenter la planification didactique, laissant des lacunes dans les connaissances.
- Réduire le temps d’enseignement effectif, surtout lorsque les jours perdus (intempéries, événements imprévus) s’ajoutent aux absences liées aux activités.
- Créer de l’oisiveté chez certains élèves, qui perdent le rythme des cours.
Dr Manoj Sunassee ajoute : « Souvent, les activités extra-scolaires prennent la forme de compétitions inter-écoles, ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Cependant, cela peut parfois entraîner des comportements indisciplinés, aussi bien à l’école qu’en dehors des heures de cours. Ces débordements peuvent se produire dans les lieux publics ou sur les réseaux sociaux. Ces activités doivent être bien planifiées et encadrées pour éviter de tels écarts ».
Selon lui, un autre problème se pose lorsque les enseignants d’éducation physique accompagnent leurs élèves en compétition, privant ainsi les autres de leur séance prévue. Cette situation crée une forme d’injustice, car certains élèves se retrouvent privés de leur droit à une éducation sportive complète. « Il est donc essentiel d’organiser ces activités de manière équitable et structurée, afin de garantir à tous les élèves un accès égal aux bienfaits du sport et des activités extra-scolaires », explique-t-il.
Il estime que l’expertise des recteurs est primordiale. Conscient que chaque école a ses spécificités, le ministère de l’Éducation leur a accordé une certaine autonomie pour adapter les décisions à leurs élèves. « Il n’y a pas de réponse universelle. Ce qui fonctionne dans un établissement peut échouer dans un autre. Les recteurs doivent évaluer les besoins de leurs élèves – renforcement académique ou pause bien méritée. Encore une fois, je pense qu’il faut prendre en considération tous ces facteurs pour guider l’organisation des activités », précise-t-il.
Le pédagogue avance qu’il faut une participation volontaire des élèves et qu’il est important de préserver le temps académique. En outre, il ne faut pas marginaliser les élèves défavorisés. Au niveau des enseignants, il fait remarquer qu’un grand nombre d’entre eux prennent leurs congés durant le deuxième trimestre, d’où la nécessité de gérer de manière rigoureuse les ressources humaines.
Il invite les directeurs des zones éducatives à veiller à ce que les écoles ne négligent pas les apprentissages essentiels au profit d’activités certes enrichissantes, mais souvent trop prenantes. Il indique : « Les directeurs de zone doivent veiller à ce que les choix des écoles servent l’intérêt des apprenants ».
Il estime que l’école doit être inclusive. « Si certains s’épanouissent dans le sport ou les arts, d’autres ont besoin de plus de structure. Le défi des recteurs est d’écouter toutes les voix – avec ou sans moyens – pour créer un environnement où aucun élève n’est laissé de côté. Je souligne que pour améliorer l’éducation, il ne signifie pas de supprimer le parascolaire, mais l’intégrer intelligemment dans un calendrier respectueux des besoins de tous les apprenants », fait ressortir le pédagogue.
Les activités extra-scolaires au Bhujoharry College
Sous la direction du recteur Didier Moutou, le Bhujoharry College a toujours placé le développement global des élèves au cœur de sa mission. Hier, comme aujourd’hui, l’établissement valorise une approche holistique de l’éducation. Dans l’avenir, le collège aspire à aller encore plus loin en garantissant à chaque élève l’opportunité de réussir, d’accomplir ses rêves et de se sentir pleinement valorisé.
« Les activités extra-scolaires occupent ainsi une place essentielle dans notre calendrier scolaire, notamment depuis la pandémie de Covid-19. Durant cette période, les élèves étaient confinés chez eux, soumis aux restrictions sanitaires. Cette situation a entraîné un isolement croissant, une diminution de l’intérêt pour les activités sportives et récréatives, ainsi qu’un recul de l’esprit de groupe. Face à ce constat, nous avons renforcé notre programme d’activités extra-scolaires afin de stimuler l’intérêt des élèves, développer leurs compétences, renforcer leur confiance en eux et encourager la création de liens sociaux », indique Didier Moutou.
Il ajoute que grâce à une planification rigoureuse, l’établissement a pu intégrer ces activités en parfaite synergie avec le programme pédagogique.
Une diversité d’activités pour chaque niveau
- Grade 9 : Sessions de sensibilisation sur la prévention de la grossesse précoce et des abus sexuels, avec des jeux de rôles, des sketches et des échanges d’idées.
- Grades 10 et 11 : Ateliers sur les droits humains et le respect mutuel, visant à développer le « vivre ensemble » et le « savoir-vivre ».
- Grades 12 et 13 : Lancement d’un club engagé dans la lutte contre toutes formes de violences, notamment de genre.
- Grades 7, 8 et 9 (programme classique et fondation) : Activités récréatives et sportives, telles que la danse, le slam, la musique et les jeux de société. Des initiations au tir à l’arc, des démonstrations de judo et de taekwondo, ainsi que des jeux collectifs pour renforcer l’esprit d’équipe ont également été organisés.
Par ailleurs, des sessions de formation sont en cours pour sensibiliser les élèves aux dangers de la drogue et des substances illicites, ainsi que des ateliers sur la gestion des émotions et du stress. Toutes ces activités sont encadrées par des professionnels et soutenues par diverses organisations gouvernementales et non gouvernementales. Ce sont Dis-Moi, le National Youth Council, les ministères de la Santé et de la Jeunesse et des Sports, la National Human Rights Commission, le Lions Club de Port Louis Doyen et la JCI.
En plus du programme scolaire, les élèves ont pris part à des événements enrichissants pendant les vacances. Parmi ceux-ci figuraient les Beach Games à Flic-en-Flac et un échange éducatif et culturel avec les élèves du SAFA Community School d’Abu Dhabi en mars 2025.
Le recteur souligne que grâce à ces initiatives, ils ont constaté des effets bénéfiques sur la vie scolaire : la violence diminue, le harcèlement scolaire recule, l’indiscipline se réduit et les performances académiques s’améliorent progressivement.
« Au Bhujoharry College, nous restons fidèles à notre engagement de construire l’école de la vie, en mettant en avant des opportunités éducatives essentielles au bien-être et à la réussite de chaque élève », conclut-il.

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