Cela fait trois mois depuis que Ranjiv Fallee, habitant de Trou-aux-Biches de 33 ans, a disparu en mer. Si sa famille est inconsolable, son père Aneerood garde une lueur d’espoir.
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«Monn al guet boukou maraz (prêtres hindous) e zot inn dir mwa ki mo garson ankor vivan e ki kiken inn kasyet li kit plas e pe servi li, confie ce père effondré. Aneerood Fallee, 63 ans, s’est rendu à Grand-Bassin dans le cadre du Mahashivratri. « Un prêtre m’a répété la même chose. Tout le monde me demande de prier. C’est ce que je fais pour que Dieu me retourne mon fils. Mo anvi trouv li dan mo rev me mo pa resi. Pa pe fasil pou viv sa. » Aneerood, qui est chauffeur-ambulancier, habite à deux pas de la plage de Trou-aux-Biches. « La mer enn detay pou mo garson, bizin dir linn ne lor la mer telma li konn la mer », précise-t-il.
Pourtant, cela fait trois mois depuis qu’il est porté disparu en mer. Le fils habitait à l’étage de la maison familiale. Il était «attendant» à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Marié, il est père d’un fils d’un an et demi. « Sa femme est désespérée, confie Aneerood. Tous les matins, Ranjiv venait récupérer le pain chez moi, maintenant, ma belle-fille doit le faire et elle est toujours en pleurs. »
Appel à son épouse
Le père relate la soirée du 17 décembre 2018. « Vers 21 heures, Rajiv nous a informé qu’il partait pour une partie de pêche.» Sa mère Lutchmee ajoute : «Nous ne lui avons pas demandé avec qui, c’est son plaisir depuis l’enfance et il le faisait régulièrement. » Il a appelé sa femme vers
00 h 30. « Il a demandé si leur fils s’était endormi. Il a précisé qu’il se trouvait au Morne et il qu’il rentrerait après le lever du soleil», ajoute son père. Avant son départ, Rajiv a eu une petite discussion avec des membres de sa famille. «Je faisais le ‘night shift’, j’étais inquiet. De fait, le lendemain matin, je me suis rendu très tôt sur la plage de Trou-aux-Biches pour attendre son retour, mais en vain ! »
« Il n’était pas seul en mer »
Ranjiv s’est acheté son premier bateau il y a huit ans. Depuis, il en compte trois dans son garage. Il les loue à des organisateurs d’excursion en mer. Le 17 décembre, il avait pris son nouveau speed-boat, au moteur de 140 chevaux et un autre petit moteur.
« Ce qui me laisse perplexe, avec ce bateau, c’est que le risque d’être englouti en mer est très minime, assure Aneerood Fallee. Enn bato doub fond nef sa, e li pa kapav koule. Mem delo ranpli, li pou continye flote. Mo garson byen malin, si zame ariv kitsoz, li kone kouma bizin fer. Me enn bout bato ousi pann gaygne… » C’est pourquoi, Aneerood a du mal à accepter que son fils ait disparu en mer.
Le 19 décembre 2018, à 6 heures, les parents de Rajiv se sont rendus au National Coast Guard (NCG) pour signaler la disparition de leur fils. Là-bas, ils rencontrent la famille de Jean Daniello Castor, 23 ans, venue pour la même chose. « Nous ne connaissons pas ce garçon, nous ne l’avons jamais vu mais nous avons appris qu’ils étaient partis ensemble, dit la mère de Rajiv. Tout ce qu’on sait, c’est que ses parents sont séparés. L’un habite Terre-Rouge et l’autre Pamplemousses. »
Aneerood dit avoir réclamé un relevé des derniers appels téléphoniques de son fils. « La police m’a dit qu’il faudra obtenir l’ordre du magistrat et que cela prendrait trois mois. À chaque fois que je vais au CID pour avoir des nouvelles, on me dit que je dois attendre. » Il s’est renseigné auprès des autorités de La Réunion et de Madagascar au cas où on aurait aperçu un bateau… mais sans résultat.
Du côté du NCG, on informe que Ranjiv Fallee est toujours porté marquant et qu’aucune autre information n’a été enregistrée jusqu’à présent.
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